Comment élever votre Volkswagen – Christopher Boucher

J’adore la Modification de la Route 2 et le Punch à la Mangue de la Route 5 (bien sûr, je suis aussi très content quand je découvre de nouvelles mélodies), mais ma route préférée dans tout l’ouest du Masschussetts, c’est la Route 47 – surtout le segment entre Hadley et  Montague. Une fois sortie de la 9, il n’y a plus quun feu rouge ; le reste de la route est  sinueux et rapide, plein de surprises des deux côtés : des parcelles de terres radieuses, des cimetières, le fleuve Connecticut,  des animaux que vous n’avez encore peut-être jamais vus. Une fois, j’ai vu un animal qui ressemblait à un cheval avec une harpe comme arrière-train, broutant tranquillement dans une des prairies. Une autre fois, j’ai vu une vache conduisant une tondeuse, un walkman sur les oreilles et un gobelet en plastique à la main. (Page 29)

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Comment élever votre Volkswagen – Christopher Boucher

VACHEJOHNDEERE

Illustration Matthias Lehman

Aujourd’hui « je renonce à » – 22 avril

Aujourd’hui, je renonce à publier sur ce blog pendant 11 jours. Je pars en vacances. Mais je ne renonce pas à écrire 100 mots par jour, juste à les « publier » ici même.
J’emporte 11 mots ou « bouts de phrases » : « un fragment d’aujourd’hui raconté en sondage d’opinion », mon téléphone pour savoir quand il sera 11h 30 vendredi, ma  » famille « , une « table » (de multiplication car mon sac est tout petit), un livre avec une jeune femme à la belle chevelure « orange », « une héroïne claudélienne  » dit la quatrième de couverture,.. et un petit carnet pour noter mes « réels ».
Une petite devinette : trouverez-vous où je pars ?
Deux indices : Je ne mets pas la source des photos (ce serait trop simple)

zebresetneige donkey

366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : OK

2. pas plus de 100 mots : 107 mots

3. éléments réels de la journée : OK

4. suivre la consigne de la date : OK

Aurélien – Aragon

aurelien

Lecture commune avec Soène

Paris 1922 – Aurélien a survécu à la Grande Guerre. Il est rentier à Paris et traîne son mal de vivre dans les soirées parisiennes branchées. Un jour, chez son ami Edmond Barbentane, ancien combattant comme lui, il rencontre la cousine de celui-ci, Bérénice. Il la trouve laide tout d’abord avant de tomber passionnément amoureux d’elle. Au début, celle ci l’ignore (elle est mariée) puis se laisse séduire, le rencontre (en tout bien tout honneur) chez Zamora, le peintre qui fait son portrait. Mais il semblerait que le destin veuille les séparer…..
Autour d’eux une galerie de personnages aux sentiments passionnées et troubles : Blanchette, la femme d’Edmond, est en même temps amoureuse de son mari, qui la trompe abondamment, et d’Aurélien. Edmond, qui a épousé sa femme pour son argent, a un jeu encore plus pervers : il encourage l’attirance entre Aurélien et Bérénice : dans quel but ? faire souffrir sa femme ? avoir le champ libre pour vivre avec sa maîtresse, une actrice ?

Paul, un jeune poète d’une vingtaine d’années, est tour à tour amoureux de Mary puis de Bérénice. Et que dire enfin de Bérénice, qui s’est mariée en croyant aimer son époux, qui découvre l’amour (platonique) avec Aurélien et l’amour « physique » avec Paul. Bérénice  ne pardonnera pas à Aurélien un « écart » de conduite.

Bérénice, marquée par l’abandon de sa mère quand elle avait huit ans, saura-t-elle reconnaître l’amour d’Aurélien ?
Que de passions avouées et inavouées dans ce pavé (570 pages écrit petit dans ma version) ?

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Aragon nous brosse le portrait d’une génération survivante de la guerre 14 -18, et qui veut vivre pleinement. Le Paris de ces années fourmillent de peintres, de poètes et d’écrivains dans une farandole qui laisse admiratif et aussi un peu triste (que de rencontres manquées et d’amours contrariées). La poésie d’Aragon m’a charmée et je me souviendrai longtemps des yeux de Bérénice si différents ouverts et fermés mais toujours si vivants.

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un extrait :

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Le fait est qu’Aurélien aimait peu qu’on lui parlât de la guerre et qu’il craignait la faconde de ceux qui l’avaient faite comme la curiosité malsaine des autres. Il n’aurait pas su expliquer la conséquence logique de ces choses, mais la politique de l’après-guerre l’ennuyait à peu près de la même façon. Il n’avait pas répondu aux invites des sociétés d’anciens de ses régiments. Sollicité par plusieurs associations, il n’était entré dans aucune. Il promenait avec lui, et pour lui seul, sa guerre, comme une plaie secrète. Il savait très mal ce qui se passait, les élections, les ministères. Il ne lisait jamais cela dans les journaux, y préférant le sport, les drames. Il écoutait distraitement ce qu’on lui en disait, et deux ou trois mots qui lui étaient tombés des lèvres alors, trahissant son ignorance, l’avaient fait classer par ses amis comme un homme de droite. Bon, va pour la droite. Toi qui es un homme de droite….Aurélien qui est de droite…
Il ne se remettait pas de cette longue maladie. Il n’arrivait pas à faire le point de ses pensées ; il ne trouvait pas l’emploi de son énergie ; plus exactement, il ne savait pas vouloir. Curieux effet d’un état violent qui semble l’école du courage et de la résolution virile. Mais le soldat ne décide pas par lui-même ou il ne décide que dans le cadre d’une action qui lui est imposée. Aurélien se disait que la guerre n’avait pas dû jeter tout le monde dans cette irrésolution, et il en accusait sa nature. Il ne savait pas qu’il participait d’un mal très répandu.

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Filons chez Soène pour avoir son avis

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Challenge Top 50 chez Claire dans la catégorie « livre de plus de 500 pages »

challenge top 50

Aujourd’hui « plaque de rue » – 21 avril

Je suis très ennuyée, vraiment très ennuyée par la requête du conseil municipal de ma bonne vieille ville de P.

Mais commençons, si vous le voulez bien, par le commencement. Je bosse depuis 10 ans au service « inauguration des noms de rues ». Là je vous entends ricaner, cela n’existe pas un tel service, cela doit être une planque. Et bien si ! Cela existe et ce n’est pas une sinécure ! Depuis 2071, je bosse là et le boulot ne manque pas.

Il faut dire que la ville de P. a beaucoup grandi en un siècle : de nouvelles rues apparaissent (presque) tous les jours. Et à chaque fois, il faut trouver un nom, faire un discours, faire venir des célébrités et des traiteurs intraitables et patati et patata.
Au début cela allait, je piochais dans mon Lagarde et Michard, puis dans le bottin, puis dans la blogosphère…..
Ensuite cela s’est corsé. Suite à la réforme XX543, celle qui dit que chaque nom de rue doit être parrainée par une entreprise qui en assure l’entretien, les choses sont devenues compliquées. Je fais les démarches pour chercher les gentils donateurs (les GD), je dois les convaincre de participer financièrement à la réfection des chaussées, l’élargissement des trottoirs et tutti quanti.
J’ai eu mon petit succès au début. J’ai réussi à convaincre une grande société d’autoroute (que je ne nommerais pas, discrétion oblige) de parrainer une rue dans le 16ème. Et oui la rue Leonard de Vinci Autoroute, c’est moi : j’ai encore en tête le jour de l’inauguration avec Mona Lisa, que j’avais fait venir pour l’occasion.
Mais ceci est un autre sujet, ce qui m’ennuie c’est le nom de la nouvelle rue que vient de pondre mon supérieur hiérarchique : mais où va t-il chercher ces noms ?
Sans me plaindre, je trouve qu’il perd parfois un peu la mesure : La semaine dernière, il a rebaptisé la rue Christian Clavier en Christian Clavier Bontempi, et la semaine d’avant la rue Truman Capote est devenue sous son imagination délirante la rue Truman Capote Durex, (là j’ai réussi un super show avec Truman, mais je vous en parlerai une autre fois)
Bon, je vous laisse, il faut que je trouve une idée pour l’inauguration de la rue Marcel Aymé Jacquet ! J’ai du pain (de mie) sur la planche.

366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : ok (écrit sur le vif pour mon ancien blog )

2. pas plus de 100 mots :  400 mots à peu près

3. éléments réels de la journée : KO

4. suivre la consigne de la date : OK

 

 

 

Aujourd’hui « rouge » – 20 avril

volkswagen
Rouge comme le cœur de cette Volkswagen de ce livre lu la semaine dernière. Je lis couramment le coccinelle 1971 (une très bonne année 1971).
Un livre étonnant qui mène le parallélisme entre voiture et écriture. Laissez vous emporter par un journaliste dont le père vient d’être emporté par un arbre à infarctus. Pour réussir à survivre, celui ci devient père d’un Coccinelle (oui un coccinelle, pas une).
L’auteur démonte pour nous le processus du deuil : déni, dépression, colère et pas tout à fait acceptation, mais presque.
Les moments inoubliables : la clef à molette qui discute avec le psychiatre de l’auteur, les jeux de mots sur transmission, les réflexions sur l’écriture en particulier et la mécanique en général .
Les mots qui m’ont plu : des lingots d’heures qui servent à réparer la dite coccinelle, l’huile de souffrance, les brindistoire et autres balivernales sans compter les nuagélands (nuages en forme de goélands ?)
N’oubliez pas de lire la postface intitulée SAV.
Vous n’avez rien compris à mon billet du jour ? c’est fait exprès pour vous donner envie de lire monsieur Christopher Boucher et son premier roman : « Comment élever votre Volkswagen ».
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 366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : KO (billet écrit hier)

2. pas plus de 100 mots : 192 mots

3. éléments réels de la journée : KO

4. suivre la consigne de la date : OK

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Une citation pour la route Page 85 :
Les VégéBagnoles étaient des véhicules construits à partir de tomates, piments, concombres ou aubergines génétiquement modifiés et arrosés jusqu’à ce qu’ils mesurent 2 mètres de haut, avec un moteur naturel fait de pépins. Elles roulaient bien et étaient alimentées par la pluie et le soleil. Leur seul inconvénient était qu’elles ne duraient que six mois, peu importe la qualité de l’entretien et du traitement. Alors, leurs portes ne fermaient plus, les pneus devenaient mous et blettes, le toit commençait à devenir marron, et il vous fallait dire au revoir à votre VégéBagnole et payer un AutoGriculteur pour qu’il aille dans son champ de voitures vous en choisir une nouvelle.
 
Félicitations à Christopher Boucher, à Théophile Sersiron pour la traduction, et Mattias Lehman pour les illustrations et le Nouvel Attila pour l’édition française (clic sur le lien pour lire les 15 premières pages du livre).
À  jeudi pour un autre extrait 🙂
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Challenge top 50 chez Claire dans la catégorie avec des « personnages non humains »
On croise au détour des pages un castor gynécologue, une vache sur un tracteur, des ChiensMunicipaux ……et bien sûr le fameux Coccinelle, qui n’a pas la langue dans le capot.
NAISSANCE VOLKSWAGEN
challenge top 50 challengeusa

Aujourd’hui « Mains touchées » – 19 avril

Mains dans l’eau savonneuse.
Main suivant le contour de l’assiette avec une éponge.
Main sortant la vaisselle de l’eau
Main égouttant le surplus d’eau
Main passant l’assiette à d’autres mains, entorchonnées et sèches celles-ci.
Mains qui se frôlent …. la main mouillée laissant une trace de mousse sur la petite main.
Joie de faire la vaisselle en papotant.

Mains touchées, mère et fille….

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366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : OK

2. pas plus de 100 mots : 62  mots

3. éléments réels de la journée : OK

4. suivre la consigne de la date : OK

Aujourd’hui « cela n’aurait pas dû se passer comme cela « – 18 avril

Aujourd’hui, nous avons regardé Harry Potter 3 – le prisonnier d’Azkaban, mon préféré parce que dedans il y a l’hippogriffe, Buck.
Ensuite, j’ai voulu mettre en pratique la formule de l’Animagus et le Spero Patronum
Je crois ne pas avoir tout compris dans la formule : A défaut d’hippogriffe, me voici devenue hippocatoès.
C’est OK pour la couleur, il me reste à retrouver la tête.
La formule que j’ai adaptée était « Haras Qui rit, hippogriffe qui s’en dédit »
Cela n’aurait pas dû se passer ainsi….Il va falloir que je change ma bannière.
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 366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : OK

2. pas plus de 100 mots : 90 mots

3. éléments réels de la journée : OK

4. suivre la consigne de la date : OK

Aujourd’hui « je ne sais pas  » – 15 avril et « Chaleur de » – 17 avril

Mercredi, je n’ai pas fait « mon » réel.
Pourquoi ? Je ne sais pas ! ou plutôt je ne savais pas…
Et aujourd’hui, en buvant un café au soleil avec mes collègues, j’ai compris.
Je préfère passer un quart d’heure à une demi-heure à profiter des premier rayons de chaleur depuis des mois qu’à réfléchir au sujet du jour.
Il va falloir que je me trouve un autre créneau horaire pour le réel du jour.
Lequel je ne sais pas encore……
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 366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : OK

2. pas plus de 100 mots : 80 mots

3. éléments réels de la journée : OK

4. suivre la consigne de la date : OK

Aujourd’hui « faux et usage de faux  » – 16 avril

Aujourd’hui, nous avons écrit un mail en anglais. Pour prendre contact avec les parents de M**** qui va venir passer une semaine à la maison en juin.
M**** est une collégienne anglaise de 14 ans.
Comment faire bonne impression à ces anglais qui vont nous confier leur fille pendant une semaine et à qui nous allons confier la nôtre une semaine un peu plus tôt ?
Parce que l’anglais, c’est plein de faux amis et nous avons dû en faire un usage immodéré.
– « The small change in her pocket »  (la menue monnaie dans sa poche) ou « the small money in her pocket » ?
Money et monnaie sont ils de faux-amis ?

 366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : OK

2. pas plus de 100 mots : 108 mots

3. éléments réels de la journée : OK

4. suivre la consigne de la date : OK

Sur un air de reproche… (Gaston Couté)

jeudi-poesie

Allez chez Asphodèle lire les trouvailles des autres participants 😉

Asphodèle m’a fait découvrir Gaston Couté avec ses vendanges 

A l’assemblée du pays
Quand j’étais petit, petit,
Guère plus haut qu’une botte,
Mon père, un bon paysan,
Me disait, en me glissant
Un gros sou dans la menotte :

Refrain :
Tiens, p’tit gàs
V’là deux sous pour ton assemblée…
Tiens, p’tit gàs
V’là deux sous, mais n’ les dépens’pas !

Avec les autres morveux
Je courais, le coeur joyeux,
Jusque sur la place en fête
Ecoutant le carillon
De l’inutile billon
Qui tintait dans ma pochette.
(au refrain)

Les prestes chevaux de bois
Obéissant à la voix
Des orgues de Barbarie,
Les chevaux de bois tournaient
Habillés de beaux harnais
Où brillaient des pierreries.
(au refrain)

Chez le marchand de gâteaux
Installé dessous l’ormeau
C’était la galette au beurre,
Et les sucres d’orge blonds,
Et la roue aux macarons
Qu’une plume d’oie effleure !
(au refrain)

Devant tout ce Paradis
Je restais abasourdi,
N’osant rien dire et rien faire,
Et je retournais chez nous
Pleurant, avec les deux sous
Que m’avait donnés mon père.
(au refrain)

Ainsi, belle aux yeux charmants
Qui dites m’aimer vraiment,
Sans vouloir me laisser prendre
Parmi votre corps rosé
Ce que j’appelle un baiser,
Près de vous je crois entendre :
(au refrain)

CHEBVAUX BOISSource photo