Albert sur la banquette arrière – Homer Hickam

– Arrêtons-nous là pour déjeuner, fit-elle. L’endroit a l’air tranquille et il y a des bancs où s’asseoir.

Homer acquiesça et le déjeuner fut servi : tranches de jambon, oignons, pain maison et eau fraîche qu’Elsie avait puisée chez ses parents avant de partir. Albert se servit du poulet tandis que le coq déterra quelques vers dans le sol dur et poussiéreux. Cette escale près du tribunal fut des plus plaisantes et ils durent se forcer à remonter en voiture.

À quelques kilomètres de la ville, la route était bloquée par un chariot renversé qu’un homme maigrichon en bleu de travail et ses chevaux observaient, comme s’ils s’attendaient à ce qu’il se remettre seul sur ses roues.

– Que s’est-il passé ? demanda Homer.

– Un serpent a effrayé mes chevaux, expliqua le maigrichon. Ils m’ont flanqué dans le fossé, et quand j’ai essayé de m’en tirer le chariot s’est renversé.

– Vous avez besoin d’aide ?

– Nan, vous en faites pas. Je finirai bien par manquer à ma femme à un moment ou à un autre. Elle enverra alors mes frères et les siens à la rescousse, avec des chevaux supplémentaires.

Homer sortit de la Buick pour observer les fossés qui bordaient la route de part et d’autre.

– Je ne peux pas passer, conclut-il.

– Vous allez où ?

– En Floride.

– Et bien ! Je n’ai jamais vu personne se rendre là-bas. De quoi ça a l’air, la Floride ?

– Il y fait chaud et c’est plein insectes, d’après ce que j’ai entendu.

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Albert sur la banquette arrière – Homer Hickam