Agenda ironique – foutu Espace

Tout a commencé mercredi (4 janvier).

En toute quiétude, je m’étais installée près de la cheminée pour écrire un texte pour ma participation à l’agenda ironique avec comme thème « espèces d’espaces ». Mon idée initiale était de parler des espèces protégées voire disparues qui comme les dodos voient leur espace naturel menacé par l’activité humaine. Je voulais parler du Pika des îles Tyrrhéniennes (un lagomorphe Endémique de Corse et Sardaigne, éteint au XVIIIE siècle).  Voici la première phrase : « Maître Pika sur une arbre perché tenait en son bec de lièvre un kaki ».

Soudain, mon clavier a refusé d’écrire des K (les k aussi). En même temps,  mon ordi est vieux  et c’est normal qu’à cet âge il montre des signes de fatigue. Et puis je me suis dit, « le k ce n’est pas bien grave. Je suis tout à fait capable d’écrire un texte sans k ». Il faut dire qu’en cette semaine de boulot, j’ai la cervelle qui ressemble à une quenelle trop cuite (à ne pas confondre avec « j’ai Queneau dans le cerveau ») et que j’avais envie de piocher dans les classiques.

Alors je n’allais pas faire grand cas de ce K récalcitrant.

Mon ika, faute de première lettre invisible, avait mauvaise mine et je l’ai donc remplacé par un hippocampe (allez savoir pourquoi). Mais ce n’était pas terrible « Maître Hippocampe sur un mimosa perché tenait en son bec un aki ». D’abord un hippocampe n’a pas de bec et un hippocampe sur un arbre cela n’existe pas ! Mon histoire est donc devenue « Il était une fois un hippocampe qui souhaitait devenir champion du monde de billes, mais avoir quatre pattes (ferrées qui plus est) c’est un sacré handicap pour un joueur de billes ». Là je me suis dit que je tenais enfin la quintessence d’un texte inédit, un texte philosophique sur la difficulté pour un hippocampe de se dépasser – au niveau sportif s’entend !

Jeudi, je me suis inquiétée. Plus de C, ni de c d’ailleurs. Mon début d’histoire était dure à lire avec tous ces espaces à la noix « Il était une fois un hippo ampe qui souhaitait devenir hampion du monde de billes, mais avoir quatre pattes – ferrées qui plus est – est un sa ré handi ap pour un joueur de billes »

Envolée aussi ma phrase pompée sur un auteur adoré « Adieu, veau, va hes, heval, ochon, ouvée » : trop dur à lire. J’ai donc tout recommencé. « Il était une fois un hippopotame qui souhaitait devenir athlète olympique de billes, mais avoir quatre pattes (ferrées qui plus est)   est un sacré problème pour un joueur de billes » J’ai un peu progressé sur mon texte mais ce manque de deux lettres était assez ennuyant.

Jeudi après midi, j’ai trouvé un message sur mon traitement de texte préféré. Je n’en crois toujours pas mes œillères : « Valentyne, ne pense qu’au Q, quonssentre toi, tu vas y arriver ! » avec un point d’exclamation rouge inquiétant. Là, je me suis dit « n’importe quoi ! c’est un complot, quelqu’un ne veut pas que j’écrive d’histoire d’hippopotame », mais je ne me suis pas laissée intimider et j’ai poursuivi mon texte.

Vendredi, aggravation du mal : mon traitement de texte  n’avait plus de d (qui n’est jamais qu’un « q » inversé de bas en haut, , ni de « p » qui n’est jamais qu’un « q » inversé de gauche vers droite, ni de b, qui n’est jamais qu’un « d » inversé de droite à gauche, qui lui-même est un q inversé de bas en haut.

Mon texte avait un air triste « Il était une fois un hi  o otame qui souhaitait evenir athlète olym ique de illes, mais avoir quatre attes (ferrées qui lus est)   est un sacré ro lème pour un joueur de illes »

Je me suis creusée la cervelle, j’ai mangé un peu de quinoa et j’ai réussi à réécrire « Il était une fois un rhinocéros (es èces en voie de  is arition) qui souhaitait être resquilleur (joueur de quilles ndlr), mais mouvoir aisément quatre quintaux  est une sacrée gageure pour un joueur de quilles ». Bon à cet instant T, je n’avais pas rempli mon quota de 700 mots, le jour J se rapprochait et je me voyais déjà mise aux bancs de l’agenda ironique.

Vendredi après midi, j’en étais toujours à la première phrase de mon texte et  cerise sur le gâteau, il n’y avait plus de k, de c, de d, de p et de b sur mon clavier et quand par erreur je tapais sur ces lettres il se marquait un magnifique q sur ma page.

Là j’ai réalisé que j’avais été envoûtée ou que j’étais perséqutée. Je m’en suis allée quérir, épuisée, un désenvoûtement chez une Patte, le chat qui retombe toujours sur sa patte, parce que j’en était toujours à la première phrase, vous savez celle où la rhino féroce veut devenir une star des quilles. Il m’a fait avaler une décoction aux tentacules d’encre de seiche de son encrier : un régal !!

Vousvousdemandezsûrementlasuite?Etbiendepuisledésenvoutementj’ai retrouvétoutesmestouches(sauflabarred’espace:foutuespace,rendez-vousauprochainagendaironique,jedéclareforfait).

Les mots imposés :

hippocampe, mimosa, n’importe, chat, manger, tentacule, épuiser, vert.

Je n’ai pas mis vert mais verte (ben oui dans l’auteure du billet)

Texte rapatrié de mon ancien blog (Les plumes en Q chez Asphodèle;-))  et légèrement modifié pour l’agenda

Espèces d’espace (l’agenda ironique de janvier)

L’agenda ironique est de retour chez Carnets 😉
Le thème est « espèces d’espaces »
Pour le moment je n’ai pas d’idée de texte (et pas beaucoup de temps)
mais cela m’a rappelé ce réel du 17 Janvier 2015
https://lajumentverte.wordpress.com/2015/01/17/aujourdhui-film-dont-vous-etes-le-heros-17-janvier/
Mon espace a 15 ans maintenant et roule encore (enfin plutôt caha que cahin)
Bisesssss à tous 😉

Carnets Paresseux

Et voilà, janvier revient et l’agenda ironique aussi. Entre deux tournées de voeux – j’en profite pour vous renouveler les miens – et de bonnes résolutions, tout le monde s’interroge au chevet de l’année nouvelle : où on va cette fois-ci ?

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