Le pont sur la Drina – Ivo Andric

LC avec Edualc 🙂

La première partie raconte la construction au 16ème siècle de ce pont situé dans une région entre Turquie, Autriche, Serbie et Bosnie. L’auteur sait retranscrire l’ambiance d’une place grouillante de monde, d’un pont à la fois lieu d’échange mais aussi de séparation. La nature ne se laisse pas dompter si facilement et la construction sera longue et laborieuse.

L’écriture m’a intéressée mais l’histoire moins : en effet il s’agit plus de chroniques (qui s’étendent du 16ème siècle au 20ème siècle) que d’un roman avec des personnages que l’on prend plaisir à suivre (d’autant plus que les personnages mis en avant meurent souvent jeunes et dans des circonstances tragiques : empalement, suicide, tortures…)

Turcs, musulmans, chrétiens, juifs se croisent sur la kapia (terrasse sur le pont où est installé une sorte d’auberge), à la fin du 19eme siècle l’occupant se fait autrichien.

Compte tenu de diverses circonstances, j’ai eu un peu de mal à finir ce livre et je remercie Edualc pour sa patience :-).

Un extrait

L’entrée solennelle et officielle des troupes autrichiennes n’eut lieu que le lendemain.

De mémoire d’homme, jamais un tel silence n’avait régné sur la ville. Les magasins n’ouvrirent pas. Les portes et les fenêtres des maisons restèrent closes, bien que ce fût une journée ensoleillée et chaude de la fin d’août. Les rues étaient vides, les cours et les jardins comme abandonnés.

Dans les maisons musulmanes, c’était l’accablement et le désarroi, chez les chrétiens, la prudence et la perplexité. Mais partout et chez tous, la peur régnait . Les autrichiens qui faisaient leur entrée avaient peur des embuscades. Les musulmans avaient peur des Autrichiens, les serbes des autrichiens et des musulmans. Les juifs craignaient tout le monde car, surtout en temps de guerre, tout le monde est plus fort qu’eux. Tous avaient encore, dans leurs oreilles, l’écho de la canonnade de la veille.

La lucarne – José Saramago

Premier roman de José Saramago (écrit dans les années 50 et paru seulement en 2010)
La photo couverture est très bien trouvée : un immeuble éclairé avec une multitude de fenêtres. José Saramago nous plonge dans le quotidien des habitants de cet immeuble. le point commun entre ses habitants : la pauvreté, la promiscuité, le manque de perspectives …dans un Portugal où le régime politique n’est quasiment pas évoqué.
Plusieurs familles m’ont marquée ; la première est celle formée par le cordonnier et son épouse : pour joindre les deux bouts, ils decident de louer une chambre à un jeune homme, Abel avec qui le cordonnier aura des discussions philosophiques et inattendues.
J’ai aussi beaucoup aimé les personnages d’Emilio qui veut quitter sa femme (espagnole) mais qui ne s’y résout pas du fait de la présence de leur fils de 6 ans. Une autre famille est composée de 4 femmes : une mère, sa soeur et les deux filles adultes de la première. Difficile à presque trente ans de vivre dans une maison exclusivement féminine…et sans perspective de pouvoir en partir.
Il y également Lydia,une femme entretenue, qui reçoit son amant une à deux fois par semaine, cet amant ayant rapidement des vues sur une jeune fille de 18 ans qui réside également dans l’immeuble…

Une chronique sociale qui m’a réjouie par sa subtilité.

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La poésie est peut-être comme une eau qui coule, une eau qui naît de la montagne, simple et naturelle, gratuite en soi. La soif réside dans les hommes, le besoin réside dans les hommes, et c’est seulement parce que soif et besoin existent que l’eau cesse d’être désintéressée. Mais en est-il de même pour la poésie ?

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Entre les voiles oscillants qui peuplaient son sommeil, Silvestre commença à entendre des entrechoquements de vaisselle et il aurait presque juré que des clartés s’insinuaient à travers les grandes mailles des rideaux. Sur le point de se fâcher, il s’aperçut soudain
qu’il était en train de se réveiller. Il cligna plusieurs fois des paupières, bâilla et demeura immobile, sentant le sommeil s’éloigner lentement. D’un mouvement rapide, il s’assit dans le lit. Faisant craquer bruyamment les articulations de ses bras, il s’étira.
Sous le vêtement, les muscles de son dos roulèrent et tressaillirent. Il avait un torse puissant, des bras épais et durs, des omoplates revêtues de muscles entrelacés.
Il avait besoin de ces muscles pour son métier de cordonnier. Ses mains étaient comme pétrifiées, la peau de ses paumes était devenue si épaisse qu’on aurait pu y passer une aiguille avec un fil sans qu’elle saigne.
Il sortit les jambes hors du lit avec un mouvement de rotation plus lent. Ses cuisses maigres et ses rotules blanchies par le frottement du pantalon qui en élaguait les poils attristaient et désolaient profondément Silvestre. Il était indéniablement fier de son torse, mais détestait ses jambes, si décharnées qu’elles semblaient ne pas lui appartenir.

Mois espagnol (et lusophone) chez Sharon

La fabrique des salauds – Chris Kraus

1er chapitre : Un homme, Koja, la soixante est dans un hôpital : il sait qu’il n’en ressortira pas : il a une balle dans la tête, inopérable et qui peut le tuer à tout moment.
Son voisin de chambre est également très malade, un hippie d’une trentaine d’années.
Le vieil homme commence à raconter sa vie depuis sa naissance en 1909 en Lettonie.
Il est d’origine allemande, sa mère est d’une famille noble, son père est peintre de renom. Il a un frère plus âgé que lui de 4 ans. Lorsqu’il a dix ans, ses parents adoptent une petite orpheline, Ev.
Dans ce pavé de 1100 pages, qui nous fait traverser le XXème siècle, je ne me suis pas ennuyée une seconde. Koja est passionnant dans le fait de raconter l’histoire de sa famille. Il se met en scène, lui, son frère et sa sœur adoptive (dont les deux frères sont totalement amoureux)
Lors de la montée du nazisme, les frères font des choix qui vont changer leur vie : Hubert l’aîné devient SS, suivi par Koja. Ev, elle devient médecin.
Ce livre, époustouflant et très documenté, nous raconte l’époque de 1910 à 1970.
Koja a une vie très remplie où il sera espion (agent double ? Triple ?).
Les personnages et faits réels sont nombreux : notamment la fuite , (ou l’enlèvement de Otto John, qui a fait partie du groupe qui a essayé de tuer Hitler), à l’est, est un épisode passionnant.

Un pavé impressionnant et que j’ai eu du mal à poser le soir d’autant que je suis allée fréquemment me documenter sur les différents faits relatés en particulier celui sur l’amnistie des criminels de guerre, en 1968)

Un extrait

Je sortis docilement mon carnet de croquis de la poche de mon uniforme, pris un crayon et commençai par les yeux. Il faut toujours commencer par là : beaucoup de gens qui ne savent pas dessiner croient à tort qu’on peut commencer par les traits du visage ou par le nez, alors que c’est le début de la fin. Je dessinai des yeux de hyène, car Himmler avait un rire de hyène, un rire perçant qui s’arrêtait net. Il avait de minuscules dents, mais ces dernières allaient devoir attendre. Sous les yeux, je plaçai un groin, un beau groin de cochon, et sous le groin, une moustache, et sous la moustache, une gueule ouverte et toute tordue, comme un museau de vache, dont je fis sortir un peu de foin. Pas de menton pour Himmler, car il n’en avait pas, les oreilles devinrent celles d’un ouistiti, et pour finir, au moment de choisir la silhouette, après avoir hésité entre la carpe et l’hippopotame, je me décidai pour le bon vieux porc domestique, avec ses grosses bajoues. 

Challenge les feuilles allemandes chez Eva et Patrice et chez Livr’escapade

Chez Antigone

Face au vent – Jim Lynch

Jim Lynch dans ce roman laisse la parole à Joshua. Celui ci a une trentaine d’années, son métier est réparateur de bateau à voiles.
Je suis tentée de dire que les personnages principaux sont des bateaux tellement leur place est importante dans l’histoire. Ce livre a donné dans ma vie très calme un bon coup de vent et d’embruns.
Joshua nous raconte sa vie actuelle dans une marina à une centaine de kilomètres dé Seattle, il nous raconte aussi surtout la vie de sa famille sur les 15 dernières années, depuis son adolescence.
Voici une famille à la fois très unie (et dysfonctionnelle ? comme le dit la quatrième de couverture) : il y a le grand père (toujours en forme à 90 ans), le père (menteur et tyrannique), la mère (scientifique, les pieds sur terre) et surtout Bernard le frère ainé de Josh, aventurier et loup de mer, et la lumineuse Ruby ….
Un livre à la fois drôle et émouvant sur une famille pour qui la mer et la voile ont une place immense…
Apres une douzaine d’années de séparation, les membres de cette famille vont se retrouver pour une régate mémorable…

Un extrait

Nous regardâmes le duel entre deux pubs attaquant respectivement Dole et Clinton, tandis que Bernard en rajoutait en se moquant des deux. Quand je demandai quelle était la différence entre les républicains et les démocrates, Grumps se moucha une narine après l’autre, puis replia soigneusement son mouchoir comme si c’était un trésor.
– Les démocrates font de la voile, répondit-il. Les républicains font du bateau à moteur.
– Clinton fait de la voile ? demandai-je, dubitatif.
Grumps hésita, il s’en remit finalement à Père, qui se coupait maintenant les ongles de pied.
– Non, dit-il, mais il s’y mettrait bien plus vite que Dole.
Ça se tenait, même si Clinton ne donnait pas l’impression qu’il serait très utile sur un voilier.
– Les républicains boivent du matin au soir et ils se contentent de transporter leurs rafiots puants d’une marina à l’autre, développa Grumps. Les démocrates, eux, ont la décence d’attendre d’avoir baissé les voiles et jeté l’ancre avant de se soûler.

Baby love – Joyce Maynard

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USA – fin des années 70
Sandy,18 ans, est mariée avec Mark et a un petit garçon Mark junior.
Wanda, 16 ans, a 27 kg de trop suite à son accouchement et a une fille Melissa.
Jill vient de se rendre compte qu’elle est enceinte (16 ans elle aussi).
Tara a une fille Sunshine. le père Bobby Sterling, un ado également ne lui adresse pas la parole.
Ann a la vingtaine et a rompu avec Rupert. Elle vit seule et déprimée, boulimique.
Carla et Greg ont la trentaine et viennent de quitter New-York pour passer l’été dans cette petite ville du New Hampshire.

Les personnages sont nombreux et j’ai eu un peu de mal au début à retenir qui est qui, et puis finalement tout se met très bien en place.
Joyce Maynard, pour ce premier roman, met très bien en valeur les aspirations de ces jeunes filles à peine sorties de l’enfance et déjà mères : que l’enfant soit un « accident » ou désiré, la vie n’est pas simple pour ces jeunes femmes : s’occuper du bébé en étant femme au foyer, ou laisser celui ci pour aller travailler au fast-food du coin, avorter ?

La gent masculine est bien présente également (mais pas à son avantage) avec Mark, le tout jeune mari de Sandy, Reg le père de Jill et un homme mystérieux qui écrit son journal depuis la prison du comté.
Un excellent premier roman (paru en 1981) et qui je trouve n’a pas pris une ride .

Un extrait
«J’ai acheté du beurre de cacao à la boutique de diététique, confie Sandy à Jill en remontant sa chemise indienne pour lui montrer son ventre. Regarde, pas de vergetures.»
Jill vient de leur raconter que ses règles sont en retard de six semaines et quatre jours, et qu’elle est certaine d’être enceinte. Si c’est un garçon, elle l’appellera Patrick, comme son acteur préféré dans Dallas.
De l’autre côté de la rue à la station-service Gulf, Mark, le mari de Sandy, est occupé à regarder sous le capot de sa voiture qu’il a amenée pour la vidange; une Valiant de 1966 avec un moteur de six cylindres incliné, et seulement cinquante mille kilomètres. Il en est à peu près aussi fier que Sandy de leur fils, Mark Junior, dont on fêtera les cinq mois mercredi prochain en compagnie de Tara, de Wanda et de leurs petites filles, Sunshine et Melissa. Sandy a prévu de faire un gâteau au chocolat avec un glaçage à la noix de coco ; et il y aura des coiffes en papier pour les enfants. Jill viendra aussi. Mark, lui, a décidé d’aller pêcher la truite ce jour-là.
«Il est trop mignon !» s’écrie Jill, non pas à propos de Junior mais de son père, toujours penché sous le capot de sa voiture et dont on ne voit que les fesses. «Tu es une sacrée veinarde, Sandy…»
Elles se taisent brusquement en voyant arriver Ronnie Spaulding qui va manger un morceau au Rocket Subs, le snack-pizzeria du coin. Wanda rejette ses cheveux sur ses épaules d’un mouvement de tête, et plaque Melissa contre son ventre. Elles semblent toutes très occupées à arranger la tenue de leurs bébés, et à les cajoler. Pour une fois, Tara n’a pas à chercher ce qu’elle va faire de ses mains. Après le passage de Ronnie elles échangent des petits rires entendus.
Elles ne bavardent pas beaucoup. Il est vrai qu’elles ont déjà fait à peu près le tour des sujets essentiels. Par exemple, elles savent que c’est Virgil Rockwell qui a mis Jill enceinte, même si Virgil a du mal à croire qu’elle attend vraiment un bébé, et pense plutôt qu’elle veut se rendre intéressante auprès de ses amies.



Challenge Bac chez Enna catégorie « Etre humain »

Que lire un 24 décembre ?

– J’aimerais d’abord savoir des choses sur toi, dit-elle.
– Quelles choses ?
– Tout. Comment tu as été élevé, ton âge, ce que tu fais, ce genre de choses.
– C’est une histoire très quelconque. Je parie que tu t’endormiras en m’écoutant.
– J’aime les histoires quelconques.
– Oui, mais la mienne d’histoire quelconque est d’un genre que personne n’apprécie.
– Ça fait rien. Parle m’en dix minutes seulement.
– Je suis né le 24 décembre 1954, la veille de Noël. C’est pas drôle de naître ce journal là. Parce que les cadeaux d’anniversaire finissent toujours par compter aussi pour Noël. Tout le monde veut s’en tirer à bon compte. Je suis du signe du Capricorne, du groupe sanguin A, un genre de combinaison qui vous destine à devenir employé de banque ou de mairie d’arrondissement. J’aurais peu d’affinités avec les sagittaires, les balances et les Verseaux. En somme un destin bien monotone, n’est-ce pas ?
– C’est passionnant !
– J’ai été élevé dans une ville quelconque où je fréquentai une école tout aussi quelconque. J’étais un enfant taciturne et en grandissant je suis devenu un enfant ennuyeux. J’ai connu ensuite une fille quelconque, et mon premier amour fut quelconque. À 18 ans, je monte à Tokyo et entre à l’université. Quand j’en sors, je crée une petite agence de traduction avec un ami et j’assure ainsi ma subsistance. Il y a trois ans, on a étendu nos activités à la communication d’entreprise et la publicité. C’est une affaire qui se développe comme il se doit. J’ai fait la connaissance d’une fille qui travaille dans la société : nous nous sommes mariés il y a quatre ans et avons divorcé voici deux mois. Difficile de t’expliquer pourquoi en quelques mots. J’ai un vieux matou. Je fume quarante cigarettes par jour. Impossible d’arrêter. J’ai trois costumes, six cravates et cinq cents disques démodés. Je me souviens de tous les assassins dans les romans d’Ellery Queen. Je possède l’édition complète de La recherche du temps perdu de Proust, mais je n’en ai lu que la moitié. L’été je bois de la bière, l’hiver du whisky.

La course au mouton sauvage – Haruki Murakami

Le confinement a-t-il « un goût de fenêtre » ?

Bonjour à tous 🙂

Je vous invite à chercher « fenêtre » dans vos lectures et vos blogs et à y déposer vos extraits chez « Lire peu ou Proust »

Bon confinement

Bisessss

Lire peu ou Proust

CVT_LAmour-aux-temps-du-cholera_4786Dans mon Tour du monde en 50 romans (écrit, relu, bon à tirer signé et qui sortira quand il pourra comme tout le monde, éditions Ellipses) figure L’Amour au temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez.

Parmi les 3 raisons de le lire encore, j’ai mis que c’était l’occasion de savoir qu’il existe « un goût de fenêtre ».

«  Ce repas a été préparé sans amour. » Il parvenait, dans ce domaine, à de fantastiques états d’inspiration. Une fois, à peine eût-il goûté à une tasse de camomille qu’il la rendit avec une seule sentence : « Ce machin a un goût de fenêtre. » Elle fut aussi surprise que les servantes car elles ne connaissaient personne qui eût bu une fenêtre bouillie, mais lorsqu’elles goûtèrent la tisane pour tenter de comprendre, elles comprirent : elle avait un goût de fenêtre. »

Hum…Je ne sais pas si c’est de bon goût maintenant.

Voir l’article original

Que lire un 28 février ?

– Voilà donc : le mois prochain sera un mois sans lune.
– Tiens ! Tiens !
– Un mois, entendons-nous, dans le courant duquel l’astre n’atteindra jamais sa plénitude. Février est un mois court. Il y aura une pleine lune juste avant le premier, et une autre tout de suite après le 28… donc pas de pleine lune en février.
– Est-ce une circonstance qui se reproduit chaque année ? demanda Gascoigne, amusé.
Lydia, le visage détourné, répondit en passant discrètement le doigt sur une moulure :
– Pas du tout. Le phénomène est très rare.
– La rareté étant un signe de valeur, n’est-ce pas ? Ou plutôt de danger ?…
Elle rectifia l’alignement de la pendulette :
– Cela n’arrive qu’une fois tous les vingt ans.

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Les luminaires – Eleanor Catton

Sur les ossements des morts – Olga Tokarczuk

Prix Nobel de Littérature 2018 🙂

Un excellent souvenir

Une auteur que je n’ai pas relue (car absente de ma bibliothèque municipale…)

La jument verte

ossementsmorts

Janina, retraitée, est la narratrice. Elle vit dans un coin reculé de la Pologne, frontalier avec la Tchéquie. Elle donne aussi quelques cours d’anglais à des enfants et est gardienne de maisons pendant le rigoureux hiver de cette contrée. Tous les jours, elle fait donc la tournée des résidences secondaires dont elle a la charge. Le lecteur va emboîter le pas de Janina et suivre toutes ses pensées. (Enfin presque)
Je dois dire que la façon de raisonner de Janina est à la fois charmante, désuète, loufoque et givrée. Elle est parfois sensée et parfois en parfait décalage avec la réalité. Elle est férue d’astrologie et étudie beaucoup les planètes.
Elle découvrira le cadavre de son voisin Grandpied, ainsi que plusieurs autres….
La police semble impuissante à arrêter quiconque, que ce soit des meurtriers ou des braconniers. Dans cette campagne, le gibier pullule et les braconniers encore plus.

Janina, Don…

Voir l’article original 393 mots de plus

Pierre Reverdy – les jockeys mécaniques

Martine nous parle de Reverdy à l’occasion de son anniversaire le 13 septembre
https://ecriturbulente.com/2019/09/14/pierre-reverdy-depart/?fbclid=IwAR13QYcyp5UnTTyKYWHczpEWvhHm_toEAbO1JICyBzTAHjNQVe4T5hLN_yo

Une occasion de faire « remonter ce beau poème …

La jument verte

jeudi-poesie

La nuit polaire

A bord les hublots sont ouverts
Les trappes bâillent
Assis sur le balcon qui se détache
Le voilà sur fond bleu
Les nuages seront peut-être les gagnants de la course

On ne voit plus que lui et eux
Ils disparaissent un moment derrière la colline où quelqu’un se promène

Ils meurent
Les chevaux ne sont plus que des bruits de grelots

En même temps que les feuilles tremblent
En même temps que les étoiles regardent
En même temps que le train passe en crachant des injures

Et la fumée
Un bout de cigare refroidi reste

Et ce tronc d’arbre au bord de la forêt
L’acre odeur de l’herbe roussie tout autour

La main énorme qui s’avance.

On ne voit pas le corps se pencher
La bouche avide

Il faudrait sauter la forêt comme une haie
Comme le monde entier est un obstacle à franchir
Il n’y a…

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