Le printemps du commissaire Ricciardi – Maurizio de Giovanni

L’action se passe en Italie en 1931.

Le commissaire du titre a une particularité que l’on apprend dès les premières pages du livre : les morts lui parlent.  Pas n’importe quels morts, ceux de mort violente.
Inutile de dire que ce « don » rend le commissaire plus que mélancolique. Sa vocation est de découvrir les assassins.

Une usurière vient d’être assassinée. Le commissaire et son adjoint Maione enquêtent…

En parallèle, on suit les autres habitants du quartier : l’adjoint du commissaire a perdu son fils dans un accident et essaie de survivre à cette perte,  il essaie aussi de venir en aide à la belle Philomèna (pour moi c’est la jeune femme de la couverture du livre, couverture que je trouve très « moche » au passage, le livre est beaucoup mieux que ne le laisse penser la couverture)
Les autres personnages semblent avoir tous quelques chose à se reprocher : le pizzaiolo qui devait beaucoup d’argent à la vieille, l’avocat dont la femme est amoureuse d’un acteur, la concierge de l’immeuble de l’usurier….

La vie du quartier se déroule entre pauvreté et truculence. C’est bien la pauvreté et le chômage qui dominent avec en toile de fonds quelques allusions aux fascistes au pouvoir en Italie  depuis une dizaine d’années. A plusieurs reprises, le Duce est évoqué : entre crainte de la prison et moquerie discrète…

Un roman policier sans prétention mais qui a su me surprendre plusieurs fois avec ses personnages attachants….. grâce aussi à cette idée originale de policier qui « entend » et vois « parler » les morts….  Et je n’avais pas trouvé le coupable avant la fin.

Un extrait :

S’il y avait une chose qu’il détestait, c’était bien conduire une automobile. Peut-être parce que l’automobile et lui n’appartenait pas à la même génération, ou simplement parce que, dans son enfance, il se déplaçait à cheval et qu’il était resté fidèle à ce moyen de locomotion. Le fait est que Maione n’aimait pas conduire.
« Je comprends pas cette manie. Prendre la voiture pour faire un kilomètre ! Alors qu’il faut deux minutes à pied ! Et lui qui dit qu’il en a besoin et qu’il peut pas la laisser pour le service. Il a qu’à s’en acheter une ! »
Il s’était à peine mis au volant qu’il était déjà en nage, à cause de l’attention à laquelle cette épreuve le soumettait. Le moteur rugit à vide. Il passa la première vitesse, le véhicule fit un bond en avant et cala. Un avocat et un huissier qui bavardaient dans la cour du commissariat firent un pas en arrière, inquiets.
« Et voilà, même l’embrayage chauffe, sur cette foutue machine. Mais je me demande, commissaire, pourquoi vous avez parlé de la liste et du journaliste. Justement à propos de moi qui ai horreur des journalistes. »

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