L’espionne de Tanger – Maria Duenas

L’hiver s’écoula, laborieux et tendu, dur pour presque tout le monde, pour l’ensemble du pays, pour les citoyens. Le printemps nous tomba dessus, presque à notre insu. Et avec lui une nouvelle invitation de mon père. L’hippodrome de la Zarzuela rouvrait ses portes, pourquoi ne pas l’accompagner ?

Quand je n’étais encore qu’une jeune apprentie chez Doña Manuela, nous entendions souvent nos clientes parler de cet endroit. Très peu de ces dames était sans doute intéressées par les courses elles-mêmes, mais elles aussi rivalisaient, à l’instar des chevaux. Pas en vitesse, mais en élégance. Le vieil hippodrome se trouvait au bout de la promenade de la Castellana; c’était un lieu de rendez-vous pour la grande bourgeoisie, l’aristocratie et même le souverain : Alfonso XIII occupait souvent la loge royale. Peu avant la guerre, on avait entamé la construction d’installations plus modernes, qui fut brutalement interrompue par les combats. Après deux années de paix, la nouvelle enceinte hippique, encore inachevée, ouvrait ses portes à Monté d’El  le pardon. L’inauguration faisait les gros titres des journaux depuis plusieurs semaines et circulait de bouche-à-oreille. 

Mon père passa me prendre avec sa voiture, il aimait conduire. Pendant le trajet, il m’expliqua comment avait été bâti l’hippodrome, avec son toit ondulé si original ; il évoqua également  l’enthousiasme de milliers de Madrilènes, heureux de retrouver les courses de jadis. De mon côté, je lui décrivis mes souvenirs de la société hippique de Tétouan, ainsi que l’image formidable du khalife  traversant un cheval à place d’Espagne pour se rendre, tous les vendredis, de son palais à la mosquée.

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L’espionne de Tanger – Maria Duenas

Récapitulatif intermédiaire de Agenda ironique de mai – Nu, Nue, Nus, Nues

Il nous reste une semaine avant la clôture du festival de Cannes la clôture de l’agenda ironique et voici ceux et celles  qui ont déjà gravi les marches :

La licorne a ouvert le bal avec « le Roi est nu »

Et a enchaîné aussitôt avec une bal(l)ade à la Clairefontaine

André nous livre la vérité dans  un poème « nu »

Le thème m’a fait redécouvrir le texte de Carnets et d’une certaine lune 

Martine dénude les fleurs en particulier les pâquerettes 

JoBougon a fait tout ce qui lui a plu

Carnets nous fait saliver  avec un citron nu ou une tarte bleue

Patchcath sait coudre les nus et enlève ses bas

La licorne nous confie que « pudeur » et « nu » sont des mots qui vont très bien ensemble

Je vous laisse : c’est que j’ai un texte à écrire (c’est chez Carnets que j’ai trouvé l’idée « Hugo est le Francis Cabrel du XIXème » sera le point de départ de mon texte (si j’arrive à l’écrire….)