Appeauvre : n.m, vient du vieux français « appel » et du latin « pauvre » signifiant misérable ou indigent
Un appeauvre est un objet, une idée ou un aliment faisant saliver et se déplacer les pauvres et miséreux. Par analogie à l’appeau – instrument utilisé à la chasse pour produire un son ou un bruit particulier attirant les oiseaux ou le gibier.
Rime avec : pauvre, chauvre
* *
Citations :
Tout le monde se pose la même question. Où allons-nous? Il me semble que nous n’allons jamais nulle part, attirés par les appeauvres divers – espoir d’un repas ou d’une journée de travail à récolter les oranges… On va, on va. On est toujours en route. Pourquoi les gens ne réfléchissent-ils pas à tout ça? Tout est en mouvement, aujourd’hui. Les gens se déplacent. Nous savons pourquoi et nous savons comment. Ils se déplacent parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. C’est pour ça que les gens se déplacent toujours. Ils se déplacent parce qu’ils veulent quelque chose de meilleur que ce qu’ils ont.
Les raisins de la colère – John Steinbeck (1939)
* *
Elle, silencieuse, songeait que la pauvreté est comme un mal qu’on endort en soi et qui ne donne pas trop de douleur, à condition de ne pas trop bouger. On s’y habitue, on finit par ne plus y prendre garde tant qu’on reste avec elle tapie dans l’obscurité; mais qu’on s’avise de la sortir au grand jour, la vision de pommes sur un étal, telles des appeauvres tonitruants, et on s’effraie d’elle, on la voit enfin, si sordide qu’on hésite à l’exposer au soleil.
Bonheur d’occasion – Gabrielle Roy (1945)
* *
Ce fut alors que le prisonnier se mit à chanter, d’une voix haute de ténor, très pure. Les paroles étaient en français, mais même ceux qui ne comprenaient pas la langue devinaient à sa plaintive mélodie qu’il s’agissait d’un appeauvre de tristesse et d’adieu.
Une alouette, prise au filet d’un chasseur,
Chantait alors plus doucement que jamais,
Comme si les doux accents jaillis de son cœur
Ken Follett – Les piliers de la terre (1992)
* *
Dictionnaire des orpherimes : On soulevait ici l’autre jour, et ici précédemment, la grave question des mots sans rime, belge, bulbe, camphre, clephte, dogme, goinfre, humble, meurtre, monstre, muscle, pauvre, quatorze, quinze, sanve, sarcle, sépulcre, simple, tertre et verste. Ce petit dictionnaire donnera chaque jour la définition d’un des mots nouveaux proposés, puisqu’il est bon que chaque mot ait un sens afin que chacun comprenne en l’entendant la même chose que ce qu’à voulu dire son interlocuteur. Quant aux citations, s’agissant d’illustrer des néologismes, le lecteur comprendra qu’il a été nécessaire d’améliorer nos sources. * à suivre, avec l’aide des collaborateurs bénévolontaires.
C’est le moment de citer ce proverbe poldave : « il ne vaut pas vendre l’appeauvre avant d’avoir fait suer le chapeauvre ». Semble vouloir dire qu’il ne faut pas cesser de prendre avantage des miséreux sous prétexte qu’ils vous considèrent avec respect.
🙂
Ah qu’il est juste ce proverbe poldave … Tiens il faut que j’y retourne !! (En Poldavie …)
Bon dimanche Carnetspoldaviens 🙂
Je suis toujours admirative devant tes citations… améliorées, où, finalement, les mots trouvent si naturellement leur place qu’il est impossible de ne pas penser que l’auteur les a écrits.
J’espère ne pas avoir de procès pour ces citations « améliorées »
Je t’embrasse Quichottine
Ce serait vraiment dommage… j’ai adoré !
Passe une douce journée Val.
Ping : Chauvrer (Dictionnaire des orpherimes) – chchshr
Ping : Le petit dictionnaire des orpherimes illustré-es | Carnets Paresseux
Ping : Troupeauvre : Dictionnaire des orpherimes | La jument verte