Genre : Roman d’une héroïne hors du commun, Modesta, la mal nommée…
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Le début est terrifiant, La vie racontée par une fillette de 10 ans, très pauvre, qui vit avec sa mère, qui hurle sans cesse et sa sœur, demeurée. Revient alors le père de Modesta qui viole sa fille. Ellipse, et on retrouve Modesta dans un couvent, la vieille masure a brûlé avec père, mère et sœur a l’intérieur. Seule Modesta s’en sort…
Modesta est élevée par les sœurs du couvent voisin ; la mère supérieure, Leonora, la prend sous son aile. A sa mort (mazette quelle mort !), la jeune fille de 17 ans part quelque mois dans la famille de Leonora elle y rencontre une jeune fille de son âge…
Le ton est étrange : Modesta est une jeune fille puis une femme très libre, mais parfois calculatrice et inhumaine. Puis le chapitre, d’après elle semble amoureuse de l’intendant du domaine ….C’es aussi une mère aimante, une amante passionnée …
Ce roman se passe en Italie (Modesta est née en 1900) et nous fait entrevoir les faits marquants du siècle : la misère des années 30, l’accession au pouvoir de Mussolini, la seconde guerre mondiale et l’après guerre
Modesta une fois acceptée dans la famille de Leonora (elle accepte d’épouser le fils trisomique !!!) se passionne pour des études, la philosophie, le socialisme et le communisme…
J’ai eu l’impression que les personnages s’étaient évadés d’un autre siècle : la passion de Modesta m’a fait penser aux personnages féminins sans concession de Carole Martinez
Extraits
– Que de livres, ma mère ! Vous les avez tous lus ?
– Mais que dis-tu, petite folle ! J’ai étudié, oui, je sais quelques petites choses, mais je ne suis pas une savante. Seuls les docteurs de l’église ont tous le savoir du monde dans leurs mains.
– Moi aussi je deviendrai une savante !
– Folle que tu es ! Et à quoi cela te servirai-t-il, quand tu es une femme ? La femme ne peut jamais parvenir au savoir de l’homme.**
Le mal réside dans les mots que la tradition a voulus absolus, dans les significations dénaturées que les mots continuent à revêtir. Le mot amour mentait, exactement comme le mot mort. Beaucoup de mots mentaient, ils mentaient presque tous. Voilà ce que je devais faire : étudier les mots exactement comme on étudie les plantes, les animaux. Et puis, les nettoyer de la moisissure, les délivrer des incrustations de siècles de tradition, en inventer de nouveaux, et surtout écarter pour ne plus m’en servir ceux que l’usage quotidien emploie avec le plus de fréquence, les plus pourris, comme : sublime, devoir, tradition, abnégation, humilité, âme, pudeur, cœur, héroïsme, sentiment, piété, sacrifice, résignation.
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C’est un pavé que je compte bientôt lire…
🙂
Bonne lecture Goran 🙂
J’aime ta chronique, mais je ne suis pas sûre que j’aimerais le livre si je le lisais…
En fait j’ai été surprise par ce livre car j’avais lu quelque part que c’était une autobiographie
Et c’est vraiment un roman (pas du tout une autobiographie…)
Une lecture coup de poing!
Un portrait de femme hors du commun !
Encore un livre à ajouter à ma liste … elle est trop longue, il va falloir choisir 😤
C’est aussi mon problème 🙂
Bisesss André 🙂
Je trouve que la couverture ne va pas avec le titre et le titre ne va pas avec ce que tu dis de l’histoire, mais ce livre pourrait m’intéresser…
Bon weekend.
Le titre est aussi un peu un mystère pur moi …
Bonne journée Philippe
Un beau récit mais noir tout de même .
Seul le début est très noir, après l’espoir l’emporte même si l’héroïne est parfois « limite» on comprend très bien ses actes 🙂
Oui, je trouve la comparaison avec Carole Martinez assez justifiée. J’avais vraiment beaucoup aimé ce texte.
J’aime bien quand l’héroïne ne baisse pas les bras 🙂 et là quelle énergie !!?
Bonne journée Litterama
Un pavé que j’ai déjà croisé, mais je ne suis pas certaine qu’il me plairait …
Au final un livre qui m’a plu mais moins que ce que j’attendais ; d’en avoir entendu tant et plus sur ce livre a fait un peu retomber l’enthousiasme 🙂
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