Si j’étais toi, parfois je m’autoriserais à hurler
Percer les tympans des uns et des autres qui savent clamer leurs vérités
S’élancer, respirer, laisser le cri
S’animer et s’accumuler au fonds du lit
Si j’étais toi j’essaierais de danser
D’apprivoiser la musique comme on apprivoise la rosée
Savoir se lâcher et se laisser porter par les notes
Mordre la vie et chanter dans les gargotes
Si j’étais toi je conjuguerais le verbe être à tous les temps
Ou alors le verbe s’épanouir ?
S’évanouir ?
Devenir ?
Si j’étais toi je me réfugierais dans un lieu isolé
Je regarderais l’hiver givrer les fenêtres
Je fixerais le feu qui crépite dans la cheminée
Je reconstituerais des forces pour le printemps
Alors seulement après, si j’étais toi, je réapparaîtrais à la surface
Je m’étirerais
Je laisserais ces yeux trop longtemps baissés s’éclairer
J’entendrais ses articulations rouillées grincer
Et après les cris et le retrait je fleurirais… comme un perce neige nouveau-né
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L’agenda ironique de janvier 2018 est chez Victohugotte 🙂 Cours y vite, cours y vite