Traboule avec Célestine

Samedi matin, j’étais réveillée de bonne heure après un cauchemar (j’étais atteinte d’un Alzheimer très avancé tout en étant consciente…l’horreur). Après avoir joué à l’énigme chez Mind, je me suis dit qu’il était trop tôt pour m’immerger dans la baignoire-jacuzzi, j’ai relu la liste de mots concoctée ici. Célestine m’a proposé d’écrire un texte autour de ces mots ….son idée est par .

J’étais sous la couette à taper sur mon micro, encore un peu effrayée du cauchemar (foutu Kir de la veille) et m’imprégnant des mots (c’est à dire en les lisant à voix haute pour repérer les sonorités qui allaient ensemble comme Gianni Rodari me l’a susurré dans l’oreille : « chauvin – Zeppelin » , « bégonia – melba » , « Poubelle – rimmel – Béchamel « , « pantalon – pygmalion »). Sans avoir de réelle illumination cependant …, quand soudain j’entendis une petite voix m’appeler « Hep, hep Valentyne »

De la lampe de chevet ébréchée à côté de mon lit, venait de sortir un étrange petit lutin : il était tout de vert vêtu comme il se doit d’un lutin. La caractéristique la plus marquante de ce petit bonhomme était sans aucun doute une chevelure rousse magnifique qui lui faisait comme un halo de cheveux vaporeux autour de sa mince figure chocolat, un peu crinière de lion si vous voyez ce que je veux dire. Il était de la taille de Tom Pouce, avec des godillots dont le Chat Botté aurait été jaloux et, last but not least, le lutin n’était pas seul. Il était venu avec son chameau, qu’il tirait par une corde. On voyait bien qu’il n’était pas ravi le chameau d’être là, il fait frisquet chez moi. Je les laissai s’installer sous la couette et leur demandai poliment la raison de leur venue.

– « Ben tu nous as appelé » a dit le lutin.

– Je vous ai appelé ? ai je murmuré, me remémorant les mots que j’avais prononcé à voix haute. Cet adorable lutin s’appelait-il Barnum ou Judas ? Et le chameau ? il venait du haut Atlas ?

– « Je suis le génie de la lampe » me dit le gnome de son sourire charmeur. Je viens t’aider à écrire ton texte de demain ainsi que le poème du jeudi 12 novembre et peut être même celui de l’agenda ironique.

– J’aime beaucoup le désert de Dali et sa persistance de la mémoire ! a dit le chameau de sa voix grave. La mémoire !!! me suis je dis dans ma ford intérieure, la mémoire et mon cauchemar me revinrent comme un boomerang, effectivement j’avais besoin d’eux, puisque je ne me rappelais même pas quels mots je prononçais quand le lutin et le chameau étaient apparus…(un chameau peut-il s’appeler Madeleine? )

Le lutin-olibrius me regardait d’un air compatissant, le chameau machouillait son chewing gum, goguenard.
Dans le dédale de mes pensées, je me suis dit que je frôlais le burnou et que je devais ralentir, voir boycotter le net et ses jeux d’écriture, qui faisaient monter le mercure dans mon ciboulot. Après Monsieur 10000 volts, j’allais figurer dans la Guiness à la rubrique Madame 10000 watt et aller directement en maison de retraite pour Alzheimer précoce.

-« Par saint Fiacre » m’écriais-je un peu catastrophée, prise en sandwich entre un lutin qui commençait à pianoter sur mon ordi et un chameau qui braillait et braillait à l’unisson « Bêla Bella , ma dulcinée, tu as les yeux revolver, Bella réponds moi, tu as les yeux colt, Bella réponds moi, « 

Finalement je pris mon courage à deux mains et demandai au lutin qui prenait ses aises dans mon lit comme une odalisque sur son ottomane :
– Mais comment vous appelez-vous ?

Le lutin répondit, mi-figue mi-tatin, moi c’est Pygmée-Lion et elle c’est Béchamelle !

Dali', Salvador (1904-1989): The Persistence of Memory (Persistance de la memoire), 1931. New York, Museum of Modern Art (MoMA) Oil on canvas, 9 1/2 x 13 (24.1 x 33 cm). Given anonymously. 162.1934*** Permission for usage must be provided in writing from Scala. May have restrictions - please contact Scala for details. ***

Dali’, Salvador (1904-1989): The Persistence of Memory (Persistance de la memoire), 1931.

poubelle – béchamel – bégonia – atlas – barnum – boycott – braille – chauvin – colt – dédale – dulcinée – fiacre – godillot – jacuzzi – judas – kir – madeleine – mercure – melba – olibrius – ottomane – pantalon – pygmalion – rimmel – sandwich – tatin – watt – zeppelin

26 réflexions au sujet de « Traboule avec Célestine »

  1. Le Lutin bleu dirait : Je suis mort de rire, encore un coup du Lutin vert !
    Je parie que tu ne l’avais jamais encore rencontré. :))
    Bravo en tout cas, j’ai adoré ton récit.
    Bises et douce soirée.

  2. J’avoue que tu as fait preuve d’une imagination débordante !
    Pygmée-lion, j’avoue, c’est du grand art, c’est du brutal je dirais même…
    Bravo pour cette histoire lutinante et chamellante. Quant à friser le burnou, c’est le pompon !
    Bref, j’ai adoré !
    ¸¸.•*¨*• ☆

    • pygmée-lion a été ma première idée pour l’utilisation des mots …
      Je viens d’alle vérifier et j’ai fait une faute à burnous qui prend toujours un s même au singulier …
      Je corrigerai dans la journée …
      Bon dimanche Célestine 🙂

  3. C’est « notre » Célestine dont tu parles, Valentyne ?
    J’avoue que je suis de plus en plus bluffée par tes élucubrations littéraires 😆
    Grande gamine, va 😉
    Mais on reste sous le charme de ton écriture !
    Gros bisous dominicaux matinaux

  4. 😀 😀 😀 Trop fort !
    Aladdin et son génie n’ont qu’à bien se tenir! Il faut compter avec le tien à présent 😉
    Je note que tu as de l’aide pour le 12, hein?! 😀 😀 😀
    Bises

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