La femme du tigre – Téa Obreht

Natalia est en voyage avec son amie Zora quand elle apprend que son grand père est décédé. Elle hésite à interrompre son voyage mais poursuit finalement : les deux jeunes femmes sont médecins et vont dans un orphelinat du pays voisin pour vacciner les enfants. Elle pense pouvoir remplir sa mission et revenir à temps pour les funérailles.
Commence pour Natalia la remontée de souvenirs du temps passé avec son grand père, au zoo pour observer les tigres, à la maison…. Natalia avait 14 ans quand la guerre a commencé (Guerre de Yougoslavie).
Avec l’adolescence leurs liens s’étaient distendus mais elle était restée tout de même très proche de ce grand-père, médecin lui aussi.

J’ai beaucoup aimé les parties « réalistes » du roman quand Natalia raconte la guerre qui se rapproche, la découverte, à 15 ans, de sa vocation de médecin.
J’ai moins aimé par contre les digressions avec les souvenirs « fantastiques »  de son grand père : l’histoire par exemple de l’homme-qui-ne-meurt-pas, l’histoire du tigre que le grand père aurait rencontré quand il avait 9 ans.
Et puis une fois réalisé que je ne pourrai pas tout comprendre (pour cause de réalisme magique) j’ai laissé de côté toute rationalité et plus profité de cette lecture (l’histoire de la femme du tigre (et du titre) prend de l’ampleur et devient passionnante…

En conclusion : un avis un peu mitigé pour ce premier roman mais des circonstances de lecture qui ne sont pas favorables (confinement), je vais essayer de lire des livres plus gais….ça tombe bien j’ai « les intermittences de la mort » dans ma PAL …:-)

 

Quelque extraits

Quand un homme meurt, il a peur et te prend tout ce dont il a besoin; ça fait partie de ton boulot de médecin de le lui donner, de le consoler, de lui tenir la main. Les enfants, eux, meurent comme ils ont vécu – dans l’espoir. Ils ne savent pas de quoi il retourne, si bien qu’ils ne s’attendent à rien, ils ne te demandent pas de leur tenir la main – et, à la fin, c’est toi qui as besoin qu’ils serrent la tienne. Face aux enfants, tu ne peux compter que sur toi.

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Dans l’esprit de mon grand-père, le diable recouvrait bien des notions. Le diable, c’était Leši, le lutin rencontré dans les prés, qui vous réclamait des pièces de monnaie -envoyez le promener et il mettra la forêt sens dessus dessous au point que vous n’y retrouverez plus votre chemin. Le diable, c’est aussi Crnobog, le dieu cornu qui convoquait les ténèbres. Quand vous faisiez des bêtises, vos aînés vous envoyaient au diable. Vous-même n’aviez le droit d’envoyer quelqu’un au diable que si vous étiez bien, bien plus âgé que lui. Le diable, c’était enfin le fils cadet de Baba Roga, qui caracolait sur un cheval noir dans le bois et que l’on connaissait sous le nom de Nuit.

 

Le mois de l’est est organisé par Goran , Eva et Patrice

Challenge animaux du monde chez Sharon et Challenge Petit bac  chez Enna – catégorie « animal »

19 réflexions au sujet de « La femme du tigre – Téa Obreht »

  1. J’avais beaucoup aimé La femme du tigre, réalisme magique compris, mais j’ai été plus mitigée à propos de Inland, son deuxième roman. Là, pour moi, ça ne fonctionnait pas aussi bien.
    Et rassure-toi, Les intermittences de la mort est plein d’humour (enfin, dans mon souvenir) 😉

  2. J’ai noté beaucoup de titres ce mois-ci, si tu permets, je laisserai donc passer celui-là :-). Encore merci pour tes contributions et à bientôt pour le bilan !

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