Que lire un 31 décembre ?

Il y avait une petite taverne au rez-de-chaussée, dont l’entrée était surmontée d’une ampoule électrique ; je constatai qu’en effet la porte était toujours ouverte. Nous nous mîmes à courir de nouveau. Juste avant d’arriver, ma mère me prit par le bras et nous nous glissâmes furtivement dans la maison, tels deux voleurs. Elle monta les escaliers au galop, ne faisant une pause qu’un instant au deuxième étage pour reprendre haleine. Plus on habite haut, moins le loyer est cher ; nous habitions au quatrième, parce qu’il n’y avait pas de cinquième.
Ma mère s’arrêta en haut des escaliers.
– Je vais faire mes affaires tout de suite, dit-elle. Attends-moi, puis tu feras les tiennes.
Les seuls cabinets de ce palier servaient à toute famille. Je n’avais pas été gâté sous ce rapport chez la tante Rosika, mais il n’y avait pourtant pas de comparaison avec ici. Au village, la planche était récurée au moins une fois par semaine, par la servante ou par moi ; mais ici, aucune main n’avait jamais touché à cette épaisse litière d’ordures amoncelées. Les cabinets donnaient sur la cour, l’eau était gelée, il n’y avait ni papier ni lumière.
Pendant ce temps, ma mère était entrée dans notre logement. Il y en avait douze sur ce palier ; en sortant des lieux d’aisances, je ne pus retrouver le nôtre dans le noir. La maison avait l’air encore plus bizarre vue de l’intérieur. On aurait dit que l’immense brique était creuse. Les logements donnaient tous sur l’espace libre dans le milieu. Ils étaient minuscules : une porte et une fenêtre ; ou, pour les prodigues, une porte et deux fenêtres. Le bâtiment était cinq fois plus profond que large ; aussi, deux des logements sur douze s’ouvraient-ils sur la rue, tandis que les deux autres dominaient une courette étroite et lugubre. À l’extérieur de ceux-ci, passait une galerie à ciel ouvert où s’entassait une épaisse couche de neige; je glissais sans cesse et je ne savais pas où j’étais. Je finis par rappeler ma mère.
Elle parut à l’une des portes.
– Assez braillé ! hurla-t-elle, tu veux déranger Monsieur le gardien ?
Sa voix était indignée, mais lorsque je m’approchais, elle cligna de l’œil pour me montrer que ses reproches était destinés aux oreilles du concierge. Elle ajouta en un murmure étrange et embarrassé :
– Entre, mon fils. Soit le bienvenu et que Dieu te bénisse.
Ceci se passait le 31 décembre 1927 ; au couvre-feu de dix heures, trois mois et demi avant mon quinzième anniversaire. Pour la première fois de ma vie, je me trouvais au « foyer familial », ainsi que certains se plaisent à le nommer.

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L’enfant du Danube- Janos Székely – Page 189

 

Je lis donc je suis – 2019

Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es…
Les réponses reposent sur les titres lus tout au long de l’année.
* *
Décris toi : Le loup des steppes
Comment te sens-tu ? Je suis quelqu’un
Décris où tu vis actuellement : Un pied au paradis
Si tu pouvais aller où tu veux où irais-tu ? Rue de la sardine
Ton moyen de transport préféré : Le cheval impossible
Ton / ta meilleure amie est : John L’enfer
Toi et tes amis vous êtes : Les perroquets de la place d’arrezzo
Comment est le temps ? La transparence du temps
Quel est ton moment préféré dans la journée ?  Les nuits de laitue
Qu’est la vie pour toi ? Les vies de papier
Quel est le conseil que tu as à donner ?  Today we live
Comment aimerais-tu mourir ? C’est le cœur qui lâche en dernier
Les conditions actuelles de ton âme : Tension extrême
A demain ?

Une année de lecture – tag de l’après

J’ai repéré ce petit tag de l’avent sur Facebook du 1er au 24 décembre .-°

J’ai cogité un peu en décalé et voici mes réponses
Pour ne pas gonfler tout le monde, j’ai évité de mettre plusieurs fois Les furtifs (qui aurait pu aller dans la catégorie 2/3 /5 /6/7/9/10/12/13/21)

1- Ma première lecture de l’année
Les oreilles de Buster de Maria Ernestam : passionnant dans l’analyse des sentiments d’une petite fille et de la femme qu’elle devient.

2- Le livre que j’attendais le plus
Les furtifs d’Alain Damasio 

3- le livre dont l’écriture m’a le plus éblouie

cf le 2 🙂  bon ok j’arrête 🙂

4- le livre le plus bref
Portrait en pied de Suzanne de Roland Topor 

5- mon plus gros pavé
22/11/63 de Stepen King : 1056 pages en poche

6- la plus belle couverture
Jour de juin de Julia Glass 

7- le livre le plus dépaysant
L’outil et les papillons de Dmitri Lipskerov 

8- la découverte d’un auteur
Seul dans Berlin de Hans Fellada

9- Le meilleur personnage
Betty d’arnaldur-indridason

10- Le livre le plus déstabilisant
Quinzinzinzili de Régis Messac

11- le livre le plus original
Les cousines d’Aurora Venturini : la narratrice est « hors norme »

12- le livre le plus instructif

Black out -demain il sera trop tard – Marc Elsberg 

13- le livre le plus émouvant
La bascule du souffle d’Herta Müller

14- Le livre le plus drôle
Les cafards n’ont pas de rois

15- un livre qui sort de mes habitudes
un Audiolivre : mon premier !!
Le pays où l’on n’arrive jamais d’André Dhôtel

16- Le livre que tout le monde a aimé sauf moi
Le restaurant de l’amour retrouvé (pas de billet du coup :-))

17- Le livre lu sur les conseils de quelqu’un
L’enfant du Danube (une LC proposée par Edualc)

18- Le plus beau titre
Une ardente patience d’Antonio Skarmeta

19- Un prix littéraire
Défaite des maîtres et des possesseurs de Vincent Message  (prix Orange)

20- Le livre le plus poétique
Tendre jeudi de John Steinbeck

21- le livre le plus politique
Retour à Reims Didier Eribon (pas de billet – LC avec Ponette pour son concours IEP)

22- un livre dont le héros a réellement existé
Miss Sarajevo d’Ingrid Thobois : L’héroïne existe !!

23- Joker un livre qui ne rentre dans aucune catégorie

Un miracle en équilibre de Lucia Etxebarria

24- Ma dernière lecture de l’année
La bâtarde d’Istanbul

Et je rajouterai (en copiant chez Mind ici 25- l’auteur le plus lu Haruki Murakami
5 livres !! la trilogie 1Q84  livre 1 , livre 2, livre 3 et le meurtre du commandeur tome 1, tome 2

Enigme 9/15 – La ronde de la jument

Bonjour à tous et à toutes,

Comme l’an dernier, j’ai eu envie de jouer autour des livres. Le but du jeu est de trouver des titres de livres, leurs auteurs et le point commun entre les livres.

Voici la neuvième  énigme :

Pour participer, il faut laisser votre ou vos réponses en commentaires. Chaque bonne réponse vaut un point pour  TOUTES LES PERSONNES  ayant trouvé : Pas besoin d’arriver le premier pour remporter un point donc 🙂

Vous pouvez faire juste une proposition, ou deux ….ou …sept..

Courant février, nous connaîtrons les vainqueurs de ce jeu 🙂

Bon weekend  à tous

 

La réponse en image

Que lire un 27 décembre ?

Deniaut rejoignit Adamsberg devant la machine à café.
– Ce sera peut-être tout pour la nuit, dit-il. Pas si agitée que cela, tout compte fait.
– On ne sera tranquille que dans trois ou quatre jours, répondit Adamsberg. La nuit de Noël, il n’y a personne pour remarquer les cadavres, tu comprends ? C’est plus tard qu’ils surgissent. Faut que tout le monde ait dessoûlé. Ça prend un peu de temps. Ceux qui se trompent de fenêtre, ceux qui se trompent de porte, de lit, de trottoir, de femmes, ce qui cherchent leurs vestes, leurs hommes, leurs cintres, leurs hippopotames. Faut attendre un peu.

Le fleuve, puissant, grossi de toutes les pluies de l’automne, charria dans ses tréfonds le corps gros de la femme dans les nuits du 24 et du 25 décembre, le renfloua dans la soirée du 26 et l’abandonna à l’aube du 27 sous l’étroit pont de l’Archevêché, rive gauche.
Adamsberg reçut l’appel au matin, à presque neuf heures. C’est à peine si le jour arrivait à se lever.
Le commissaire, téléphone en main, hésita à prévenir le lieutenant Danglard. Danglard était inopérant le matin, et sensible à la violence. Adamsberg reposa doucement le combiné. Il foutrait la paix à Danglard. La vue du corps flotté serait certainement rude. La femme avait dû mourir il y a plus de deux jours, pendant la nuit de Noël. De cela il était presque certain.
Adamsberg emmena Deniaut. Après tout, c’était avec lui qu’il avait commencé la veillée.
– Qu’est-ce que je t’avais dit ? commenta  Adamsberg, les mains sur le volant. Qu’il fallait attendre.
– Rien ne dit qu’elle est morte le 24.
– Si, Deniaut. C’est comme ça, Noël, la foire aux désirs. Les interdits se déchirent, les barrières s’effondrent. Certains s’offrent un hippopotame, d’autres se paient la peau d’une femme.

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Coule la seine – Fred Vargas

Que lire un 24 décembre ?

Des Père Noël en matière plastique sont pendus au-dessus de la 5ème avenue, de l’Avenue of the Americas et de Central Park West. Ailleurs, la municipalité appelle les commerçants à rivaliser d’esprit créatif pour célébrer comme il se doit la nuit de toutes trèves. Les banques et les garages entrent en concurrence. Les garages finiront par l’emporter : le 24 décembre à 18 heures, on allumera les feux de détresse de toutes les automobiles derrière les vitrines des halls d’exposition. Ernst Anderson, conseillé par June, prend sur lui de faire distribuer du papier d’aluminium, de la corde à piano et des baguettes de balsa aux enfants des écoles. Dans Chinatown, il lance le concours du plus beau cerf-volant ; à Harlem, qu’il traverse à bord d’une Buick aux vitres blindées, il organise un festival du plus gigantesque bonhomme de boue – car il n’y a plus de neige, et les services compétents de la météo parlent d’un radoucissement hors de saison. En attendant que la fête commence, la police arrête un jeune japonais arrivé de Nagasaki sans visa ni papiers d’immigration et qui tire sur les Père Noël rouge et blanc à l’aide d’une carabine à air comprimé.
Un paquebot grec est venu mouiller dans le port. Ses armateurs proposent aux New-Yorkais un réveillon dans la baie pour quatre-vingt dollars par personne.

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John L’enfer – Didier Decoin 

Que lire un 24 décembre ?

En traversant la cour, ils entendirent une salve de déflagrations qui venait de la forêt toute proche, dans les parages du ruisseau où Mathias et Renée avaient dû laisser la jeep. Un obus passa non loin de la ferme. Jeanne sursauta et renversa une partie du lait qu’elle transportait.
Dans la cave, les civils étaient tétanisés par les tirs. Personne ne fit donc attention à la mine chamboulée de Jeanne ; on mit cela sur le compte de la peur. Jules grogna, il voulait les Américains dehors. Mais Pike n’était pas décidé à partir ; la radio restait inutilisable, et ils n’allaient pas se fourrer au cœur des combats, avec si peu de munitions, et deux blessés qui n’étaient pas encore en état de marcher.
On distribua le lait, qui apporta un peu de réconfort. En buvant sa première gorgée, Sidonie fut frappée par une image : elle se revoyait enfant, assise sur les genoux de sa grand-mère, sirotant son « lait de poule » tiède devant le sapin de Noël. Et ça lui revînt: on était le 24 décembre, le soir du réveillon. Personne n’y avait pensé ! Elle dit :
« Et si on en gardait pour ce soir ? C’est le réveillon ! »
Tous se figèrent , complètement abasourdis. Noël. C’était presque absurde en un moment pareil, avec la guerre tout autour, les gens qui meurent, qui marchent dans la neige, ou qui attendent, affamés et congelés dans les caves, avec les maisons en ruines, les bêtes éventrées dans les cours, et sur les chemins, les forêts en flammes.

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Today we live – Emmanuelle Pirotte

Que lire 23 décembre ?

Les tonnes de bulot à bien différencier et à passer selon l’ordre prioritaire suivant ma ligne de production
Les bulots lavés
Les bulots vivants
Les bulots congelés

Fini pour toi
Ce 23 décembre
Nuit d’apocalypse bulotesque
Plus de cinq semaines que nous sommes au turbin
Six jours sur sept
Les rumeurs de l’usine dans la semaine avaient été folles
Contradictoires
Travaillerons-nous le samedi 24
Trêve de Noël
Un coup c’était oui
Un coup non

Le matin de la nuit du 23 il se dit que si nous passons quinze tonnes de bulot dans la journée
On aurait notre samedi
Mais ce ne sont que des rumeurs
Accord implicite de notre équipe de trois
Le repos plutôt qu’une journée payée
Les proches plutôt que les poches
Alors on attaque
Comme des furieux
Au-delà de la fatigue
On y est
On enrage contre le moindre arrêt de la ligne
On ne compte même pas sur l’équipe d’après pour finir le travail
On raccourcit chacun sa pause d’un quart d’heure
On sait que c’est peut-être en vain et qu’on devra revenir demain
On sait que c’est peut-être une ruse du patron et qu’on aura notre samedi de toute façon
Mais on s’en fout

Plus de treize tonnes sur quinze 1
On a passé plus de treize tonnes de bulots à trois en huit heures
On se marre
Se tape dans les mains
Se tombe dans les bras

« A lundi »
Dit le chef

On a gagné une guerre contre le bulot et nous-mêmes un vendredi 23 décembre 2016
Les deux jours de Noël seront les plus précieux du monde
Et les plus rapides
À peine le temps du repas de famille dominical
Qu’il faut rentrer après le café
Demain on embauche si tôt

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Joseph Ponthus – A la ligne : Feuillets d’usine

Que lire un 21 décembre ? ou le 25 frimaire ?

– Vous le voyez, répliqua le docteur, avec une telle rapidité, on traverserait l’Afrique en douze heures ; on se lèverait à Zanzibar pour aller se coucher à Saint-Louis.
– Mais, reprit un officier, est-ce qu’un ballon pourrait être entraîné par une vitesse pareille ?
– Cela s’est vu, répondit Fergusson.
– Et le ballon a résisté ?
– Parfaitement. C’était à l’époque du couronnement de Napoléon en 1804. L’aéronaute
Garnerin lança de Paris, à onze heures du soir, un ballon qui portait l’inscription suivante tracée en lettres d’or : “Paris, 25 frimaire an XIII, couronnement de l’empereur Napoléon par S. S. Pie VII.” Le lendemain matin, à cinq heures, les habitants de Rome voyaient le même ballon planer au-dessus du Vatican, parcourir la campagne romaine, et aller s’abattre dans le lac

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Cinq semaines en ballon – Jules Verne

Enigme 8/15 – La ronde de la jument

Bonjour à tous et à toutes,

Comme l’an dernier, j’ai eu envie de jouer autour des livres. Le but du jeu est de trouver des titres de livres, leurs auteurs et le point commun entre les livres.

Voici la huitième  énigme :

Pour participer, il faut laisser votre ou vos réponses en commentaires. Chaque bonne réponse vaut un point pour  TOUTES LES PERSONNES  ayant trouvé : Pas besoin d’arriver le premier pour remporter un point donc 🙂

Vous pouvez faire juste une proposition, ou deux ….ou …sept

Courant février, nous connaîtrons les vainqueurs de ce jeu 🙂.

Je suis absente quelques jours, je ne donnerais donc pas les réponses lundi mais un peu plus tard….

Bon weekend  à tous

 

Edit du 2 janvier, la réponse en image :