Aujourd’hui « irréel » -13 décembre – Branchies Niccolo Ammaniti

branchies

Un sentiment en demi teinte ce livre : un mélange réel-irréel qui m’a plu au début et puis qui a fini par me donner la nausée.

Tout d’abord, voici les circonstances de lecture : Niccolo Ammaniti a été un coup de coeur pour plusieurs lecteurs et lectrices du mois italien.
Encore sous le charme d’Italo Calvino et de son oncle aquatique, j’ai accueilli avec enthousiasme la proposition de lecture commune d’Edualc…..l’aspect aquatique sans doute…. De plus, je trouvais la quatrième de couverture fabuleuse :

Je ne suis pas mort.

Certains d’entre vous risquent d’être agacés après tout ce que j’ai dit sur ma fin imminente,  ma détermination à mourir, bref toutes les salades que j’ai racontées.
Je regrette pour vous mais je suis toujours là, accroché à cette vie comme une moule aux décharges des égouts. Bien sûr, j’ai fait des choix radicaux, mais nécessaires.

La vieille dame en noir devra attendre encore un peu.
L’ex-abominable Subotnik m’a débarrassé du cancer. Il a retiré mes poumons désormais dévorés par les métastases, il est intervenu sur mon système sanguin, a dévié mes artères, bref il m’a totalement reconstruit et sauvé. Maintenant, je vis dans un énorme bassin de l’aquarium municipal de Berlin. J’ai de très belles branchies filiformes autour de la tête.

La première partie m’a plutôt intéressée : Marco est un jeune homme atteint d’un cancer des poumons et il refuse de se faire soigner. Sa vie dans Rome est la vie d’un jeune trentenaire, fiancé à Maria. Ils vont de fête en fête pour donner un sens à leur vie bien vide. La mère de Marco, très gratinée (un brin caricaturale) m’a fait rire. Un jour, Marco reçoit une lettre étrange de New-Dehli et  part en Inde . A ce moment, je me suis demandée si en fait il décrit la réalité où s’il abuse de l’opium. J’ai ri devant le groupe de musique qu’il monte avec des amis : le GEP, (Groupe de L’Écoute Profonde).  J’ai appris un mot « Didgeridoo » et le côté surréaliste d’un orchestre qui se produit dans les  égouts m’a séduit….l’odeur (âmes sensibles s’abstenir) ou le milieu aquatique….encore lui….

Marco est poursuivi par des étranges « Oranges » , on sent que la lettre qui l’a invité à New- Delhi est une arnaque mais laquelle ?
Des passages m’ont fait rire : une course poursuite de Marco suivi par les Oranges, Marco sauvé grâce à un cochon…..Marco et ses compères jouant d’instruments improbables (ils font un Didgeridoo avec une gouttière….la rencontre dans les égouts avec le groupe  GPEE (Groupe Purge des Égouts Engorgés) vaut son pesant de cacahouètes….

C’est dans la deuxième partie que cela se gâte et que j’ai eu du mal à finir : parce que cela devient franchement gore et porno : Marco découvre un trafic d’organes, digne de l’île du Docteur Moreau … Cela devient très sanglant …Et puis j’ai lu ce livre en novembre, la semaine qui a suivi les attentats, alors je n’avais pas le recul pour  lire des bouquins où une gamine et sa mère se font fusiller, où des gens sont étripés….. cela m’a donné la nausée ….Même si j’ai trouvé quelques passages bien écrits (notamment un passage sur des musiciens sardes)

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Bref, certainement pas la bonne semaine pour lire ce livre. Je retenterai cet auteur même si cet essai n’est pas concluant.

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Un extrait  – page 70 : la rencontre entre Julia, une musicienne belge, et Marco à New-Delhi.

– Et toi, tu ne fais pas de musique ? me demande-t-elle.

– A dire vrai, j’ai appris à jouer d’un instrument en suivant les instructions des fascicules hebdomadaires qu’on achète dans les kiosques. Je jouais quand j’étais au magasin et que je n’avais rien à faire.

– C’est quoi comme instrument ?

– Le didjeridoo.
Pour ceux qui l’ignoreraient, le didjeridoo est l’instrument des aborigènes d’Australie : il fonctionne à la fois comme une trompette et un mégaphone. Il s’agit d’une branche d’eucalyptus d’un mètre et demi de long et d’une dizaine de centimètres de large, creusé par les termites. Comme avec la trompette, la vibration des lèvres produit le son fondamental auquel se superpose l’émission de vocalises dans le tube ; en modifiant la configuration de cette cavité orale, le musicien sélectionne les sons partiels supérieurs produits par sa bouche, ce qui fait aussitôt varier leur hauteur de leur vibration.
– Fantastique ! s’exclame Livia excitée. On a enfin trouvé le quatrième membre du Groupe de l’Ecoute Profonde ! mais tu sais en jouer selon les techniques de respiration circulaire ?
Pour ceux qui ignoreraient également cela, cette technique permet de reprendre son souffle sans pour autant suspendre l’émission d’air et de garder un son continu.

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Il y a eu un film tiré de ce livre mais je n’ai pas trouvé d’extrait en français….

Challenge il viaggio chez Eimelle
Et challenge top 50 chez Claire dans la catégorie « Titre en un mot »

challenge italiechallenge top 50

366 réels à prise rapide (les règles sont ici)

1. écrire sur le vif : KO

2. pas plus de 100 mots : 780 mots

3. éléments réels de la journée : KO (écrit dimanche dernier)

4. suivre la consigne de la date : OK (très irréel ce bouquin)

21 réflexions au sujet de « Aujourd’hui « irréel » -13 décembre – Branchies Niccolo Ammaniti »

  1. Hello Val. Oui, le didgeridoo est à peu près la seule chose que je retiendrai. GEP et GPEE, les musiciens sardes, pourquoi pas? J’ai déjà oublié et si souvent dans un roman je n’aime pas tout, là, je n’aime rien ou presque. Bises et à toi de jouer pour une prochaine LC. Bonnes Fêtes!

  2. Accordons tout de même à l’auteur une imagination prolixe et originale.
    Un pied de nez à la grande faucheuse au passage, c’est un clin d’œil qui se joue de la fatalité.
    Ce livre me parait finalement bien sympathique. 😀

  3. Tu me donnes envie sur la première partie, beaucoup moins sur la deuxième évidemment. L’évolution du roman vers le trash pornographique n’est vraiment pas justifié ? Parfois l’ensemble a un sens, ou suit une logique intéressante même si le contenu est difficile…

    • Bonsoir Moglug
      Le Trash ne me gêne pas tant que cela d’habitude (par exemple j’avais beaucoup apprécié la lecture très dure de Vian avec « j’irais cracher sur vos tombes  » mais là j’ai eu l’impression que c’était gratuit….
      Je n’ai pas dû tout comprendre….
      Une autre fois…

  4. Le billet d’ Edualc m’a bien fait rire ! Je n’ai lu qu’un livre de lui (en 2012 ou 2013, je ne sais plus), je l’avais « bien » aimé mais très vite oublié, si vite que je n’ai jamais souhaité retourner voir cet auteur ! Je pense qu’il est très surestimé en Italie… En tous cas celui-ci, j’oublie ! 😀

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