Liberté pour les ours – John Irving

LIBERTE POUR LES OURS

L’histoire en quelques mots : Vienne (Autriche) 1967. Sig et Graff , deux jeunes gens d’une vingtaine d’années, se rencontrent chez le garagiste. Ils décident de faire une virée en moto et de libérer les animaux du zoo (d’où le titre) .

Ce livre est le premier de John Irving (il avait 25 ans lors  sa parution). Il est à la fois déjanté et très instructif.

La première partie raconte le périple de Sig et Graff, (vue par Graff), dans le zoo, puis sur la route. En chemin, ils rencontrent une jeune autrichienne dont Graff (à moins que ce ne soit Sig) tombe amoureux. Mais la tante de la demoiselle veille….

Dans la deuxième partie, on en apprend beaucoup sur Siegfried (Sig) Javotnik qui devient le narrateur. Les chapitres alternent entre l’Autriche en 1938-1945 et vingt ans plus tard, pour nous expliquer comment l’idée saugrenue  de libérer les animaux du zoo est venue à Sig. C’est Siegfried qui raconte sa vision de la vie de ses parents en Autriche, juste avant l’Anschluss et la guerre mondiale en Autriche, Serbie …Les gens qui disparaissent, sont arrêtés, précipités sur les routes par la guerre.

La troisième partie remet Graff au centre de l’action, il essaie de réaliser le rêve de son ami en libérant les animaux du zoo.

La deuxième partie est celle qui m’a le plus plu, alternances de sujets très sérieux – la guerre, avec des moments carrément burlesques : certains passages, malgré la gravité du moment et l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938, sont hilarants.

En conclusion : un très bon moment de lecture à la fois drôle et sérieux qui fait découvrir une vision de la seconde guerre mondiale que je ne connaissais pas du tout.

Un extrait du début du périple de Sig et Graff : ils viennent de partir en moto et font une pause auprès de la rivière Ybbs, pêchent des truites, dorment à la belle étoile.

Alors le soleil et la bière règlent notre sommeil. Les ours à lunettes s’embrassent en chuchotant, et l’oryx chasse de la prairie tous les petits enfrottés débiles. Sur la Ybbs vioalacée comme une meurtrissure, le morse descend en canot ; il rame avec ses nageoires, se fait dorer les défenses au soleil et décolorer la moustache ; il ne voit pas l’hippopotame embusqué dans un trou près de la rive – il s’est déguisé avec un voile de mousse et il a la gueule béante, prête à engloutir le morse, corps et biens.

Je me suis réveillé pour avertir le morse. Les girafes avaient brouté la prairie jusqu’au soleil pour le faire descendre. Il brillait de ses derniers feux au ras de l’herbe, accrochait la moto et étirait l’ombre de ses roues et de son moteur par-dessus la rivière ; elle, elle roulait sous la moto comme une route qui file, violacée..

– Il est temps de mettre les voiles, Siggy.

– Tout doux. Je les regarde sortir de leurs cages. Ils sont libres comme nous.

Alors je l’ai laissé regarder un moment, et moi j’ai regardé le soleil aplatir la prairie rouge, et la rivière s’éteindre. J’ai jeté un coup d’oeil en amont, mais on n’apercevait pas encore les montagnes. (p 41)

Livre lu dans le cadre d’une lecture commune avec Denis et Noctenbule

CHALLENGE-animaux

Challenge de Sharon Animaux du monde

Ce livre est fabuleux pour la mise en scène des animaux (malheureux les animaux car enfermés)

Boris Vian – Cantilènes en gelée

MA SOEUR

« J’avais demandé, pour mes quatorze ans
Une soeur de mon âge
Elle est arrivée dans un panier blanc
Une rose au corsage
J’ai défait le noeud du ruban de soie
Qui la tenait captive
Et j’ai donné dix sous au commissionnaire.
Elle avait des yeux comme des balais
Une bouche en forme de rémoulade
Un oeil de fémur, un port du jument
Elle était ravissante.
J’aime beaucoup les jolies filles
Je les prends dans mes bras
Je les renifle, je les touche,
Je les serre et je m’en sers
J’étais content d’avoir une soeur

Mais je regrettais mes dix sous ».

Boris Vian – Cantilènes en gelée

Sur une idée de Chiffonnette

citation

Liberté pour les oeufs

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Mercredi soir, j’étais un peu fatiguée après avoir rangé la maison suite à l’anniversaire de Tichat, mon fiston. Il était tout fier d’être arrivé à l’âge de « déraison » comme il dit, 7 ans et pas encore toutes ses dents. Mais, fatigue ou pas, j’avais envie de participer aux Plumes et je me suis mise à réfléchir à mon texte. Comme souvent, je me suis dit « Autant faire une pierre, deux coups ». Et j’ai ouvert mon sujet du cours d’écriture créative à distance que m’a fait découvrir Cécile.

Voici le sujet : « En utilisant vos cinq sens, décrivez l’objet de votre choix : œuf, fruit, tasse … »

J’ai ouvert mon frigo, le désert … il ne restait plus que deux œufs dans leur boîte (on ne fait pas régime à la maison mais c’est bientôt le départ en vacances).

Alors, je ne me suis pas laissée abattre et j’ai commencé mon devoir : j’ai fermé les yeux (comme indiqué dans le fascicule), j’ai touché les œufs en faisant bien attention de ne pas trop les serrer, laissant venir l’inspiration. Debout devant mon frigo, vous conviendrez que ce n’était pas facile pour noter les idées de forme (ovoïde), texture (douce et satinée), odeurs (aucune j’ai le rhume) qui m’assaillaient. Je me suis donc dirigée vers la cuisine pour prendre quelques notes. Il m’a semblé hasardeux de faire confiance à ma mémoire vacillante.

C’est là que j’ai basculé dans la quatrième dimension (je n’aurais peut-être pas dû garder les yeux fermés)

J’ai ressenti aux creux des mains des sortes de piques. Les œufs se fendillaient, je sentais quelqu’un pousser la coquille, la fendiller avec un petit bec costaud. Et en plus j’entendais des voix (si, si), j’en suis restée toute interdite. Mais attendez donc que je vous raconte tout l’aventure dans ses moindres détails !

La première voix,  un peu geignarde, disait : « c’est pas zuste, rester ainsi des heures dans un frigo. Liberté pour les z’oeufs!!! « 

La deuxième répondait « Daliméro, arrête d’en faire tout un plat, ce n’est pas comme cela que tu vas t’en sortir dans la vie ».

Dans ma main, une chaleur rassurante  se répandait, je sentais la fissure s’agrandir dans mon poing serré, je m’installai alors face à ces deux œufs tout fendillés, complètement pantoise.

Un œuf ne tenant pas seul debout j’avais installé ces deux phénomènes chacun sur un beau coquetier en forme de poule (parfait pour les « oeuffes » à la coque comme dit Tichat le susnommé). J’en profite pour faire une parenthèse pour savoir si vous avez une astuce pour faire rentrer dans la caboche d’un garçonnet que l’on dit  « un cheval, des chevaux », et « un œuf, des zeux » et non pas des zoeuffes. Si oui, je prends !)

Les deux compères m’ignoraient et continuaient à sortir de leur coquille tout en devisant, enfin l’un geignant et l’autre le sermonnant. Moi, j’ouvrais de grands yeux devant cette découverte hallucinante, je demeurai silencieuse pour mieux observer. Ils descendirent de leur coquetier tranquillement.  Humpty Dumpty se séchait le popotin en faisant presque la roue comme un paon, se frottant sur le coquetier comme un ours sur une barrière, dans un livre de John Irving.  Daliméro se coiffait avec un bout d’aile.

– Oui, mais c’est facile pour toi Humpty Dumpty ! » disait le poussin de mauvais poil qui répondait au nom de Daliméro. « Tu es sans foie, ni l’oie ni tabou ! »

Humpty Dumpty s’est alors lancé dans une longue tirade et j’ai tout de suite remarqué un problème d’élocution

 » Il ne faut pas se laisser abattre, soyons spirituoeufs , A bas les morvoeufs ! On tuera tous les affroeufs ! Si quelqu’un  t’embête c’est pas compliqué tu le regardes dans le blanc des œufs  et tu lui files un coup de boule, ce n’est pas le moment se laisser mettre au hangar il faut réagir, on n’est pas des omelettes, parsembloeuf »

C’est à ce moment qu’ils ont remarqué ma présence : Daliméro est devenue rouge (de honte, de timidité ?). Ils allaient m’adresser la parole quand  j’ai entendu mon mari et mes enfants qui m’appelaient dans le lointain, légèrement inquiets :

« Maman, tu as marché sur mon skate-board tout neuf de mon anniv », a dit Tichat, un peu contrit tout de même, se demandant s’il allait être privé de dessert jusqu’à ses 18 ans pour ne pas avoir rangé. Je rappelle la règle numéro 1 de la maison qui est « c’est une OBLIGATION  de ranger TOUS les jeux TOUS les soirs »

« Tu as une jolie bosse sur le crâne de la taille d’un œuf de caille ma chérie » a dit mon cher et tendre en m’aidant à me relever.

Ma fille m’a fait remarquer « ton chemisier est tout poisseux maman » : j’avais les restes  brouillés de Daliméro et d’Humpty Dumpty PARTOUT. Heureusement que j’ai trois semaines de vacances pour m’en remettre ! Bon avec tout cela j’ai pas écrit mon texte des Plumes moi !

Les mots collectés par Asphodèle

Interdit, liberté, sens, découverte, régime, déraison, pantois, hasardeux, obligation, privé, barrière, demeurer, tabou, aventure, inceste (facultatif), roue, honte, hallucinant, hangar

HumptyDumpty

Source photo Wikipédia

Je pars 3 semaines (sans connexion à Internet), un petit billet est programmé pour le 31 juillet avec ce cher John Irving « Liberté pour les œufs ours »

On se retrouve le 12 août ?

 

Raymond Queneau – Courir les rues

Le garde national 

Décidément on ne peut plus se promener
on risque tout le temps de se faire écraser
y’a rien qui aille plus vite qu’un cabriolet
les chevaux courent on les croirait tous emballés
on ne sait même plus où se réfugier
bientôt il n’y aura plus de piétons
voilà ce qu’on disait sous la Restauration
.

Sur une idée de Chiffonnette

citation

Du sang sur la toile – Miyabe Miyuki

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Ce livre revêt presque la forme d’une pièce de théâtre : tout se déroule en un seul lieu, sur une seule journée. Les inspecteurs de la police de Tokyo ont convoqué les protagonistes d’un double meurtre. Qui est témoin, qui est suspect ? C’est là tout l’intérêt du livre, presque un huis-clos. Les faits : Un homme et sa maîtresse ont été assassinés à une semaine d’intervalle. L’homme a été poignardé avec rage, la jeune femme étranglée. L’homme, marié et père d’une fille de 17 ans Kazumi, s’était construit sur un forum une « famille virtuelle » où il jouait le rôle du père.

Le lecteur assiste aux échanges de Kazumi (la fille de l’homme poignardé), de la mère (un modèle de résignation face aux infidélités de son mari), et de trois autres personnes, les membres de la famille virtuelle Ritsuko, jeune fille livrée à elle-même, Minoru , jeune homme désabusé, et Yoshie, une femme de 35 ans, la « mère ».

Petit à petit on comprend le plan machiavélique des policiers pour obtenir des aveux : ils « connaissent » le coupable mais sans preuves….

J’ai trouvé ce livre très intéressant sur l’analyse des personnages en particulier ceux de la « famille virtuelle » : ils sont tous enfermés dans leur solitude, n’arrivant pas à parler au sein de leur famille et essayant d’en reconstruire une ailleurs, mais tout n’est que miroirs et faux semblants.

Un extrait qui m’a particulièrement paru juste :

De l’autre côté de la glace sans tain, Ritsuko parlait à Takegami avec des gesticulations frénétiques, sans se préoccuper de Minoru qui lui tournait le dos, la mine boudeuse.

– Le cœur est quelque chose d’invisible, vous êtes bien d’accord, Monsieur l’inspecteur ? Quand les gens sont ensemble, ils voient leurs visages respectifs. L’apparence extérieure. Rien d’autre. Les vraies relations intimes vont au-delà de ça. Quand je ris, mes amis ou mes parents croient bêtement que c’est parce que je suis contente. Ils ne s’aperçoivent pas que je cache mon vrai moi et que j’essaie de m’adapter : je fais comme si je pensais ou ressentais les même choses que tout le monde, et ça me demande des efforts insensés. Personne ne me regarde jamais comme un être humain. Je fais partie du paysage, point final. Mais en surfant sur Internet, je peux ouvrir mon cœur et rencontrer des personnes qui comprendront qui je suis réellement. (p 132)

Livre lu dans le cadre du challenge d’Adalana

challenge-japonais

Lectures communes Aout – septembre – octobre

Bonjour à Tous

Voici mes prochaines lectures communes (quatrièmes de couv  extraites de Babelio)

le 20 août avec Eeguab
La source cachée de Hella S. Haase :
LASOURCECACHEE
Quatrième : Au cœur des bois, cernée d’un rempart de végétation luxuriante, se tapit la maison Breskel. A la faveur d’’une période de convalescence, Jurgen arrive dans cette ancienne propriété des grands-parents maternels de sa femme, Rina, pour vider la bâtisse inhabitée depuis des années avant de la vendre. Ensorcelé par l’’atmosphère exceptionnelle des lieux, intrigué par l’’histoire de cette famille qu’’il connaît si peu, il se met à creuser dans le passé de ceux qui ont vécu là. Un passé d’’où émerge Eline, la mère de Rina, morte des années auparavant dans des circonstances mystérieuses, un caractère passionné et romantique épris de liberté avec lequel il sent peu à peu s’’établir une étrange communion.
Avec une grande finesse psychologique et une sensibilité pleine de malice, Hella S. Haasse ouvre les portes de son univers très féminin à un homme qui se cherche, s’’invente, se découvre et finalement se révèle, dans une maison hantée d’intuitions et de souvenirs, par la grâce magique d’’une métaphore mythologique
.
Le 20 septembre LC autour de J Poulin pour le Mois Canadien, j’ai choisi Volkswagen blues
vwblues
Quatrième :
– Quand partons-nous sur la Piste de l’Oregon ? demanda-t-elle brusquement.
–  Vous n’avez pas envie qu’on se sépare ? dit l’homme au lieu de répondre.
– Non,  dit-elle.
– Pourquoi ?
Elle alla chercher le petit tabouret en simili-cuir, elle  tendit sa brosse à l’homme et s’assit en lui tournant le dos. – Parce que je  suis attachée au vieux Volkswagen, dit-elle.
L’homme se mit à lui brosser les  cheveux délicatement, à petits coups, comme il l’avait vue faire plusieurs fois.
– Le vieux Volks peut tomber en ruine à n’importe quel moment, dit-il.
– On  verra, dit la fille.
– Vos cheveux sont doux. Ils sont noirs comme le poêle,  mais je n’en ai jamais vu d’aussi doux.
– Merci. Quand est-ce qu’on part ?
–  Vous pensez vraiment que Théo est allé sur la Piste de l’Oregon ? demanda  l’homme.
– Oui, c’est ce que je pense, dit-elle.
et enfin  le 15 Octobre avec Noctenbule dans le cadre du Mois Américain
conjuration
La conjuration des imbéciles de John KennedyToole
Quatrième : L’aventure éditoriale de La Conjuration des imbéciles mériterait à elle seule qu’on lui consacre un roman, tant elle semble sortir tout droit de l’esprit d’un auteur en mal de publicité. Nous sommes en 1976 et Walker Percy, romancier et universitaire américain, est la cible d’une femme le pressant de lire le manuscrit de son fils, ce dernier s’étant suicidé sept ans plus tôt. Elle le harcèle tant et si bien qu’il s’y plie, d’abord de mauvaise grâce. Mais ce qu’il découvre le stupéfie. À ma connaissance, écrit-il, Ignatius Reilly [le personnage principal] n’a aucun ancêtre dans la littérature. C’est un Oliver Hardy dément, un Don Quichotte gras, un Thomas d’Aquin pervers. Percy en est convaincu, l’oeuvre doit être publiée. La Conjuration des imbéciles n’a effectivement pas d’équivalent dans l’univers du roman. Ce livre conte les déboires d’un être inadapté souffrant de la bêtise de son entourage, un garçon pataud aux prises avec ses ennuis gastriques, mais également un esprit supérieur. Éructant son exaspération, il laisse entrevoir ce qu’a sans doute été son auteur, un génial incompris. John Kennedy Toole a reçu, à titre posthume, le prix Pulitzer en 1981 pour cette oeuvre unique.
Et vous, des lectures communes ?

Versailles

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C’est moi, la reine de Versailles ! En toute modestie bien sûr ! Petite par la taille mais indispensable à l’équilibre de ce spectacle que sont les Grandes Eaux de Versailles, je suis une reinette à défaut d’être une reine. 

On me voit rarement sur les photos mais c’est parce que je ne reste jamais immobile, je saute d’une fontaine à l’autre, je virevolte, telle la mouche du coche, et du coup les photographes ne m’immortalisent pas. Il leur faudrait se pencher par-dessus le parapet et je crois qu’ils ont peur de la noyade ou de la couleur de l’eau ces freluquets !   Tenez regardez sur la photo (*) avec ce grand dadais de Pégase : et bien je suis cachée tout en bas à gauche, entre les gouttes, impossible de me voir avec le débit des jets d’eau de toutes parts.

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Un jour, je serai reconnue à ma juste valeur et je serai aussi célèbre que toi, Jean,  O mon cher Jean, trésor de ma vie ! Depuis que tu ne déambules plus dans les jardins de Versailles entre les belles dames en toilettes somptueuses, la vie au Château n’est plus la même ! Comme elles étaient belles ces élégantes, toutes en froufrou, gorges pleines et haletantes, cascade de bijoux scintillants, chutes de reins somptueuses cachées sous les dentelles, grains de beauté éphémères. Je les revois frémissantes lors de tes réparties, yeux troubles de désir contenu, flux et reflux de passions inavouées.

Il faut vivre avec son temps et le mien est celui des grands spectacles pyrotechniques. Le soir, Sons et Lumières au Château me brûlent, m’aveuglent et m’assourdissent presque et ce n’est que lorsque la nuit est bien avancée que je peux enfin profiter de la fraîcheur de la nuit étoilée. A l’aube, je sors alors avec ma petite robe verte brillante, pour ma première baignade loin du regard des curieux. Je grimpe sur Pégase et tout en haut, je glisse sur sa croupe rebondie comme sur le plus grand toboggan du monde, plongeant avec délice dans ma piscine sous une pluie perpétuelle. Je vois alors s’éloigner dans le petit matin plein de rosée les derniers fêtards à la dérive dans ce jardin immense de Versailles. 

Les mots collectés par Asphodèle

aube – fontaine –  débit – grand – fraîcheur – cascade – baignade – chute – flux – dérive – trésor noyade – trouble – goutte – gorge – glisser -grain

 

(*) SOURCE de la photo :  il faut laisser défiler le diaporama jusqu’à la photo en question

La consigne des Impromptus littéraires

Le beau temps revient enfin, mais peut-être que chez vous ou en vacances vous avez pu voir :

Une Piscine sous la pluie

Racontez nous, en vers ou en prose, les sensations qu’évoque pour vous cette image…

 

Nuages….

Un nuage est un agneau au petit matin rose
Un nuage de giboulée transie dès midi.
Une Barbapapa sirupeuse pour le goûter
Une écharpe sur les gratte-ciel quand tombe le crépuscule.
Une vague de douceur dans la mousse de la baignoire
De tempête, d’orage au moment de sortir
De coton de la douce couette
De mots pour l’histoire du soir
De rêves pour les enfants sages comme des orages.

.

Français : Opposition entre les nuages roses v...

Français : Opposition entre les nuages roses venant du Sud et les nuages noirs au Nord (Photo credit: Wikipedia)

 
Textes écrits dans le cadre de cet atelier (cours d’écriture créative à distance) que m’a fait connaître Cécile d’Ecrimagine

Challenges géographiques

Petite Boulimie de challenges avant le départ en vacances le 19 juillet

Tout d’abord en septembre, je me suis inscrite au mois québécois organise par Karine 

Je n’ai pas encore regardé les lectures communes organisées, voici une petite liste des livres qui me tentent (merci Denis pour les conseils)

Les fous de Bassan – Anne Hébert

Volkswagen blues – Jacques Poulin

La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaetan Soucy

Et pourquoi pas aussi Michel Tremblay, Gabrielle Roy, Marie Laberge;

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Après ce mois québécois, Noctenbule nous propose le mois américain.

A nouveau, voici une petite liste de ce qui me tente (je ne lirai pas tout mais faire une petite liste ne peut pas faire de mal)

La conjuration des imbéciles – JK Toole

Good Bye Colombus – Philip Roth

Dark horse – Craig Johnson

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee

Dalva – Jim Harrison (je vais peut être m’inscrire à la LC le 21/10)

Stephen King (je vais peut être m’inscrire à la LC le 31/10)

CHALLENGEmoisamericain

Enfin un autre Challenge « géographie », Alexandra nous invite à lire des livres d’auteurs du commonwealth (de 54 pays donc avec 12 pays mis en avant : Afrique du Sud, Canada et Québec, Inde, Royaume Uni, Australie, Nouvelle Zélande , Rwanda, Chypre, Malte, Papouasie Nouvelle Guinée)

Pour le moment je suis inscrite dans la catégorie Gandhi  (1 à 4 livres)

Alexandra a eu l’idée de mettre en place des LC par mois (pour le moment, je ne m’inscris pas mais voici ce que j’ai noté)

Octobre : James Joyce – Dubliner  (Irlande)

Novembre :  Forster EM

Janvier : Lawrence Durrell (Chypre)

Mai : Daniel Rondeau (Malte)

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Philippe Djian – 37,2 le matin

Par moments, la ville me pesait. Mes plus beaux rêves se déroulaient dans des coins perdus, dans des déserts silencieux et colorés et je pouvais laisser traîner mon regard sur la ligne d’horizon et penser tranquillement à un nouveau roman ou au repas du soir ou prêter l’oreille aux premiers cris d’appels d’un oiseau de nuit déboulant dans le crépuscule.
Je savais parfaitement ce qui clochait avec Betty, ce damné roman la clouait sur place, lui ficelait les bras et les jambes. Elle était comme un cheval sauvage qui s’est tranché les jarrets en franchissant une barrière de silex et qui essaie de se relever. Ce qu’elle avait pris pour une prairie ensoleillée n’était en fait qu’un enclos triste et sombre et elle connaissait rien du tout à l’immobilité, elle n’était pas faite pour ça. Mais elle s’accrochait quand même de toutes ses forces, avec la rage au coeur et chaque jour qui passait se chargeait de lui écraser les doigts. ça me faisait mal de voir ça, seulement je ne pouvais rien y faire, elle se retranchait dans un endroit inaccessible où plus rien ni personne ne pouvait l’atteindre. Dans ces moments là, je pouvais m’attraper une bière et m’envoyer tous les mots croisés de la semaine, j’étais sûr qu’elle allait pas me déranger. Je restais quand même près d’elle, pour le cas où elle aurait eu besoin de moi. Attendre, c’était la pire des choses qui pouvait lui arriver. Ecrire ce bouquin, c’était sûrement la plus grosse connerie que j’avais faite.

37,2 le matin – Philippe Djian

Sur une idée de Chiffonnette

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