Suite à ma mésaventure du mois dernier, je suis sortie de l’hôpital Bichat, couverte de pansements et j’avais plus la tête d’une momie que celle d’une jument verte. Béchamelle était venue me chercher avec Pygmée-Lion et ils me proposèrent de rentrer en métro jusqu’à Saint-Nom -la-Bretelle, vu le temps qui tournait à la neige (de la neige le jour du printemps, y’a plus de saison, ma ptite dame !!).
A l’entrée du dit métro, j’ai eu un moment de surprise : le plan de métro était étrange, pas du tout comme d’habitude : tout en rondeurs et en lignes courbes. Cependant comme je n’avais pas mes lunettes, je n’arrivais pas à lire le nom des stations et je fis fi de mon étonnement pour monter dans une rame qui arrivait pile sur le quai. Les gens étaient étranges (en même temps en tant que jument verte je peux difficilement critiquer ou me moquer de la tête des gens).
.
« Quai de la carotte râpée » dit la voix de la dame-haut-parleur dans le métro.
.
Il y a avait Mr Perruche et sa dame, tous les deux avec une gorge verte printemps que je m’empressais de comparer avec mon vert terne, consécutif à la nourriture d’hôpital pendant un mois (me suis chopée une brocolique, maladie nosocomiale bien connue pour excès d’ingestion de brocolis bouillis).
.
« Porte Poulet Mayo » dit la voix de la dame-haut-parleur dans le métro.
Pour tromper sa faim, un lama très élégant avec un bandana vert tendre, mâchonnait du chewing-gum à la chlorophylle dont l’odeur alléchante me faisait saliver.
« Station Saint Jacques au cresson » dit la voix de la dame-haut-parleur dans le métro.
Un phacochère grignotait des frites au wasabi postillonnant de la salive verte à qui mieux mieux. Une tortue avec son sac à dos rempli de nourriture attendait patiemment que la rame s’arrête .
.
« Gare Saint lézard » dit la voix de la dame-haut-parleur dans le métro.
.
Un paresseux, mains derrière les oreilles, regardait tout ce petit monde d’un air goguenard : il m’apostropha : « bienvenue dans la quatrième dimension de Pawlawski « .
Le plus étrange n’était pas la tête de tout ce petit monde ni le nom des différentes stations de métro qui filaient inexorablement mais bien leur langage. Il était près de midi et le sujet semblait tourner autour de la nourriture. Ils avait tous l’air d’être invités au même endroit : « Rue du colonel Chatvert à l’angle de la rue du père Loriot et du festin de Babette »
Un certain chat semblait avoir invité tout ce qui comptait en France et en Navarre : « La vengeance est un plat qui ménage sa monture » disait le lama, « Qui vole un bœuf vole un bœuf » renchérissait la poule, « Un accusé est cuit quand son avocat n’est pas cru » psalmodiait le lama , « S’il y a des tomates Mozart est là » roucoulait Mr Perruche . « L’oignon fait la force du jet d’ail » grognait le phacochère entre deux frites au wasabi.
« Saint germain du pré vert » dit la voix de la dame-haut-parleur dans le métro.
« C’est la fin des haricots » poursuivit imperturbable la tortue
« Sortir des œufs battus » répondit madame Perruche.
« Gare du lapin de garennes-colombes » dit la voix de la dame-haut-parleur dans le métro.
Le paresseux me mit au parfum « cela fait quelques jours que nous serrons la petite ceinture afin d’être en forme pour le banquet que donne le Chat ».
– Il est où le Chat d’ailleurs ? demanda la grenouille qui à la station d’avant était montée dans le wagon.
– Il est parti aller chercher le beurre à la Motte Piquet grenaille. Pour son célèbre plat de lasagne aux épinards…prévint la poule qui lâcha enfin son téléphone. J’ai eu Lewis Scarole à l’instant : IL VIENT !
Par l’odeur alléchés, nous nous arrêtâmes tous à « Varennes d’Oléron » et nous sortîmes tous ensemble de la bouche du métro : il neigeait mais la neige avait un peu fondu et c’était plus de la soupe de neige que de la neige.
Les invités se précipitèrent en criant « le dernier arrivé n’aura que des brocolis » alors je pris mon élan et me mis à courir mais avec mes pansements en banderoles, je finis lamentablement en glissant sur la neige fondue : Le paresseux, magnanime, m’aida à me relever en chantonnant « j’aime bien ta façon d’illustrer le proverbe « comme un cheval sur la soupe »
.
Ma modeste participation à l’agenda ironique de Mars organisé par le Chat
Source des photos recadrées par mes soins
Projet 52 nuances de vert avec le thème « nourriture »
pas modeste mais totalement loufoque ! on y est dans cette ménagerie affamée aux vers beux hauts en couleur, versé dans la rame à défaut de la rime et donnant le vert tige au lecteur vertueux . bravo Verlantyne!
Bonjour Dominique
Je pars bientôt prendre le métro … J’espère que tout est rentré dans l’ordre aujourd’hui 🙂
Bonne semaine
Si tu les rencontres,tu nous racontes,dis? Belle semaine à toi
Ils étaient tous là 🙂
Je sors du métro ! Quelle jungle (lol)
Bisesss
Hilare ! heureusement que je n’ai pas lu ton article avant de venir à Paris, j’aurai eu l’air fine et pas claire à rigoler comme une bossue aux stations de métro !
Coucou Monesille 🙂
J’ai vu ton reportage à la capitale !
Mazette quelle aventure 🙂
Mazette, Gazette et tutti quanti ! J’ai rapporté un souvenir exprès pour toi. Tu verras un de ces jours.
Bisous
Ping : Concours agenda ironique de Mars 2016 : Les textes !!! | Une patte dans l'encrier
Eblouissant ! Serge le Lama, la tortue Ninja, Fifi brin d’acier (« et je fis fi de mon étonnement ») ! Que du beau monde, et en plus tu nous mets du vert plein les yeux !
Je me suis régalée à la dégustation sauf que j’ai avalé de travers tellement j’ai ris. J’aime bien le brocolis mais tout d’même, j’ai évité l’étouffement de justesse, et l’hospitalisation qui va avec.
Admirative je reste, tant c’est du bon, du vrai, du déjanté. Et puis qui vole un bœuf vole un bœuf… C’est claffi de trouvailles aussi juteuses les unes que les autres. Clap clap clap et bravos en tout genre.
Au fait, ta nosocolique va mieux ?
Coucou Jo 🙂
Merci de prendre de mes
Nouvelles : ma nosocolique (colique du nez ?) va mieux (lol)
Pour Fifi Brindacier, je plainte non coupable 🙂
Bisesss
Non, non ! Je pensais plutôt à colique nosocomiale. Quoique l’idée du nez me plait bien aussi. Et puis je suis allée fouiller sur internet à propos de Fifi Brindacier qui s’écrit comme ça se prononce et j’ai découverts Zora la rousse, j’adore revisiter l’histoire. Ces petites histoires sont d’une fraîcheur enfantine dont je ne me lasse pas. 🙂
Bisessssss Val
Clairement, cette poule est des plus logiques ! J’adorerais cacqueter tantot t’avec t’elle… Quant à la dame-haut-parleur, quelle jolie voix tout en couleurs, quelles intonations toutes en douceur !! Merci Val de ta participation brocoliesque !!!!!!
En fait je me rends compte que je n’aime pas la dame Du haut parleur quand elle égrène les stations ….
Ma vengeance est mesquine , non ?
Bisesss Le chat
Tu aurais pu aussi envoyer ton texte aux impromptus…
le thème était « animal » mais il s’arrête ce soir…à minuit !
En tous cas j’ai bien ri à tous tes jeux de mots !
¸¸.•*¨*• ☆
Ah oui les impromptus … J’ai participé pas mal de semaines … J’aimais beaucoup …
Et puis j’ai arrêté …
Bisessss Célestine 🙂
Ah oui…ben , moi aussi, éblouie je suis…par le feu d’artifice de bons mots (Mozart est là…la force du jet d’ail !!!! :-)))) et par le dynamisme contagieux de ce récit aussi appétissant
que loup-phoque …
C’est du très très bon……et ça « met trop » de bonne humeur !
Merci Valentyne et bravo !
🙂 tu es une mélomane 🙂
Merci la Licorne 🙂
C’est avec retard, mais qui aime bien sait attendre, que, chère Jument, je rejoins les commentaires gourmands de mes prédécesseurs ci-dessus, en entrée, somme toute. D’abord, les images sont un apéritif mise-en-bouche d’excellente facture, totalement épicées avec gout et sans modération. Ensuite, les stations de métro qui s’égrènent au fil de ce repas trois étoiles sont agrémentées d’une fine dose de piments imaginaires bio, les plus rares à trouver, ce qui confère au texte la saveur inégalée d’un talent de grand chef. Bravo.
3 étoiles au Michelin ou à la Micheline 😉 ?
Parce que ce n’est pas du tout pareil !
Ça roule encore les Michelines .? Je pars vérifier 🙂
Bisesss Anne 🙂
Je le savais : elle a gagné ses trois macarons, la bougresse. Bravo la Jument : c’est totalement mérité ! Et une botte d’avoine premier cru pour la Jument, palefrenier, en vitesse !
Au chocolat les macarons ?
Miam 🙂
Bonne semaine Anne
Chère Valentyne
Quand la Jument Verte déraille, ça déraille fort, et j’adore.
Je pense que c’est la faute au
Wasabi (après Il n’y a que la moutarde
Maille qui m’aille, il n’y a que le wasabi au jet d’ail qui déraille)
🙂
Joli mic-mac métropoltain et animalier ; je te remercie du rôle que tu donnes magnaniment au paresseux 🙂
Bises carnetsmagnanimes ou Carnetspolitains 🙂
J’adore !
Il y a un moment que je n’ai pas pris le métro.
Tu me donnes une furieuse envie de voir si je peux aussi rencontrer tes personnages.
Je les rencontre souvent (sur les affiches) 🙂
Bonne journée Quichottine 😉
Cela me donne un petit creux, moi tout ça! Et donnerait envie de retourner prendre le métro si on était sûr de rencontrer ces printanlers et verts personnages.
Un petit creux ? Tiens moi aussi !
Une petite tartine au wasabi avec le café ?
Bisesss Mo
Belle parodie qui donne à nos transports une couleur inattendue.
🚊🚉💚🐾🐸🐢👼🏻
Bonne journée Ericksss 🙂
Ah! Le lapin de Garenne-Colombes! Il ne me manque pas!
Quant à Lewis Scarole et Porte poulet Mayo, je ne m’en remets pas😄😄😄
Bravo pour cette histoire excellente!
Bisous
Lewis Scarole est un personnage que j’ai beaucoup utilisé et qui revient ponctuellement par ici 🙂
Bisesss Emilie 🙂
Ping : Concours agenda ironique de Mars 2016 : Les résultats !!!! | Une patte dans l'encrier
Ping : 52 nuances de vert | La jument verte
Je relis et je m’éclate toujours autant ! Je déguste particulièrement un accusé est cuit lorsque son avocat n’est pas crû !
Sais-tu que tu as peut-être inspiré la RATP qui avait rebaptisé m »a-t-on dit certaines de ses stations pour le 1Er avril : Opera s’était transformé en Apéro !
Bisous, dommage que tu n’aies pas gagné;
Coucou Monesille 🙂
J’avais raté ton commentaire 😦
Je ne suis passée par aucune des stations rebaptisées pour le premier avril mais l’idée m’a bien fait rire 🙂
Bisesss
Ping : Les plumes en « elle d’Asphodèle et de Mind | «La jument verte