Roman choisi un peu pour sa couverture – Les amants de Magritte – et un peu pour l’auteur que j’apprécie en général.
Le début : Début des années 2000 en Albanie, Mark est peintre. En rentrant à son atelier, il pense à son ami Zef qu’il n’a pas vu depuis 15 jours, à sa maîtresse et modèle (son prénom n’est pas cité), à l’ancien régime communiste qui était en place en Albanie il y a une dizaine d’années. La voiture du commissaire le double à vive allure. Un peu après son amie arrive, se déshabille (elle est modèle, et Mark est en train de réaliser un nu ), elle lui raconte l’histoire d’un braquage de banque qui vient d’avoir lieu.
Voilà un livre étrange : intéressant mais étrange. L’écriture est belle et imagée, avec une alternance de chapitres (ancrés dans le réel) et de contre-chapitres (des contes ou des mythes revisités comme par exemple l’ Histoire de la femme qui avait épousé un serpent ou le mythe de Tantale)
Mark « tourne en rond » dans sa vie : il est inquiet de la disparition de son ami Zef mais pas vraiment à sa recherche (un reste de fatalisme du régime communiste où les gens disparaissaient sans laisser de traces?). Il est aussi inquiet à l’idée que sa petite amie envisage de le quitter : Elle est plus jeune que lui et semble en ce moment plus coquette et distante (aurait-elle un amant ? )
En toile de fonds se déroule un Kanun (sorte de vendetta très codifiée). L’auteur pousse l’absurde jusqu’à faire demander à un personnage si l’Etat peut mener lui même un Kanun…’un passage qui m’a beaucoup fait rire)
Superstition ? Manipulation ? j’ai aimé retrouvé des thèmes déjà évoqués dans le « palais des rêves » (les rêves justement, le poids de la société sur les choix d’un individu…).
En tout cas intéressant même si je n’ai pas du tout compris la fin qui m’a laissée dubitative…et même un peu déçue…(je n’aime pas ne pas comprendre…)
Un extrait :
Mark passa toute la matinée du dimanche devant son chevalet. Il ne se rappelait aucune autre fois où il se fût donné autant de mal pour composer une couleur. Il resta un moment à contempler d’un air las les taches que la pâte avait laissées sur ses mains, ses manches, maculant aussi le reste de sa blouse. C’était un blanc d’une nuance particulière, qu’il s’efforçait de rendre le plus froid et transparent possible. Sans ce blanc-là, jamais il ne pourrait reproduire sur la toile la partie immergée de l’iceberg. Dans un coin, il avait écrit : « Chronique du néant » et, un peu plus bas, « Huit vues de l’iceberg qui fit sombrer le Titanic ».
Mois de l’est chez Goran, Eva et Patrice
Bonne idée, un petit Kadaré – ça fait longtemps. Une des écritures les plus drôles du répertoire.
Quel livre de Kadaré t’a fait rire ?
Pour ma part le plus drôle (si on peut dire) est « le palais des rêves «
Bonne soirée 🌇 l’ornitho 🙂
Le plus drôle : « La Ville du Sud », le dialogue avec la citerne, les situations et les textes comme « Prométhée » (« Prométhée »
Dédié à tous les vrais révolutionnaires )
https://capitainecourageux.wordpress.com/2011/10/19/a-few-words-from-ismail-kadare-promethee-republication/
Je me suis inscrit « la ville du sud » dans mon pense-bête …. des nouvelles…
Et bonne soirée aussi 😉
merci 🙂
Bon dimanche à toi aussi 🙂
J’aime bien Kadaré, même si ça fait longtemps que j’en ai lu (et si, comme toi, j’avais toujours cette impression de rester un peu sur le côté, dubitatif)
En ce moment j’enchaîne un peu les lectures dubitatives et du coup je me dis que je ne suis peut-être pas assez attentive….
Bisessss Carnets 🙂
Cela fait très très longtemps que je n’ai pas lu cet auteur.
Quel est ton livre préféré de l’auteur ?
Je viens de voir sa fiche d’auteur sur Babelio : plus de 80 livres !!
J’avais lu « Les tambours de la pluie » mais j’avoue que je n’ai pas du tout aimé son style et sa narration qui m’a beaucoup ennuyée. il faudrait que je réessaie un jour.
Il faut parfois tomber au bon moment pour un livre
Celui ci (les tambours de la pluie) a l’air empli de guerre et de sang ….
Je connais la peinture,mais pas l’auteur ni le livre.
Bonne fin de semaine.
La couverture est toujours importante dans mes choix ….
Bisessss Philippe
Jamais lu cet écrivain…
À programmer alors ?
Si le défi me le permet! 🙂
🙂
Parfois même sans comprendre il m’arrive d’aimer… Et puis j’aime bien Kadré…
Je me demande si ma difficulté à comprendre ne vient pas des auteurs de l’est ! 🙂
J’ai fini il y a peu un livre hongrois où je n’ai pas compris la fin (mais aimé) 🙂
hehe 🙂
Billet prévu pour le 17 mars 🙂
Cela fait aussi longtemps que je ne l’ai pas lu… je me souviens des histoires de vendetta notamment dans Avril brisé, très marquant.
Je me note alors Avril brisé pour mars prochain… ou avant 🙂
Bonne soirée Kathel 🙂
J’aurais sans doute aussi au moins lu la quatrième avec une telle couverture. 🙂
Merci pour ton avis de lecture.
Je note, au cas où.
Bises et douce journée.
Héhé j’avais écrit un texte il y a longtemps sur ce tableau (2014)
Je suis allée le relire
Et tu avais commenté 🙂
Bisesss Quichottine
Très bonne idée de chroniquer Kadaré dans le cadre du Mois de l’Europe de l’Est ! Cela avait 3 fois le cas l’an dernier sur d’autres titres. Je dois modestement avouer que je n’ai jamais encore lu quoi que ce soit de la part de cet auteur. L’univers de ce livre me semble assez déroutant mais séduisant. Merci !
C’est un auteur déroutant
J’avais peu aimé ma première tentative (« l’accident ») et énormément apprécié la deuxième…
Bonne soirée Patrice 🙂
La deuxième est « le palais des rêves »….
Bonne soirée Valentyne (avec un peu de retard de ma part !) 🙂
🙂
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