Le dernier des Weynfeldt – Martin Suter

LC avec Edualc

Premier chapitre : Adrian se retrouve devant une jeune femme qui manifestement veut se suicider. Il l’incite à ne pas commettre l’irréparable (et y parvient d’une façon surprenante). La description est précise, notamment le vernis à ongles de la jeune fille puis petit à petit on apprend que celle-ci est rousse et qu’ils ont « passé la nuit ensemble » même s’il ne se rappelle pas son prénom, peut-être Gabriela ?

Adrian se remémore ensuite les circonstances de cette soirée un peu hors de l’ordinaire qui l’amène à essayer de convaincre une jeune femme de ne pas se suicider.

Adrian est âgé d’une cinquantaine d’années, il est expert en art et s’accommode facilement d’une vie un peu monotone entre amis plus jeunes (qu’il finance) et amis plus âgés (amis de ses parents en fait).

Un de ses amis est au bord de la ruine et le charge de vendre le tableau de la couverture « femme nue de dos accroupie devant une salamandre ».

Ce roman commencé un dimanche m’a enthousiasmée pour la première moitié, j’ai aimé le ton à la fois profond et détaché et puis vers la moitié j’ai un peu décroché : j’ai trouvé l’intrigue plus convenue et attendue : plus de réelles surprises et plus d’attentes de mon côté. Reste à savoir si cela vient du livre en lui même ou si c’est dû à une petite forme de mon côté…La fin reste cependant surprenante et intéressante…

Allons lire chez Edualc ce qu’il en a pensé…Et s’il aura vu le film ….

Un extrait

Weynfeldt passa à la salle de bains, prit une douche et mit un pyjama frais. Comme chaque soir. Il en possédait quatorze, tous fournis par son tailleur de chemises, tous pourvus d’un monogramme, six bleu clair pour les jours pairs, six blancs à rayures bleues pour les jours impairs, deux blancs pour les dimanches. L’une des petites marottes qu’il s’autorisait et qui lui permettaient d’apporter un peu de luxe et de régularité dans sa vie. Car il croyait à la régularité comme à une vertu prolongeant l’existence.
Mais la théorie inverse existait aussi : la régularité rendait les journées uniformes, or plus les évènements et les habitudes se répétaient, plus les jours se ressemblaient, et avec eux les années. Jusqu’à ce que la vie vous donne un jour l’impression de n’être qu’une seule et même journée.
Weinfeldt était convaincu du contraire. Plus on faisait le même chose, plus on fréquentait les mêmes lieux, plus on rencontrait les mêmes gens et plus les différences étaient réduites, plus le temps passait sans se faire remarquer, Une personne que l’on voit chaque mois plutôt que chaque année a toujours le même âge. Et l’on donne aussi à l’autre l’impression de ne pas vieillir.
La régularité ralentit de cours du temps. Weynfelt en était fermement persuadé. Les distractions peuvent certes rendre la vie plus riche en évènements, mais elles la raccourcissent aussi à coup sûr.

Lu dans le cadre des feuilles allemandes chez Eva et Patrice et chez Fabienne

10 réflexions au sujet de « Le dernier des Weynfeldt – Martin Suter »

  1. Hello Val. Oui, un peu plus enthousiasme. J’ai surtout aimé le climat général du livre. Et cette sorte de thriller sans violence, qui exploite surtout crédulité et snobisme avec un personnage féminin très cinématographique.Ca change des polars toujours plus noirs, toujours plus violents, toujours plus sordides. Pas si loin d’une ambiance Arsène Lupin.
    C’est vrai qu’en petite forme on peine parfois un peu à vivre ses lectures. A bientôt. Bises et quelques propositions ces jours-ci. 📚

    • oui le personnage féminin est réussi niveau présence physique …
      Petite forme effectivement de mon côté : je sous estime toujours novembre (ou je me surestime)
      Bisessss et à bientôt dans la noire forêt 😉

  2. Ping : Les feuilles allemandes 2022 – le bilan – Et si on bouquinait un peu ?

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