Un tout petit cheval – Henri Michaux

jeudi-poesie

Allez chez Asphodèle lire les trouvailles des autres participants 😉

J’ai élevé chez moi un tout petit cheval. Il galope dans ma chambre. C’est ma distraction.
Au début, j’avais des inquiétudes. Je me demandais s’il grandirait. Mais ma patience a été récompensée. Il a maintenant plus de cinquante-trois centimètres et mange et digère une nourriture d’adulte.
La vraie difficulté vint du côté d’Hélène. Les femmes ne sont pas simples. Un rien de crottin les indispose. Ça les déséquilibre. Elles ne sont plus elles-mêmes.
« D’un si petit derrière, lui disais-je, bien peu de crottin peut sortir », mais elle… Enfin, tant pis, il n’est plus question d’elle à présent.
Ce qui m’inquiète, c’est autre chose, ce sont tout d’un coup, certains jours, les changements étranges de mon petit cheval. En moins d’une heure, voilà que sa tête enfle, enfle, son dos s’incurve, se gondole, s’effiloche et claque au vent qui entre par la fenêtre.
Oh ! Oh !
Je me demande s’il ne me trompe pas à se donner pour cheval ; car même petit, un cheval ne se déploie pas comme un pavillon, ne claque pas au vent fût-ce pour quelques instants seulement.
Je ne voudrais pas avoir été dupe, après tant de soins, après tant de nuits que j’ai passées à le veiller, le défendant des rats, des dangers toujours proches, et des fièvres du jeune âge. Parfois, il se trouble de se voir si nain. Il s’effare. Ou en proie au rut, il fait par-dessus les chaises des bonds énormes et il se met à hennir, à hennir désespérément.
Les animaux femelles du voisinage dardent leur attention, les chiennes, les poules, les juments, les souris. Mais, c’est tout. « Non, décident-elles, chacune pour soi, collée à son instinct. Non, ce n’est pas à moi de répondre. » Et jusqu’à présent aucune femelle n’a répondu.
Mon petit cheval me regarde avec de la détresse, avec de la fureur dans ses deux yeux.
Mais, qui est en faute ? Est-ce moi ?

Henri Michaux

Henri Michaux est un poète belge. Une participation pour le mois Belge organisé par Denis du Blog Bonheur de lire

CHALLENGEBELGE

Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban – JK Rowling

Il détacha l’une des chaînes, tira l’hippogriffe gris clair à l’écart des autres et lui enleva son collier de cuir. De ‘autre côté de la barrière, les élèves retenaient leur souffle. Malefoy observait la scène en plissant ses petits yeux méchants. 

– Attention, maintenant, Harry, dit Hagrid à voix basse. Tu as croisé son regard, essaie de ne pas ciller…Les hippogriffes se méfient quand on cligne des yeux trop souvent…
Harry sentit des picotements dans ses yeux, mais il s’efforça de ne pas les fermer. Buck avait tourné vers lui sa grosse tête pointue et ses yeux orange le fixaient d’un regard féroce.
– C’est ça, très bien, Harry, dit Hagrid. Maintenant incline-toi…
Harry n’avait pas très envie d’incliner sa nuque à la créature mais il fit ce que Hagrid lui disait. Il inclina brièvement la tête puis se redressa.
L’hippogriffe continua de le regarder d’un air hautain sans faire le moindre geste.
– Ah, dit Hagrid qui semblait contrarié. Bon recule, maintenant. Il ne faut rien brusquer …
Mais à cet instant, à la grande surprise de Harry, l’hippogriffe plia soudain ses pattes de devant et s’inclina profondément.
– Bravo, Harry ! s’exclama Hagrid, enchanté. Vas-y , tu peux le toucher maintenant ! Caresse- lui le bec !
Harry estimait qu’il aurait bien mérité de repasser derrière l’autre côté de la barrière, mais il s’avança malgré tout vers l’hippogriffe et tendit la main. Il lui caressa le bec à plusieurs reprises et l’animal ferma paresseusement les yeux, comme s’il y prenait plaisir.

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Suite la semaine prochaine…..

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Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban – JK Rowling

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Sur une idée de Chiffonnette

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