Voilà un roman enthousiasmant tant pour son ambiance, que pour ces personnages.
Novembre 2020 : L’action se passe en Ecosse où un hiver digne des régions les plus reculées de Russie s’installe. L’Ecosse n’est pas la seule touchée, Israël et le Maroc ne tardent pas à être recouverts de neige. Des rumeurs font état de périodes de glaciation et d’iceberg se dirigeant vers les rives européennes.
Au niveau des personnages, nous faisons d’abord connaissance avec Dylan, 38 ans. Il vient de perdre tour à tour sa grand mère et sa mère (mortes de vieillesse et de maladie). Il est obligé quitter Londres et le cinéma qu’il exploitait avec elles (les actes de Dylan partant de Londres pour le nord m’ont beaucoup fait rire)
Après un long voyage en bus, il parvient à Clahan Fells en Ecosse où vivent Constance (as de la récupération et pédagogue invétérée) et sa fille Stella.
La survie dans cet hiver polaire s’organise. La communauté est à la fois soudée mais aussi intolérante vis à vis tous les êtres un tant soit peu différents.
J’ai eu un coup de coeur pour les trois personnages principaux (Stella, 12 ans, est convaincante de franchise et de réflexion), Dylan touchant dans son deuil et son amour tout neuf pour Constance, celle-ci, esprit libre, défend les choix de sa fille.
La part grandissante et menaçante de la nature et de l’hiver qui envahit tout est magnifiquement décrite… on tremble pour cette communauté isolée…
Un huis clos sous la neige à la fois solidaire et oppressant…
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extraits
Le soleil descend en spirale à travers la cime des arbres, révélant des sédiments de poussière argentée et ambrée. Un étang gelé. Des boucles de glace forment une fleur de givre sur une branche tombée. Chaque pétale glacé est parfaitement recourbé et transparent. L’hiver les a sculpté pendant la nuit. Les a placé là.
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– Vous regardez le soleil en face ? s’étonne Stella.
– Vous allez devenir aveugle.
– Non. J’ai appris à le faire avec les buveurs de lumière, ils viennent des îles qui se trouvent plus au nord. On peut absorber la lumière jusque dans ses chromosomes puis, au plus sombre de l’hiver, quand il n’y en a plus du tout, on se met à rayonner, rayonner, rayonner. C’est ce que j’ai fait, dit-elle.
– Vous rayonnez ?
– Comme un putain d’ange.**