MA SOEUR
« J’avais demandé, pour mes quatorze ans
Une soeur de mon âge
Elle est arrivée dans un panier blanc
Une rose au corsage
J’ai défait le noeud du ruban de soie
Qui la tenait captive
Et j’ai donné dix sous au commissionnaire.
Elle avait des yeux comme des balais
Une bouche en forme de rémoulade
Un oeil de fémur, un port du jument
Elle était ravissante.
J’aime beaucoup les jolies filles
Je les prends dans mes bras
Je les renifle, je les touche,
Je les serre et je m’en sers
J’étais content d’avoir une soeurMais je regrettais mes dix sous ».
Boris Vian – Cantilènes en gelée
Sur une idée de Chiffonnette
Archives du mot-clef poème
Nuages….
Un nuage est un agneau au petit matin rose
Un nuage de giboulée transie dès midi.
Une Barbapapa sirupeuse pour le goûter
Une écharpe sur les gratte-ciel quand tombe le crépuscule.
Une vague de douceur dans la mousse de la baignoire
De tempête, d’orage au moment de sortir
De coton de la douce couette
De mots pour l’histoire du soir
De rêves pour les enfants sages comme des orages.
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Rencontre
Avec le froid du clair crépuscule
Elle attend son amoureux, impétueuse
Dans le silence qui s’enfuit
Dans le bruit de la chouette qui hulule
Elle aime son amoureux, cajoleuse
Après l’apparition du soleil en contrepoint
Après que la lune s’est évanouie
Après un dernier conciliabule
Elle quitte son amoureux, heureuse
Peut-être
Devant la porte close et illuminée, la jeune femme blonde toute de rouge vêtue s’interroge, dans une immobilité inquiète et silencieuse.
A gauche d’un long convoi sinistre, l’inconnue aux longs cheveux ondulés, hésite à entrer, inquiète de l’accueil prévisible.
En face d’un long train de marchandise, baignée dans une lune et une nuit sans nuage, l’étrangère au manteau rouge, compte les secondes avant de pousser cette porte tant espérée et tant redoutée. Dans cette rue sans personne, ell se sent seule face au monstre qui l’attend peut être. Dans la nuit douce mais sans étoiles, elle ne peut compter que sur elle même. Passant le long du mur blanc, l’enfant prodigue, repart d’un pas pressé. Dans un futur proche, elle reviendra et osera pousser cette porte, d’un geste calme et décidé, lors d’une nuit étoilée…. peut être.
.Texte écrit dans le cadre de cet atelier (cours d’écriture créative à distance) que m’a fait connaître Cécile d’Ecrimagine