Nouvelle Zélande, 1866.
Walter Moody, un jeune homme de 28 ans, arrive tout droit d’Angleterre. Il a pour ambition de faire fortune en devenant chercheur d’or. Il arrive exténué dans un hôtel où 12 hommes tiennent une sorte de conciliabule secret. L’atmosphère est à la fois réaliste et comme empreinte de fantastique. Walter Moody a été témoin d’un fait qu’il ne détaille pas mais qui l’a rempli d’horreur.
Commence ensuite un retour en arrière sur ce qui s’est passé quinze jours avant l’arrivée de Moody, dans ce coin sauvage de Nouvelle Zélande. Un homme, Crosbie Wells est mort (de mort naturelle ?), un autre a disparu (Emery Staine) , une prostituée a tenté de se suicider, un trésor en or est découvert… Quels sont les causes et conséquences entre ces quatre faits … ?
De nombreux personnages prennent la parole dans cette réunion à l’hôtel : Nilsen le courtier, Pritchard le pharmacien, Shepard le directeur de la prison, Te Rau Tauwhare un maori et ami de la « victime », Balfour l’armateur, Devlin le prêtre , Lowenthal le journaliste, Ah Chee chercheur d’or chinois et Ah Song, tenancier de l’opiumerie locale.
Il y a également d’autres personnages qui n’assistent pas à la réunion (reconstitution? ) : Francis Carver l’ancien forçat , Lauderback le politicien, Anna la prostituée, Dick Mannering le proxénète, et aussi la mystérieuse et vénéneuse Lydia Wells…
Cette première partie est très dense et passionnante : chaque personnage a une petite vision de ce qui s’est passé sous couvert de trésor, de vol, d’usurpation d’identité, tentatives de meurtres, et de roueries en tout genres.
Au début de ce roman, les chapitres sont longs (mais très clairs) puis au fil de l’eau deviennent courts et elliptiques : au lecteur de combler les trous avec ce qu’il a déjà appris.
En résumé : un roman à la fois d’aventures dans un cadre baigné par une mer déchaînée, un grand suspense, une histoire d’amour en arrière plan et des personnages passionnants. Un coup de coeur.
Un extrait
A Hokitika, les pluies n’avaient pas cessé depuis quinze jours. Moody entrevit pour la première fois la ville nouvelle sous la forme d’une traînée fuyante qui avançait et reculait au gré des allers et venues du vent et des brumes. Il n’y avait qu’un mince couloir de plaines entre la côte et les montagnes abruptes, une terre battue par le ressac sans fin qui s’évanouissait en fumée sur la grève ; terre qui paraissait d’autant plus rare et close sur soi du fait du nuage qui coupait les montagnes très bas sur la pente et formait un plafond gris au-dessus de la grappe compacte des toits de l’agglomération. Le port se trouvait au sud, niché dans la bouche tordue d’une rivière, riche en or, qui moussait en rencontrant le bord salé de l’océan. Là, sur la côte, elle coulait morne et boueuse, mais en amont les eaux étaient fraîches et claires, étincelantes même, à ce qu’on racontait. L’embouchure proprement dite était calme, un petit lac hérissé de mâts et des grosses cheminées des vapeurs dans l’attente du beau temps ; ils en savaient trop pour risquer la barre cachée sous la surface de l’eau et qui se déplaçait à chaque marée. Les débris de l’armada de vaisseaux échoués sur ces sables mouvants étaient là, épars, triste mémento du péril en bas. On comptait une bonne trentaine d’épaves en tout, dont certaines récentes. Les carcasses fracassées formaient comme une digue, dont la masse désolée semblait étrangement défendre la ville contre la haute mer.
Chez Madame lit, février est le mois du Prix Booker (Les luminaires a eu le prix Booker 2013)
Chez Enna, le petit bac – catégorie « mot au pluriel »
Les coups de coeurs sont chez Antigone
Il est Depuis des années dans ma bibliothèque et je ne l’ai toujours pas lu… Ton billet donne l’envie de le dépoussiérer, merci 🙂
Je ne pensais pas qu’un roman « d’aventures » me plairait autant ….
Félicitations tout d’abord pour t’être attaquée à ce livre au volume généreux :-). Je voulais aussi lire ce livre dans le cadre des Défis de Madame Lit, mais il m’a manqué quelque chose pour m’y mettre (je vais dire « le temps » :-)). Très belle chronique en tout cas, qui me montre à quel point j’aurais dû le lire !
Oui pour le défi de Madame lit, je voulais un petit roman mais c’est le seul que j’ai trouvé à la bibli avec ce Man Booker Prize ….je l’avais un peu pris faute de mieux et j’en suis d’autant plus ravie 😉
Bonne soirée Patrice
Un roman dont je n’avais pas entendu parler alors merci de le mettre en avant dans les coups de coeur ! 😉
Une découverte pour moi aussi grâce au challenges et aux blogs 😉
Bonne soirée Antigone
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il est très attirant!
😉
Je l’ai acheté à sa sortie, quand il a été traduit chez Alto, au Québec. L’objet-livre est tellement beau. Bon, je ne l’ai toujours pas lu, hein. Mais tu en rajoutes une couche.
J’espère qu’il te plaira 🙂
Bonne journée Karine 🙂
J’aime bien lorsqu’on laisse l’imagination du lecteur combler les vides. Je suis convaincue que j’aimerais bien ce roman. Merci pour ta participation pour février! Je l’apprécie énormément.
Ping : Madame lit son bilan pour les prix Booker – Madame lit
Un livre que je n’aurais jamais lu sans ton challenge (trop gros et un sujet à priori pas pour moi)
Merci.
Bisesss
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