La fille automate – Paolo Bacigalupi

Un roman de science-fiction enthousiasmant. D’abord déroutant parce que je connaissais de nom l’auteur et qu’il est américain, alors comme le roman se passe en Thaïlande, cela  m’a surprise au début.

Comme dans le troupeau aveugle, le monde tel que nous le connaissons a disparu et c’est une lutte dans la simple survie pour les humains : tsunamis, montée des eaux, épidémie…mais la comparaison s’arrête là car « le troupeau aveugle » est un livre très sombre, alors que dans celui là il reste un espoir, de l’amour aussi …grâce à Emiko…

Emiko, la fille automate du titre est une « créature » inventée par des chercheurs japonais, elle a été abandonnée en Thaïlande par son « maître » rentré au Japon. Elle tente de survivre dans un bar où elle est maltraitée. La manipulation génétique qu’elle a subie l’empêche de se rebeller et elle est contrainte d’accepter son « esclavage ». En dehors de cette fille automate, l’auteur nous présente une multitude de personnages tous plus fouillés les uns que les autres :  Hock Seng, un chinois, unique survivant d’une très nombreuse dynastie, est assez difficile à cerner. D’un côté, il fait semblant d’aider M. Lake, un américain, de l’autre on sent qu’il joue son propre jeu, sans savoir bien lequel.

Mr Lake, lui, est à la recherche d’un mystérieux savant qui serait capable de créer de nouveaux légumes résistants aux multiples épidémies que connait ce monde….Il y a aussi Jaidee, le policier incorruptible qui fait la chasse aux trafiquants en tous genres, notamment ceux, qui en important des produits génétiquement modifiés, ont également importé des maladies terrifiantes….Sa collègue Kainya prend  également de l’importance au fil des chapitres.

Je me suis énormément attachée à cette fille automate et à tous ces personnages, qui ne sont ni bons ni méchants mais seulement occupés à essayer de survivre et de faire survivre leur famille, nation ou pays…

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Le billet chez Yueyin 

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Un extrait P 56

– Les cheshires sont là, annonce M. Lake.

Hock Seng regarde dans la direction indiquée par le yang guizy. À la périphérie des flaques de sang, les formes tremblotantes des félins sont apparues, mélanges d’ombre et de lumière attirés par l’odeur de charogne. L’Américain grimace de dégoût, mais le Chinois a un certain respect pour les chats de l’enfer. Ils sont malins, florissants là où on les méprise, presque surnaturels dans leur ténacité. Parfois, on dirait qu’ils flairent le sang avant même qu’il ne coule. Comme s’ils entrapercevaient l’avenir et savaient d’où viendrait leur prochain repas. Les miroitements félins s’approchent furtivement des mares de sang. Un boucher en éloigne un d’un coup de pied, mais il y en a trop pour les repousser et sa réaction est sans conviction.

Lake avale un autre trait de whisky.

– Nous ne nous en débarrasserons jamais.

– Il y a des enfants pour les chasser, explique Hock Seng. Une prime n’est pas si coûteuse. Le diable d’étranger grimace son mépris.

– Nous avons des primes aussi dans le Midwest.

Nos enfants sont plus motivés que les vôtres. Mais le vieil homme ne conteste pas les mots de l’étranger. Il proposera la prime de toute manière. Si on laisse les chats s’installer, les ouvriers lanceront des rumeurs que les Phii Oun, le farceur cheshire, a causé la calamité. Les chats de l’enfer clignotent, tachetés et roux, noirs comme la nuit – ils apparaissent et disparaissent tandis que leur corps prend les couleurs de l’environnement. Dans la flaque de sang, ils sont rouges.

Il a entendu dire que les cheshires ont été créés par un cadre des calories, un homme de PurCal ou d’AgriGen sans doute, pour l’anniversaire de sa fille. Un cadeau d’anniversaire quand la petite princesse a atteint l’âge de l’Alice de Lewis Carroll.

Les invités de l’enfant sont repartis avec leurs nouveaux animaux de compagnie, qui se sont accouplés avec des félins naturels. En vingt ans, les chats de l’enfer s’étaient répandus sur tous les continents tandis que le Felis domesticus disparaissait de la face du monde, remplacé par une chaîne génétique dominante dans 99 % des cas. Les bandeaux verts de Malaisie haïssent autant les cheshires que les Chinois mais, d’après ce que sait le vieil homme, les chats de l’enfer y prospèrent encore.

 

 

 

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