L’enlèvement d’Hortense – Jacques Roubaud

HORTENSE

A la fin du premier tome, le Lecteur apprenait qu’Hortense se mariait. Nous la retrouvons donc , jeune épouse malheureuse, son gentil Narrateur du premier tome se révélant être un Jaloux.
Après un premier chapitre modèle du genre en suspense et tension qui monte (un meurtre est commis ! la victime connait son meurtrier mais le Lecteur ignore qui est la Victime et qui est le Meurtrier), Jacques Roubaud nous entraîne dans la suite des aventures d’Hortense et de son prince Poldève, ancien et peut être futur amant. Le dernier chapitre est également un modèle du genre, clins d’oeil nombreux à Agatha Christie, je dois dire que même avec les indices je n’avais pas trouvé le meurtrier !
Jacques Roubaud s’amuse à convoquer tous les ressorts du roman policier : les jumeaux et les clones, l’inspecteur très futé et son adjoint qui le met en valeur, l’amoooouuur, un enlèvement burlesque et une évasion totalement improbable grâce à une super-héroïne, un dénouement mathématique par A+B.

En conclusion : toujours intéressant mais moins surprenant que le premier tome. Pour les amateurs de policier, je précise que ce roman n’est pas un roman policier mais plutôt une parodie….

 

un extrait :

Qu’est ce que la Beeranalyse? Examinons le composition et étymologie du mot. Beer vient de l’anglais ; c’est un mot anglais qui veut dire « bière » . Il vient de l’allemand Bier (en français « Bière »). Analyse contient ana, comme dans « Anna ». Enfin il y a lyse, qui sert à terminer le mot harmonieusement. Beer+Anna+Lyse donne Beeranalyse.
La Beeranalyse vient après de nombreuses autres x-analyses, dont elle est le couronnement ; il y a d’abord la patanalyse, d’Alfred Jarry ; il y a eu la psychanalyse avec ses diverses branches anciennes ou récentes comme la S’aimeanalyse de Julio Bouddheveau. Et le père Sinouls, enfin, a inventé, la Beeranalyse.
Cela se passe comme ça : le patient, ou la patiente, entre dans le cabinet de consultation du père Sinouls. Il y a un bureau, un fauteuil devant le bureau, une lampe et des papiers sur le bureau. Il y a un divan. Jusque là, rien de bien nouveau. Mais attention : dans la plupart des analyse classiques, le patient s’allonge sur le divan et parle. L’analyste est assis à son bureau et lit son courrier. Le père Sinouls avait opéré une coupure épistémologique d’une importance décisive, qui sera désormais incontournable..
C’est lui qui s’allongeait sur le divan avec sa bière. Le/la Beeranalysé/Beeranalysée s’asseyait au bureau et parlait.

challenge trilogie de l’été chez Philippe

TRILOGIE

4 réflexions au sujet de « L’enlèvement d’Hortense – Jacques Roubaud »

  1. Maintenant, je sais non seulement ce qu’est un arapède …… mais aussi une Beeranalyse ! mdrrr Quel extrait ! Un psy sur son divan avec sa bière ! C’est délicieux ! Quelle histoire drôle, là j’avoue qu’avec cet extrait je suis très tentée par ce roman ! J’en ris encore…
    Bonne soirée Valentyne 🙂

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