Je suis admirative devant le suspense et l’intérêt qu’a su susciter l’auteur Andrée A Michaud dans ce roman noir. Admirative, car sur une histoire au scénario finalement assez mince – une adolescente meurt la jambe coupée net dans un piège à ours (accident, crime ?) , elle réussit à être passionnante pendant 380 pages …
L’action se passe en 1967 : les points de vue alternent entre celui de la narratrice (Andrée comme l’auteure ) qui a douze ans et les différents protagonistes : la jeune fille assassinée, les parents d’Andrée, les deux enquêteurs, les voisins …
De temps en temps un intermède raconte une scène du passé et éclaire peu à peu l’affaire. Andrée nous dit tout dès le 10ème page: Zaza Mulligan et Sissy Morgan vont mourir et bien que l’on sache déjà beaucoup de choses dès le premier chapitre, je ne me suis pas ennuyée une seconde tant l’analyse de A A Michaud sonne juste, qu’elle se mette dans la peau d’un ado de douze ans, de dix-sept ans, d’un trappeur, d’une mère de famille ou d’un policier.
C’est l’été, les enfants vont se baigner dans le lac et se promener dans la forêt qui devient de plus en plus menaçante. Le premier décès peut passer pour un accident mais le deuxième fait venir la psychose du tueur en série.
Un des charmes de ce livre est aussi le mélange des langues : français, anglais, québécois apportant un dépaysement bienvenu (l’action se passe à Bondrée un village-frontière entre Canada et USA).
Personne ne sortira indemne de cet été étouffant …
La fin est très bien amenée et je ne m’y attendais pas du tout.
Un très bon suspense avec une bande son que j’ai apprécié : Lucy in the Sky , Procol Harum et son « A Whiter Shade of Pale » et bien d’autres …
Un extrait :
Il ne pouvait en être certain, mais tout indiquait que Sissy Morgan avait été assommée avant d’être traînée jusqu’au piège qui lui serait fatal. Tant de violence le déconcertait et il espérait que la jeune fille n’était pas consciente au moment où le piège s’était refermé sur sa jambe, ce que démentaient pourtant les larmes séchées sur les joues grises. Il avait tenté de reconstituer l’ordre des agressions dans son carnet, la coupe des cheveux, le coup frappé, le piège, puis il avait éteint le néon qui grésillait au-dessus du corps et amené celui-ci dans la chambre froide. Il ne pouvait plus rien pour le moment, sinon aviser Michaud que son assassin était doublé d’un dangereux maniaque, ce que Michaud savait sûrement déjà, mais Steiner tenait à le dire dans ses mots à lui, des mots froids n’admettant aucune réplique. Il avait donc téléphoné au poste de police de Skowhegan, où un certain Anton Weslake l’avait assuré qu’il transmettrait son message à Michaud, qui se trouvait toujours là-bas, sur les lieux du crime, puis il était rentré chez lui.
Il était près de midi quand Michaud l’avait rappelé de Boundary. Celui-ci était épuisé, cela s’entendait dans sa voix éraillée, mais il semblait surtout anxieux, inquiet de ne pouvoir agir aussi rapidement pour empêcher la découverte d’une troisième victime. Il va recommencer, avait-il murmuré quand Steiner lui avait parlé de la brutalité du meurtre et il avait tout de suite pensé à Françoise Lamar, qui représentait logiquement la prochaine victime. Il avait envoyé un de ses agents chez les Lamar le matin même pour surveiller la jeune fille et le chalet, mais l’angoisse demeurait. Il savait d’expérience que ces détraqués, une fois qu’ils avaient joui du pouvoir que leur conférait la violation d’l’un corps, puis celle, conséquente, de l’intégrité d’un être, ne s’arrêtait pas à une seule agression. C’était cela qui l’inquiétait, que la violence progresse. Il avait d’abord envisagé la possibilité que la haine du tueur n’ait eu pour objet que Zaza Mulligan et Sissy Morgan, des aguicheuses, des intrigantes qui perturbaient l’ordre moral de Boundary, lui avait-on rapporté à demi-mot, mais l’humiliation et la douleur infligée à Sissy Morgan changeait la donne. La haine s’amplifiait et le tueur avait encore faim.
Challenge Polar chez Sharon, et Québec à l’honneur chez Yueyin, Karine:), et Madame lit
Coucou Valentyne
Je l’avais lu pour le Club de Lecture
Un récit bien monté, un peu dur, et dont je ne me souviens plus de la fin… 😥
Bon dimanche et gros bisous
Le fin n’est pas très importante en même temps …c’est plus l’ambiance 🙂
Bisesss Soène 🙂
😆
Gros bisous
💚
J’ai aussi beaucoup aimé ce roman et comme toi j’admire l’auteure qui a aussi réussi à faire plusieurs style de romans en un !
Une réussite !
Je vais me pencher sur les autres romans de l’autrice 🙂
Ton article me donne envie de le sortir et d’y plonger pour découvrir les protagonistes et les péripéties. Titre noté!
Il est vraiment bien ce livre !
Une découverte d’une autrice que je vais suivre …
Contente de l’apprendre! 🙂
🙂
Merci pour le lien, j’ai fait de même (avec un peu de retard car j’ai eu une semaine perturbée).
Un bon, roman nous sommes d’accord 🙂
J’espère que la semaine qui demarre sera moins perturbée pour toi
Bonne journée Sylire
Je ne connais de nouveau pas. Tu lis beaucoup d’inconnus. C’est bien !
Merci Philippe 🙂
Merci pour ta participation.
Il est dans ma PAL depuis très longtemps.
Un gage de passer un bon moment ….
Bisesss Sharon
Ping : Bondrée : Andrée A Michaud (Lu par Pascale Montpetit) – Enna lit, Enna Vit!
J’ai lu ce roman par hasard, il m’a été offert, et j’avais comme toi été conquise par la capacité de l’auteure à installer une ambiance prégnante, à partir d’une histoire « basique ».
Elle a réussit à renouveler le genre
Je vais aller voir ton billet…
Bonne journée Ingannmic
Ping : Madame lit son bilan de novembre – Madame lit