Par le vent pleuré – Ron rash

Dans ce roman, Ron Rash nous emmène au fin fond des USA : d’une part en 69 et d’autre part de nos jours (2016). L’action est vue du côté d’Eugène, le frère cadet. Il parle également de son grand frère, devenu chirurgien.
Ce roman raconte en parallèle l’été 69, la rencontre des deux frères avec Jane qui préfère se faire appeler Ligeia. Celle-ci partira à la fin de l’été : Officiellement, elle a fugué, pour les deux frères la version est que le grand frère Will a mis Jane dans un car en destination de la Floride. Or, 46 ans après, on découvre un corps et on apprend très rapidement qu’il s’agit de Jane. Eugène est sidéré : Il revisualise les 46 ans qui se sont écoulés et en vient à s’imaginer que son frère est coupable du meurtre de Jane.
Vérité ? Mensonge ? Accident ? Meurtre ?
Comme pour « un pied au paradis », ce n’est pas l’enquête policière qui est la plus importante mais bien les ressentis et les émotions des différents personnages. En à peine deux cents pages l’auteur arrive à nous brosser un portrait (très très) crédible de Eugène, 60 ans actuellement, 15 ans en 1969 ; de Will son grand frère, de leur mère et du grand-père, véritable tyran domestique. Le portrait de la jeune fille assassinée est également convaincant.
Quelle prouesse dans la narration car on se met tour à tour dans la peau de chaque personnage, j’ai soupçonné tout le monde, j’ai compatis devant l’ivrognerie d’Eugene, a un moment j’ai détesté Will puis je l’ai admiré puis encore un retournement de situation…
Bref une réussite…

Le titre « par le vent pleuré » est extrait d’un poème de Thomas Wolfe dans « l’ange exilé », qui est un livre qui a énormément marqué la mère des garçons et qui a également énormément influencé Eugène lui-même (Eugène étant le prénom d’un des personnages de l’ange exilé.)

Le mois américain chez Titine, et Challenge polar  chez Sharon

Destination PAL 2020 – le bilan

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1- Le champ de personne – Daniel Picouly (4*)
2- Geisha – Arthur Golden
3-Les buveurs de lumière – Jenni Fagan (5*)
4- Les vies parallèles de Boris Vian – Noel Arnaud
5- La beauté des jours -Claudie Gallay
6- Glaise – Franck Bouyse
7- Le chinois – Henning Mankel
8- David Golder – Irene Nemirovski (billet le 2/10)
9- Mari et femme -Wilkie Collins
10- Les oubliés du dimanche – Valérie Perrin (4*)
11- La coquetière – Linda D Cirino (lu mais pas de billet)
12- Du bout des doigts – Sarah Waters
7/12 🙂

Au bord de la terre glacée – Eowyn Ivey

LC avec Edualc 🙂

Alaska – 1885

Ce roman alterne entre le journal du Colonel Forrester  en expédition pour cartographier l’Alaska en particulier la Rivière Wolverine et celui de son épouse, Sophie, qui elle, est restée (enceinte) à Vancouver. Sophie est passionnée d’ornithologie ; elle aime également dessiner les oiseaux et devient peu à peu férue de photographie.

Ce parallèle, sur une année de séparation, entre les deux trajectoires des époux est pour moi la force de ce livre, qui sait renouveler ainsi l’intérêt : sans les sentiments de Sophie, les aventures d’Allen en territoire inconnu seraient bien fades et inversement sans Allen, les tentatives de Sophie de capter la lumière et les oiseaux lors de séances photos auraient moins d’intérêt.

Pour relier le tout, ce roman fait également état de la correspondance de deux hommes : le premier est l’arrière-petit-neveu d’Allen et Sophie. Le deuxième est le conservateur du musée à qui le premier a envoyé les journaux intimes de ces deux aïeux. Plus d’un siècle plus tard, Sophie et Allen semblent revivre dans cet échange épistolaire…

Il y a d’un côté les rapports officiels du Colonel Forrester pour sa hiérarchie et de l’autre des carnets plus personnels empreints de réalisme magique et de légendes indiennes Midnouskis dans cette contrée âpre et sauvage….J’ai particulièrement aimé l’histoire de la naissance de Moses Picéa…

De nombreux croquis d’animaux et de cartes complète cette odyssée où j’ai appris (entre autre) que l’’Alaska a été « racheté » par les USA à la Russie en 1867.

Un extrait : Sophie parlant de la lumière

Je pense beaucoup à la lumière, à la manière dont elle se concentrait dans les gouttes de pluie ce matin où j’étais folle de bonheur, et cette façon inattendue qu’elle a de changer et se déplacer, de sorte que la maison est parfois sombre et fraîche, et la seconde d’après emplie de rayons dorés.
Père évoquait une lumière d’avant les étoiles, une lumière divine toujours évanescente mais presque toujours présente aux yeux de ceux qui savent la voir. Elle entre et elle sort des âmes des vivants et des morts, se replie dans les coins silencieux de la forêt et, à l’occasion, se révèle dans les rares véritables œuvres d’art.

Le mois américain chez TitineChallenge animaux du Monde Chez Sharon (les oiseaux ont un rôle important dans ce roman)

Challenge pavévasion chez Brize (624 pages en poche)

Au loin – Hernan Diaz

Le début de ce roman est marquant : un homme (âgé, car il a de longs cheveux blancs) émerge d’un lac glacé en Alaska. J’ai d’abord cru que cet homme était un indien.
Pas du tout, cet homme âgé va nous raconter sa vie depuis son départ de Suède lorsqu’il avait quinze ans.
Comment est il arrivé depuis la Suède jusqu’à ce lac gelé ?
Il part de la ferme familiale avec son frère mais ceux ci sont séparés avant de prendre le bateau à Portsmouth. Hakan arrive en Californie pendant la ruée vers l’or. Aucune date ne sera mentionnée dans ce livre, il faut dire qu’Hakan est illettré…
Nous voyons toute l’histoire à travers ses yeux et au début c’est très confus car il ne connait que 3-4 mots d’anglais…
Petit à petit, je me suis attachée à ce géant, à la sensibilité exacerbée…
Sa volonté du début de rejoindre son frère est admirable . Il pense que son frère est à New-York et décide de s’y rendre –  à pied – en partant de la Californie….
Que ce soit dans les déserts où il manque mourir de soif plusieurs fois ou pendant les longs hiver plus au nord, Hakan est opiniâtre … cette vie de solitude et d’efforts m’a attristée cependant….

Un extrait

Il avait depuis longtemps abandonné tout projet de retrouver Linus, d’aller jusqu’à New York. Ce renoncement ne devait rien à des obstacles concrets : au fait qu’il était un homme recherché, qui jamais ne réussirait à passer inaperçu ; qu’il n’avait ni argent ni moyens pour mettre son projet à exécution ; qu’il n’avait pas de cheval. Simplement, il n’avait plus ni objectif ni destination. Il n’avait plus même le désir de mourir, comme cela avait été le cas après les tragédie les plus dévastatrices de sa vie. Il était juste une chose qui continue à exister. Non parce qu’elles le voulait, mais parce qu’elle avait été ainsi conçue. Continuer d’exister avec le strict minimum était la ligne de moindre résistance. C’était naturel et par conséquent involontaire. N’importe quoi d’autre aurait requis une décision. Et la dernière décision qu’il avait prise avait été de creuser son abri. Et il continuait à creuser parce que tout bêtement, décider d’arrêter était au-dessus de ses forces.

Le mois américain chez Titine,

Au loin – Hernan Diaz

Ils vivaient comme des naufragés. À la maison, des journées entières passaient sans que personne ne prononçât un seul mot. Les deux garçons se réfugiaient aussi souvent que possible dans les bois ou dans les fermes abandonnées, où Linus racontait à Håkan quantité d’histoires – des aventures qu’il affirmait avoir vécues, des récits d’exploits qu’il tenait prétendument de la bouche de leur héroïque protagoniste, ou encore des descriptions de contrées lointaines qu’il semblait, étrangement, connaître dans les moindres détails. Compte tenu de leur isolement – et du fait que ces garçons ne savaient pas lire–, ces contes n’avaient pu trouver leur source que dans la prodigieuse imagination de Linus. Néanmoins, aussi extravagant qu’il puisse paraître, Håkan ne mettait jamais en doute leur véracité. Il vouait à son frère une confiance aveugle. Peut-être parce que, quelque bêtise qu’ait pu faire son cadet, Linus le défendait toujours et n’hésitait jamais à essuyer les reproches et encaisser les corrections à sa place. Sans Linus pour veiller à ce qu’il mange à sa fin, pour garder la maison au chaud pendant que leurs parents glanaient dans la campagne ou le distraire avec ses histoires quand la nourriture et le bois venaient à manquer, Håkan serait très vraisemblablement mort.
Tout changea le jour où la jument fut grosse. Lors d’une de ses visites, l’intendant ordonna au père d’ Håkan, Erik, de veiller au bon déroulement de la gestation – bêtes et troupeaux ayant payé un lourd tribut à la famine, cette naissance serait du pain béni pour l’écurie de plus en plus dépeuplée de son maître. Les mois passant, la jument grossit dans des proportions anormales. Et quand elle mit bas deux poulain, Erik, nullement surpris, décida, peut-être pour la première fois de sa vie, de mentir. Avec l’aide des garçons, il débroussailla un coin dans les bois et construisit un enclos, à l’abri des regards, où il cacha un des poulains sitôt qu’il fut sevré. Quelques semaines plus tard, le régisseur vint réclamer son frère. Éric laissa son poulain dans sa cachette et veilla à ce qu’il devienne un yearling vigoureux. Le moment venu, il le vendit à un meunier, dans une bourgade suffisamment éloignée de la ferme où personne ne le connaissait. Et le soir de son retour, il annonça à ses fils qu’ils partaient le surlendemain en Amérique –seuls. La vente du poulain ne lui permettait de payer que deux traversées. Et de toute façon, ajouta-t-il, il était hors de question qu’il s’enfuie comme un criminel. Leur mère, elle, ne dit rien.
Håkan et Linus, qui n’avaient jamais vu de ville, pas même en illustration, se hâtèrent de gagner Göteborg dans l’espoir d’y passer un ou deux jours, mais ils parvinrent juste à temps pour embarquer sur leur bateau à destination de Portsmouth. Une fois à bord, ils se partagèrent l’argent, au cas où il arriverait quelque chose à l’un d’eux. Durant cette partie du voyage, Linus décrivait longuement à Håkan toutes les merveilles qui les attendaient en Amérique. Ni l’un ni l’autre ne parlant anglais, le nom de leur destination se réduisait pour eux à un talisman abstrait : « Nujårk».

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Au loin – Hernan Diaz

Le chinois – Henning Mankell 

Je lis régulièrement des livres de Henning Mankell  : j’aime ses héros humbles et dont la réflexion sur la société me parle.
Ici le personnage principal est Birgitta . Elle est juge en Suède, l’histoire commence avec un massacre au fin fond de la Suède et Birgitta (qui n’est pas du tout chargée de l’enquête) fait le lien avec la famille adoptive de sa mère. Birgitta a environ 55 ans et s’interroge beaucoup sur la société, sur son couple, l’amitié, les enfants devenus grands etc.
Comme elle dispose de quelques congés, elle décide d’aller au nord de la Suède pour voir si elle peut aider à l’enquête. le récit de Birgitta occupe la première partie et plante le décor en 2006.
La deuxième partie fait un retour en arrière dans les années 1860 pour expliquer l’exil temporaire de San, un chinois, aux États-Unis.
Après cet aparté et jusqu’à la fin du livre l’action se passe à nouveau en 2006.
Ce que j’ai aimé : Comme toujours chez Mankell, la réflexion sur la société est sous-jacente et intéressante. Les observations tournent autour de la Suède mais pas seulement : autour de la Chine, et de l’Afrique en particulier le Mozambique, notamment sur le rôle de celle-ci dans une sorte de « nouvelle colonisation » de l’Afrique.
J’ai également aimé les personnages tout en subtilité, Birgitta mais aussi son amie sinologue, ainsi que le personnage de Hong, cadre du parti communiste Chinois.
Ce que j’ai moins aimé : Quelques invraisemblances, un mobile peu convaincant et une fin un peu en queue de poisson.

Le pouvoir du chien – Thomas Savage

Montana -1925

Thomas Savage nous présente tout d’abord deux frères. Ils sont à la fois proches et sans points communs : Phil, 40 ans, est celui qui semble réussir tout ce qu’il entreprend : études, reprise du ranch (immense) de la famille, musique, vie sociale. Il est dur, impitoyable, charmeur aussi… Georges, de deux ans son cadet, est tout le contraire :il est foncièrement gentil, taciturne mais n’arrive pas à trouver sa place dans l’ombre de son grand frère.
Les parents, vieillissants, sont partis au loin pour fuir la rigueur du climat du Montana.
Dans un deuxième temps, l’auteur nous présente le docteur local et son épouse Rose. Ceux-ci ont un fils adolescent Peter, qui de l’avis de tous est efféminé et par conséquent harcelé à l’école.
Dépressif et alcoolique, le docteur finit par se suicider, suite à une humiliation de Phil, et quelques temps plus tard, par un étrange enchaînement de faits, Georges épouse Rose et l’emmène au ranch, où Phil lui déclare une guerre sournoise.
C’est à partir de ce moment de la rencontre entre Phil (le « mauvais » frère) et Rose que j’ai réellement accroché à ce livre…. La tension est à son comble : on se demande si Rose va perdre la tête, si elle s’imagine tant de noirceur ou si Phil a réellement la volonté de la détruire…
Lentement, je me suis dit que cela allait mal finir…. mais pour qui ?
En parallèle de l’histoire fort prenante de ce quatuor, Thomas Savage nous raconte un monde finissant : celui des grands ranchs où, petit à petit les chevaux sont remplacés par des tracteurs et moissonneuses batteuses, celui finissant également des indiens réduits à vivre en réserve mais dont les anciens se rappellent encore la liberté des grands espaces…
Un roman où la tension psychologique monte jusqu’à la fin surprenante…(même si la quatrième de couverture la laisse deviner).

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Deux extraits

Si le vent soufflait correctement et si vous aviez un bon odorat, vous pouviez sentir les parcs à bestiaux de Beech bien avant de les voir ; ils se situaient au bord de la rivière, presque à sec à cette période de l’année, rétrécie loin de ses berges et si tranquille qu’à sa surface se reflétaient la voûte du ciel vide, les pies qui battaient des ailes au-dessus en quête de charogne, de gauphres et de lapins morts de tularémie, ou d’un cadavre de veau boursouflé, victime de ce qu’ils appelaient dans la région la maladie du charbon. Oui, si le vent soufflait correctement et si vous aviez un bon odorat, vous perceviez l’odeur de l’eau, la puanteur de soufre et d’alcali dégagée par le ruisseau apathique qui se jetait dans la rivière devant les enclos et la polluait.

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Il méprisait ce que jouait Rose, des morceaux qui n’étaient ni chair ni poisson – le genre de truc qu’elle avait sans doute pianoté dans son bastringue ou Dieu sait où ; et il savait fort bien pourquoi elle s’exerçait comme elle le faisait.
Ce vieux Georges avait vendu la mèche.
Le grandissime va venir dîner ici, avait dit George.
Eh bien, m’sieur, mais c’est qu’on monte dans le Gr-ra-and Monde remarqua Phil. On va sortir les rince-doigts? Et Phil avait ri. Voilà donc la manière dont George voulait introduire sa pianoteuse de femme dans le Gr-ra-and Monde ! Il se marrait en écoutant Rose s’escrimer sur son buffet tout neuf, faire bourde sur bourde, larguant ses notes comme des miettes de pain, et puis, quand elle avait fini, il jouait le morceau correctement.
Il fallut plusieurs jours à Rose avant de se rendre compte de ce qu’i faisait, et alors elle s’arrêta de jouer sauf s’il était dehors. Maintes et maintes fois, Phil entendit Rose s’interrompre lorsqu’il ouvrait la porte de derrière, et ça, c’était presque aussi bon que de la singer. Elle était facile à énerver. Comme elle avait les mains qui tremblaient, quand elle servait le café ! Phil ne supportait pas les gens qui se prennent eux-mêmes en pitié.

LC avec Ingannmic

Le mois américain chez Titine, Challenge animaux du Monde Chez Sharon

Que lire un 7 septembre ?

Les bulletins du front devenaient de plus en plus alarmants, et le 7 septembre, juste avant l’aube, nous avons été réveillés par des coups insistants à notre porte. Le voisin de l’appartement d’en face, un médecin, se tenait sur le seuil en hautes bottes militaires, veste de chasse et casquette, sac à dos sur les épaules. Malgré sa hâte, il avait estimé nécessaire de prendre le temps de nous prévenir que les Allemands marchaient sur Varsovie, que le gouvernement avait été évacué à Lublin et que tous les hommes valides avaient la consigne de quitter la ville pour se regrouper sur l’autre rive de la Vistule, où une nouvelle ligne de défense allait être constituée.

Le pianiste – Wladyslaw Szpilman

Silo tomes 1-2-3 – Hugh Howey

Tome 1

J’ai tout de suite été convaincue par l’univers de l’auteur. Je connaissais déjà un peu l’histoire avant le début de ma lecture : Dans un monde post-apocalyptique, une communauté vit dans un silo de presque 150 étages, sous terre
J’ ai beaucoup aimé les descriptions du mode de vie de cette communauté (métaphore de notre société avec l’intelligentsia qui vit en haut et ceux qui triment en bas…)
C’est une société très organisée car elle vit en espaces clos dans un univers très hostile : l’air est irrespirable en dehors du silo.
Cette société est autonome et à la fois évoluée (avec des serveurs informatiques, de l’électricité) et très primitive avec une justice expéditive : à la « moindre incartade » un contrevenant est envoyé dehors à une mort certaine, pour nettoyer les caméras autour du silo.
Le système politique est également bien décrit (une démocratie qui vire rapidement à la guerre civile) .
L’auteur prend le temps d’expliquer l’organisation de cette « tour » avant que l’histoire principale ne commence.
Les personnages de Juliette, de Lukas sont très convaincants. L’action progresse avec eux avec maints rebondissements et surprises. Enfin, Il y a une réelle solidarité dans ce silo et les femmes ont un rôle important à jouer.

Presque un coup de coeur …

Tome 2 – Silo Origines

Le début : L’histoire se passe en parallèle à deux époques. L’une en 2049 : on suit Donald, le député de la Georgie, dans l’organisation de la construction des silos. En toile de fonds, Charlotte, la soeur de Donald participe à une guerre (elle tue des gens avec un drone)
L’autre histoire se passe en 2110 dans le silo 1 chargé de surveiller tous les autres silos : Troy est le responsable.
Pendant 6 mois il travaille à la surveillance des silos et ensuite il est congelé (cryogénisé) quelques dizaines d’années.
Le silo 1 est différent de celui  décrit dans le tome 1 : plus automatisé, des ascenseurs à la place d’escaliers .
L’histoire se passe à plusieurs époques et plusieurs lieux : 2049, 2110, 2312 et 2345, silo 1, 12,17,18 et sait être passionnante sans perdre le lecteur par ces sauts dans le temps et dans les lieux.
J’ai aussi beaucoup aimé connaître la jeunesse de Jimmy, rencontré dans le tome 1 et arriver ainsi dans ce prequel à comprendre la construction du monde découvert dans ce même tome.

Tome 3 – Silo Générations

Un roman qui clôture une trilogie qui aura enchanté mon été …
Après Silo, où Hugh Howey nous plongeait dans ce monde clos post apocalyptique, et Silo Origines où il expliquait comment les silos avaient été érigés et pourquoi, j’ai poursuivi cette lecture addictive.
Donald, rencontré dans le tome 2 essaie de venir en aide au silo 18 avec l’aide de sa soeur (les siècles défilent entre deux cryogénisation)
Juliette est revenue plus forte de son combat à l’extérieur du silo et est élue maire (avec en prime une « idylle » avec Luke) et aussi Solo et les enfants du silo 17…
J’ai trouvé les trois tomes d’une grande et constante qualité tant dans la description de ce monde que dans la justesse des personnages.
Hugh Howey met en scène une société en miniature qui nous permet aussi de comprendre les motivations des individus et d’un groupe .

De l’action, de la « politique », de l’amitié saupoudrée d’un peu amour, la recette est très convaincante…

Une réussite ….

 

Challenge trilogie de l’été chez Philippe et Challenge mois américain chez Titine

Challenge pavévasion chez Brize (744 pages en poche, pour le tome 1, 704 pages pour le tome 2, le tome 3 fait moins de 600 pages)

C’est arrivé un premier septembre – Pavol Rankov

Premier épisode – 1er septembre 1938 : trois adolescents de 14 ans Gabriel, Peter et Jan veulent épater Maria et organisent une course de natation. Gabriel Rosenberg manque de se noyer.
L’action se passe à Levice en Tchécoslovaquie.

Deuxième épisode – 1er septembre 1939, l’action se passe toujours à Levice mais cette fois en Hongrie. Par le jeu d’accords internationaux,  Levice (rebaptisée Léva) fait désormais en partie intégrante de la Hongrie.
Gabriel lui aussi a changé de prénom il s’appelle Gabor. Jan dans le premier épisode, maintenant s’appelle Hans et a été obligé de fuir avec ses parents, il habite dans le Reich à Brno.
Un an à peine a passé et les amis sont séparés, ils pensent toujours à Maria….

Chaque chapitre retrace une année dans la vie de ses quatre personnes : Gabriel est juif et échappe de peu aux camps de concentration, Jan perd ses parents dans un bombardement, le père de Maria sauvent Peter et Gabriel en les cachant dans sa cave…

Ce roman met en scène l’évolution dans Europe de l’est d’un quatuor de jeunes gens, d’origines différentes qui parviendront à survivre et à rester amis.
L’histoire de ces 4 personnages s’intègre parfaitement à l’Histoire : création de l’état d’Israel où Gabriel et Jan séjournent quelques mois, répression en Hongrie en 1956, épisode du communisme à visage humain…et toujours l’espoir de pouvoir choisir sa destinée dans un système politique qui broie les individus…

Le dernier chapitre est racontée par Maria et se déroule en 1968 : 30 ans plus tard c’est l’heure du choix : rester en Tchécoslovaquie ou « passer » à l’ouest ?

En conclusion : Un roman où le contexte historique est prenant et les personnages passionnants.

A l’heure du choix de mettre entre 4 et 5 étoiles sur Babelio, finalement j’ai mis 4.5 : j’aurais aimé que Maria ait plus de place ….coup de coeur frôlé…

Incipit :

À la fin des années trente du vingtième siècle, en Tchécoslovaquie, rares étaient les petites villes qui pouvaient s’enorgueillir de posséder leur propre piscine en plein air. Levice était de celles-là.

Comme ce premier septembre 1938 était une journée ensoleillée, presque toute la ville s’y était donné rendez-vous. Adultes avec ou sans enfants, jeunes et vieux, habitants de Levice ou des villages environnants, Hongrois, Slovaques, Tchèques, Juifs, Tziganes, la famille de l’allemand Barthel et celle du Bulgare Rankov. Il y avait des démocrates, des libéraux, des conservateurs, des monarchistes, des socialistes, des nationalistes, des communistes et même des fascistes.
Seul l’anarchiste Varga était en Espagne.

 

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Une LC organisé par Eva et Patrice

L’avis de Patrice  et de la barmaid aux lettres