Wilt 1ou comment se sortir d’une poupée gonflable et beaucoup d’autres ennuis encore – Tom Sharpe

WILT1

L’histoire : Marié depuis une douzaine d’année, Wilt n’en peut plus de sa vie. Il est professeur de culture générale dans un lycée professionnel : ses élèves passent leur temps à se moquer de lui et du monde entier. Sa femme, Eva, ne travaille pas mais possède une énergie formidable qui épuise Wilt : cours de poterie, d’art floral, de Yoga, de théâtre et bien d’autres choses encore. Pour survivre, Wilt promène son chien en imaginant comment tuer sa femme.

Ainsi Wilt se retrouve bien malgré lui dans des ennuis abracadabrants comme l’indique bien le titre, qui est à prendre au sens propre.   A l’issue d’une soirée trop arrosée, sa femme disparaît et il se retrouve accusé de meurtre (enfin témoin aidant la police dans son enquête).

Mon avis : Ce  livre est irrévérencieux : avec le système éducatif, les grandes théories éducatives sont tournées en ridicule,  mais aussi  contre les policiers (bêtes comme leurs pieds), le clergé (porté sur la bouteille), les nouveaux riches (les amis d’Eva alignent les poncifs et les clichés), et une certaine idée de la libération sexuelle (des moments très drôles de Touch Therapy ;-))

Finalement c’est le bon sens qui l’emportera et Wilt prouvera que sous ses dehors ternes, il peut retourner la situation à son avantage.

Un livre qui m’a bien fait rire, les personnages sont un peu caricaturaux, les situations improbables, mais sans cela ce serait moins drôle.

Tom Sharpe a été professeur, et semble bien connaître ce domaine (ce livre publié  en 1976 m’a paru bien représentatif de la fameuse période de « libération sexuelle»)

Un petit extrait  qui explique ce que sont les cours de  culture générale

– Les cours qu’ils suivent, continua le principal avant qu’aucun contradicteur ne puisse intervenir, sont tous orientés vers la vie professionnelle à l’exception d’une heure, une heure obligatoire de culture générale. Le problème c’est que personne ne sait ce que c’est la culture générale.

– La culture générale, dit Mrs Chatterway, fière du long combat pour l’éducation progressiste qui l’avait déjà amenée à faire progresser l’analphabétisme dans plusieurs école primaires jusque là d’excellent niveau, en offrant à des adolescents socialement défavorisés une solide base de connaissances ouverte sur une culture au sens large, car je crois…

– ça veut dire leur apprendre à lire et à écrire, dit un directeur de société. Il faut que les gars puissent lire un mode d’emploi.

– Chacun a son point de vue, se hâta d’intervenir le principal. Masi si vous deviez trouver  vous-même  des professeurs qui acceptent de passer leur vie à faire cours à des classes bondées de gaziers, de plâtriers et d’imprimeurs qui ne voient absolument pas pourquoi on les a amenés là, et qui plus est pour leur enseigner une matière qui, à proprement parler, n’existe pas, vous ne pourriez pas faire la fine bouche. Tout le problème et là.

La commission n’avait pas l’air convaincue.

– Dois-je comprendre par-là que les professeurs de culture générale ne seraient pas toutes des personnes dévouées à leur métier et qui se font une haute ide de leur vocation? demanda Mrs Chatterway, l’air mauvais.

– Pas du tout dit le principal, j’essaie seulement de vous faire comprendre que les enseignants de culture générale ne sont pas des hommes comme les autres. Ils ne peuvent pas tourner rond. Leur travail le leur interdit.

– Mais ils sont hautement qualifiés, dit Mrs Chatterway. Ils sont tous diplômés.

– Certes. Comme vous le dites si bien ils sont tous diplômés. Ce sont tous des professeurs distingués mais leur difficultés énormes qu’ils rencontrent ne peut pas ne pas les marquer. Je vais vous faire une comparaison. Prenez un chirurgien du cœur et faites lui couper des queues de caniche pendant dix ans, il ne tiendra pas le coup. C’est une comparaison très juste, croyez moi.

– Tout ce que je peux dire, protesta l’entrepreneur en bâtiment, c’est que tous les professeurs de culture générale ne finissent pas par enterrer leur femme dans des puits de fondation.
– Tout ce que je peux dire quant à moi, dit le principal, c’est que je suis extrêmement surpris qu’il ait été le seul à le faire jusqu’à présent.

Nul doute que je lirais « Wilt 2 ou comment se débarrasser d’un crocodile, de terroristes et d’une jeune fille au pair. » 🙂

Livre lu dans le cadre de la lecture commune organisée par Denis.

Son avis sur « le gang des mégères inapprivoisées » ici

Noctenbule a lu « Le gang des mégères inapprivoisées »

Titine a lu Wilt 1

Adalana a lu Wilt 2

Ce livre s’inscrit aussi dans le challenge d’Alexandra « littérature du Commonwealth »

logo-challenge-littc3a9rature-culture-du-commonwealth

17 réflexions au sujet de « Wilt 1ou comment se sortir d’une poupée gonflable et beaucoup d’autres ennuis encore – Tom Sharpe »

  1. Justement on m’en a parlé la semaine dernière : à lire !! Ca fait deux fois : sur qu’à ma prochaine razzia à la libraire il y passe. Une fois que j’aurais fini celui que je lis actuellement (l’ile des oubliés). Merci de ce billet !!

  2. J’avoue que je peux comprendre qu’être professeur de culture générale dans un lycée professionnel doit demander pas mal de créativité pédagogique mais ne manque sans doute pas d’intérêt 😉

  3. J’étais passée à côté de ton billet, je l’ajoute aux liens sur ma participation à cette LC 🙂 C’est amusant tu parles d’une facette différente de ce roman, je n’en avais pas la même impression après avoir lu d’autres avis. Dans tous les cas vous me donnez tous très envie de rencontrer ce fameux Wilt !

  4. Ping : Challenge du Commonwealth de retour en 2014-2015 ! | La Bouteille à la Mer

Poster votre avis