Voici un livre ou le rythme est assez lent mais qui finalement ne manque pas de suspense…
L’histoire en quelques mots :
Prologue : la narratrice nous raconte son rêve : elle retourne à Manderley qui est une maison étrange où la nature a repris ses droits : végétation, arbres de toutes sortes ont envahi la maison que l’on devine grande. Que s’est il passé ? Pourquoi la narratrice n’y habite plus et n’a aucun espoir d’y retourner. Elle vit à l’étranger avec quelqu’un (non cité, on pense qu’il s’agit de son mari)
Première partie : Monte Carlo 1930 – La narratrice a vingt ans. Elle est « dame de compagnie » pour une femme assez revêche. Dans le palace où elles résident, elles rencontrent un riche anglais, Maxim de Winter, veuf depuis un an. Son épouse, Rebecca, est morte noyée un an auparavant.
La première partie raconte la rencontre, qui aboutit au mariage de Max de Winter et de la narratrice (qui a pour nom Caroline : le prénom ne sera cité qu’une seule fois dans tout le livre …)
Ensuite, les deux jeunes époux retournent en Angleterre (à Manderley exactement qui est la propriété que l’on avait entrevue dans le prologue)
Voici un excellent roman qui se dévore en quelques jours : la narratrice est jeune et naïve et ainsi on voit arriver les choses avant elle sans que cela soit ennuyeux, car il y a des rebondissements que l’on ne voit quand même pas venir.
Max de Winter est mystérieux, ténébreux et gagne en épaisseur et humanité au fil des chapitres. Quant à la mystérieuse Rebecca du titre, je vous laisse découvrir par vous même sa personnalité qui nous est dévoilée petit à petit. Les personnages secondaires viennent mettre du piment dans tout cela, en particulier l’énigmatique et vénéneuse Mme Danvers, gouvernante de Manderley.
Enfin, Manderley, la maison (manoir plutôt), a une présence très forte, elle semble respirer et avoir une influence sur les gens. Elle semble avoir comme une double personnalité : heureuse avec ses roseraies et la majesté de son mobilier et sombre avec la partie fermée donnant sur la mer : Manderley et Rebecca ne feraient-ils qu’un ?
Quelques rebondissements, une simili enquête policière : en bref un excellent moment très « romanesque »
Un extrait
Il ne m’appartenait pas du tout, il appartenait à Rebecca. Elle était toujours dans la maison, comme Mrs Danvers l’avait dit, elle était dans cette chambre de l’aile ouest, elle était dans la bibliothèque, dans le petit salon, dans la galerie au dessus du hall. Même dans le petit vestiaire où pendait son imperméable. Et dans le jardin, et dans les bois, et dans la maisonnette en pierre sur la plage. Ses pas résonnaient dans le corridor, son parfum traînait dans l’escalier. Les domestiques continuaient à suivre ses ordres, les plats que nous mangions étaient les plats qu’elle aimait. Ses fleurs préférées remplissaient les chambres. Rebecca était toujours Mme de Winter. Je n’avais rien à faire ici.
Challenge Petit Bac Chez Enna (catégorie Prénom)
et challenge Polar chez Sharon (D’après wiki, Rebecca occupe aussi la 9e place au classement des cent meilleurs livres policiers de tous les temps établi par l’association des Mystery Writers of America en 1995.)