Le principal intérêt de ce nouvel opus est qu’il m’a permis de relire l’intégralité de la saga Malaussène : quel bonheur de relire « au bonheur des ogres », « la fée carabine », « la petite marchande de prose », « Monsieur Malaussène, « aux fruits de la passion »….
Non pas que ce livre m’ait ennuyé loin de là mais je n’ai pas retrouvé la verve qui m’avait tant plu dans les précédents tomes : Peut être ai-je vieilli ou alors Benjamin a vieilli…. Ou peut être aurais je aimé voir grandir Maracuja, C’est un ange et Monsieur Malaussène et les retrouver déjà presque adultes m’a gênée…. Allez savoir…
En tout cas la lecture fut très agréable mais loin du coup de cœur attendu : le début rappelle bien les histoires précédentes et les personnages qui sont très nombreux. L’alternance de point de vue se fait entre Benjamin Malaussène et un auteur Alceste édité par la Reine Zabo (écrivain que Benjamin doit protéger de sa famille qui a tenté de l’assassiner suite à la parution d’une auto fiction « Ils m’on menti » sous-titre de ce tome 1). Benjamin, comme d’habitude, est en retrait et spectateur, il ne voit rien venir mais se retrouve bouc émissaire d’un enlèvement, enlèvement d’un personnage peu sympathique mais qui n’a pas tout raté puisqu’il a un fils très sympathique.
De très bons passages m’ont fait sourire dans ce livre avec le « ton » de Daniel Pennac, toujours drôle et parfois caustique :
« En fait, je me suis surpris à ne pas pouvoir m’empêcher de répondre ! Comme n’importe quel abruti sous le nez duquel on tend un micro. J’étais français, quoi. J’avais mes opinions, quoi. C’était la télé, quoi. »
Un autre extrait :
Dès que je suis arrivé, j’ai ouvert toutes les fenêtres sur Paris, et j’ai respiré un air saturé de musique. […]
C’est sans doute une idée germée dans une tête de conseiller, soufflée à l’oreille du président et communiquée à la mairie de Paris : distraire les jeunes faute de leur trouver du boulot, les abrutir de basses telluriques pour qu’ils se mobilisent contre les mitraillages en terrasse, les bombes humaines et les assassinats à venir. L’art du divertissement contre la science de la terreur… Et les jeunes générations se précipitent dans les rues, en masse, garçons et filles, persuadés qu’il y a de l’héroïsme à danser sur le pont du naufrage. Demain, les journaux tartineront tous dans le même sens : « les héros de la fête », ce genre de billevesées.
Gouverner, c’est distraire.
Mon personnage préféré de ce tome sera Verdun (ah Verdun née dans « la fée carabine », quel grand moment!) qui devenue adulte, est une juge époustouflante…
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Livre recommandé par La Licorne
L’avis de Martine est ici
Chez Loupiot et chez son ami Tom, de La Voix du Livre et aussi ici