L’héritage – Robin Hobb / Megan Lindholm

Quand j’ai vu ce livre dans la boîte à livres de ma petite ville,  la couverture m’a attirée, ensuite j’ai vu le nom de l’auteure Robin Hobb (auteure que je n’ai jamais lue car elle écrit surtout des volumes, des pavés, des séries, que dis-je des romans fleuves…)
C’est un recueil de nouvelles et je me suis dit : allons, tentons !

Ce recueil regroupe des nouvelles écrites sous deux pseudos Megan Lindholm (les 7 premières nouvelles)  Robin Hobb (2 nouvelles).

Une note de lavande : La première histoire se passe à Seattle. C’est Billy, un petit garçon, qui est le narrateur. Au début de l’histoire, il a trois ans, à la fin 18 ans. Il va raconter la misère avec sa mère, ils  vivent uniquement des allocations….Il  raconte surtout à partir de ses sept ans jusqu’à ses 15 ans (là où l’influence du Lavande du titre est la plus importante, car Lavande est bien une personne). Le début est résolument réaliste et d’un seul coup on fait rencontre avec un Skoag au bout de quelques pages. J’ai cru d’abord que c’était une tribu d’indiens et pas du tout …en tout cas l’ambiance est passionnante, l’écriture très imagée et très « auditive »… une réussite cette nouvelle ! Un coup de coeur pour Lavande, pour Billy, sa petite sœur et leur maman aussi, même si voir un adulte baisser les bras me fait toujours de la peine.

La dame d’argent et le quadragénaire
Le préambule dit que c’est une nouvelle que l’auteure a écrite pour l’anniversaire de son mari : avec cet éclairage, je dirais que son mari est plus fort que Harry Potter 🙂 et qu’ils ont tous les deux beaucoup d’humour…
Une nouvelle autour de la magie, vous l’aurez compris !

La coupure : 
Cette nouvelle est plus typée « anticipation » et fait froid dans le dos de réalisme : jusqu’où pouvons-nous aller dans la chirurgie esthétique ? pour des raisons de santé, ou des raisons religieuses ?  une nouvelle qui fait réfléchir et dont j’ai adoré la fin : « Vas-y Mémé ! Fais ce que tu as à faire ! »

Le cinquième chat écrasé
Cette nouvelle m’a fait rire pour son second degré et son ironie, je ne le recommande cependant pas aux amis des chats (Soène, Sharon passez votre chemin, en même temps le titre de la nouvelle annonce la couleur… )

Chats errants : Le thème de départ est un peu le même que celui de la première nouvelle : La misère vu par une enfant de 10 ans.
La narratrice vient d’emménager dans un quartier misérable suite au divorce de ses parents. Elle vit avec sa mère et rencontre Lonnie une petite fille de son âge battue par sa mère, prostituée et junkie.  Une nouvelle très triste …
Lonnie s’est trouvé une mission : « reine des chats errants » (amis des chats : quelques scènes difficilement supportables)

Finis : une histoire de vampires revisitée…

Boîte à rythme : anticipation
Toutes les naissances sont génétiquement modifiées
Une plongée dans les rouages du système via le témoignage d’un employé de la société qui « attribue » les enfants compatibles avec les parents….. et une excellente chute. Le plus « fou » n’est pas celui qu’on croit…

L’héritage : Fantasy : Un village un peu médiéval et une femme qui tente de récupérer son héritage spolié par l’ancien amoureux de sa grand-mère

Viande pour chat : La nouvelle la plus longue. A nouveau, l’histoire d’une jeune femme qui se bat pour son enfant de trois ans. J’ai bien aimé suivre les pensées du chat qui parle aux humains (pas à tous : il faut avoir le « Vif »)

De ces 9 nouvelles, j’ai clairement préféré les 7 premières (celles de Megan Lindholm) qui sont plus tournées « anticipation/science- fiction » que celle de Robin Hobb qui elles sont plus « Fantasy ». Choix tout personnel, car toutes ces nouvelles sont très bien écrites …

Un recueil résolument féministe et combatif !

Un extrait (chats errants)

Comme elle terminait son verre, je me rendais compte qu’elle mourrait de faim, non comme un élève qui a envie de son casse-croûte après les cours, mais comme quelqu’un qui n’a rien à manger chez lui. J’avais vu les affiches décrivant certains Américains qui se couchaient le ventre vide, mais je n’en avais jamais saisi le véritable sens avant de voir Lonnie s’empiffrer, et cela m’effraya. Je n’eus soudain plus qu’une envie : que Lonnie sorte de chez moi. Cela n’avait rien à voir avec tout ce qu’elle avait englouti ni avec le sucre répandu par terre : j’avais l’impression qu’en vivant non loin de gens comme elle, en l’ayant invitée chez nous, maman et moi nous étions soudain rapprochées d’une limite invisible. D’abord il y avait eu une vraie famille, un vrai foyer, maman, papa et moi dans une maison avec un jardin, des Chocos BN et des chips ; puis il y avait eu maman et moi dans un appartement, plus de jardin, du pain et du jambon à la place des BN… Tout allait bien tant que papa envoyait la pension alimentaire et que maman continuait de travailler, mais, à quelques rues de chez nous, des gens vivaient dans des appartements pourris, leurs enfants suivaient des cours d’éducation spécialisée et ils crevaient de faim. Ça faisait peur. Maman et moi n’étions pas comme ça, et ça ne nous arriverait jamais, sauf si…

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Le mois américain est Chez Titine.

Le thème du jour est dystopie, anticipation …

Le logo a été réalisé par Belette . Il y en a plein d’autres 🙂

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