Par amour pour son Prince, Hortense a accepté de s’exiler en Poldévie, futur royaume de son amoureux. Celui-ci, fort préoccupé par les affaires de son pays, la délaisse un peu, et Hortense fait l’apprentissage de la solitude. On y retrouve d’anciens amis des deux précédents tomes, Carlotta et Laurie. Et surtout on fait connaissance avec ce beau pays qu’est la Poldévie. J’irais bien habiter dans la capitale Queneautown (rue Boris Vian) ou alors au col du Faiwmurr qui emmène vers la Poldodamie. Cependant je trouve le climat un peu rude : » De longues périodes de pluie seront interrompues par de courtes mais violentes averses »
Vous aurez compris que dans ce pays imaginaire, on peut croiser jeux de mots et clins d’oeil à la pelle. De nombreuses aventures plus tard, Hortense réfléchira sur la Fidélité, la Jalousie, l’Amitié avec l’esprit philosophique qu’on lui connait. Je dois dire qu’étant peu fan de Shakespeare, de nombreuses allusions ont du me passer à des kilomètres. Sachez seulement qu’un chat Hotello et qu’une chatte Ophélie viendront à la rescousse de la demoiselle en détresse.
Je retiens aussi pour un exil futur qu’il n’y a pas de voitures en Poldévie mais des calèches tirées par de robustes poneys montagnards. L’emblème de ce beau pays est l’Escargot.
En conclusion de cette trilogie : très plaisante (surtout le premier tome)
Un extrait :
La Poldadamie, aussi ancienne et montagnarde que sa voisine et rivale, la Poldévie, lui a longtemps disputé et lui dispute encore la première place dans ces contrées que l’histoire et la géographie « pour une fois unies dans leurs efforts » leur ont allouées sur notre globe. Le récit des rapports complexes et mouvementés de ces deux peuples occuperait (et occupe , dans l’Encyclopaedia Poldevica, à laquelle nous renvoyons le lecteur) de nombreux volumes, et nous nous limiterons ici à quelques maigres quoique incontournables données.
Selon l’étymologie populaire que l’on ne doit pas entièrement négliger (car qui sait la part de vérité enfouie dans ses proférations) […]: « Poldévie » comme « Poldadamie » proviennent par différenciation sexuelle de « Polhumanité », qui n’est en fait qu’une variation de « PolPol », le suffixe Pol, en poldève commun archaïque (pré-indo-européen, proche du Polis grec : la « cité » ; le propre de l’homme est de vivre en cités ») , désignait « l’homme » ou plus exactement « ce qu’il y a d’humain dans l’homme » (c’est le même suffixe qui se retrouve dans l »opposition que fait la critique poldève entre l’art commercial et l’art véritable, le « Pol-art »). Il y aurait donc eu à distinguer dans la Polpolie originelle ce qui était Pol d’Eve de ce qui était Pol d’Adam, et les deux peuples en auraient été issus. Le poldève moderne, l’homme [ou femme] de la rue, a conservé d’ailleurs ce dicton significatif : « Je ne le connais ni poldève, ni poldadam ».
challenge trilogie de l’été chez Philippe
Et aussi Challenge Lieux Imaginaires chez Coralie