Je suis rarement déçue par un roman de John Irving. Pour ce pavé, cependant, ce n’est pas l’enthousiasme habituel : d’abord il y a de nombreuses digressions et retours dans le passé. D’habitude cela ne me gêne pas, mais pendant cette lecture, je n’arrivais pas trop à me concentrer.
Quelques mots sur l’histoire : Le docteur Daruwalla est le personnage principal, il est chirurgien-orthopédiste. Né en Inde, il est parti pour ses études au Canada où il s’est établi avec son épouse autrichienne. Trente ans plus tard, il passe la plupart de son temps au Canada et revient de temps en temps en Inde. Dans son pays natal, il soigne gratuitement les enfants défavorisés, essayant de faire admettre des orphelins dans un cirque pour les sortir de la misère de la rue. Il mène une double vie, docteur le jour et scénariste pour film « policier hindou » avec comme héros récurrent l’inspecteur Dhar, à la fois admiré et détesté par le peuple hindou. L’acteur qui incarne Dhar est le fils adoptif du Dr Daruwalla, et c’est de loin le personnage le plus intéressant : énigmatique et plein d’humour.
Mine de rien de digression en digression, j’ai appris de nombreuses choses sur l’Inde. Le Dr Daruwalla mène l’enquête avec le faux inspecteur (Dhar) et un vrai inspecteur sur un meurtre qui a été commis dans un club de golf très fermé. Le sujet du livre n’est pas l’enquête puisque l’on connaît assez rapidement le coupable, mais bien les moeurs des personnages …
Finalement, j’ai lu ce livre tout début juillet et même si mon avis en refermant le livre était mitigé, deux mois après ce livre reste très frais dans ma mémoire et finalement le bilan est assez positif malgré quelques longueurs.
Un extrait :
Lorsqu’ils sortirent entre les deux rangées de tentes, ils virent que les artistes étaient déjà en costumes ; on faisait déjà prendre l’allée centrale aux éléphants. Dans les coulisses du grand chapiteau, les chevaux étaient en ligne. Un machiniste avait déjà sellé le premier. Puis, un entraîneur donna une bourrade avec son bâton à un grand chimpanzé, et l’animal fit un saut en hauteur d’au moins un mètre cinquante. Le cheval s’avançait, nerveux ; il avait fait un pas ou deux lorsque le chimpanzé atterrit sur la selle. Il s’y est mis à quatre pattes ; et lorsque l’entraîneur toucha la selle de son bâton, il fit un saut périlleux avant sur le dos du cheval ; puis un second.
L’orchestre était déjà sur sa plate-forme, au-dessus de l’arène, qui se remplissait encore. Les visiteurs allaient gêner le passage s’ils restaient en coulisses, mais Monsieur Das, le présentateur, n’avait pas paru, et il n’y avait personne pour leur indiquer leurs sièges. Martin Mills suggéra qu’ils en prennent tout seuls, avant que le chapiteau ne soit plein. Le docteur Daruwalla n’appréciait pas cette désinvolture. Tandis qu’ils se disputaient sur la conduite à tenir, le chimpanzé qui faisait les sauts périlleux à cheval fut distrait. Il fut distrait par Martin Mills.
Ce chimpanzé était un vieux mâle, nommé Gautam, parce que tout bébé, il offrait déjà une ressemblance frappante avec Bouddha : il pouvait rester dans la même position et fixer le même objet pendant des heures. Avec l’âge, ses capacités de méditation s’étaient développées, et il pouvait pratiquer certains exercices répétitifs ; les sauts périlleux à cheval n’en étaient qu’un exemple. Gautam pouvait répéter le mouvement indéfiniment ; que le cheval galope ou reste immobile, il atterrissait toujours sur la selle. Depuis quelques temps, toutefois, il ne manifestait plus le même enthousiasme dans ses sauts périlleux ni dans ses autres activités ; Kunal, son entraîneur, mettait cette baisse de régime sur le compte de la passion du gros singe pour une jeune femelle nommée Mira. Mira venait d’arriver au Grand Nil bleu, et l’on voyait Gautam soupirer pour elle, souvent dans des moments peu propices.
S’il apercevait Mira lorsqu’il faisait ses sauts périlleux, il ratait la selle, et même le cheval. C’est pourquoi Mira montait un cheval très en avant dans le cortège d’animaux qui défilaient sous le grand chapiteau lors de la parade de présentation. C’est seulement lorsque le vieux chimpanzé faisait ses échauffements en coulisse qu’il pouvait apercevoir Mira ; on la tenait près des éléphants parce qu’il avait peur d’eux.
Le pavé de l’été chez Brize (716 pages)
Quand on s’embarque chez Irving on en sort rarement indemne. Il faut plonger dans son univers et se laisser porter par ses mots. Je n’ai pas encore lu celui-ci.
Coucou Denis
C’est tout à fait cela : il faut lâcher prise avec Irving
Tout cela me rappelle notre LC de « liberté pour les ours » qui m’avait beaucoup plu 😉
Bonne journée
Voilà un auteur que je n’ai pas encore lu ! Il m’en reste pas mal à découvrir ! Les nuits ne suffiraient pas !
Bon mardi (de congé pour moi).
Un auteur bien représenté en bibli 🙂
Beaucoup de pavés ….
J’espère que ton mardi de congé a été enrichissant
Bisess Philippe 🙂
Je ne suis pas « pavé », en aucune saison.
Mais de John Irving, j’ai lu (dans une autre vie), le Monde selon Garp et L’Hôtel New Hampshire. Je me souviens encore de mon émerveillement…
Le monde selon Garp fut aussi pour moi un émerveillement 🙂
Quelle épopée 🙂
Bonne journée Martine 🙂
J’ai lu plusieurs pavés ce cet auteur, ses livres sont toujours des pavés et des épopées…mais là je ne pourrais plus je crois !
Ah oui ? Éternel dilemme ? Lire un pavé ou deux ou trois romans ?
J’aime assez les pavés pour ma part
Bisesss Mind 🙂
Tu es une révolutionnaire dans l’âme…:D
LOL 🙂
Je ne lirai donc pas celui-là! J’en lirai d’autres! Le nom de l’auteur me parle. Pourtant il ne me semble pas avoir lu un de ses livres… Va falloir que je cherche!
Bises Val
Bonjour Emilie
Le Monde selon Garp est le premier que j’ai lu,….Deux trois fois car j’étais partie en vacances avec un seul livre !!
Mon préféré est « l’œuvre de Dieu, la
Part du Diable » (qui est dans mon top 10 toutes lectures confondues)
Je t’embrasse 🙂
Bonjour Val!
Oh! Le titre de ton préféré me fait envie!
Je note celui-là!
Bisous
Je viens d’aller vérifier sur mon profil Babelio
Ce livre « l’œuvre de Dieu, la part du Diable » est mon 3eme préféré , derrière un certain Marcel Aymé et sa jument et Daniel Pennac et son bonheur des ogres (enfin sa saga Malaussène)
Bisessss
J’ai lu Le monde selon Garp, et l’Hôtel New Hampshire… et après, je me suis arrêtée. Je crois que je digère mal les pavés! 😉
Bonjour Gwenaelle 🙂
Je fus un moment boulimique de cet auteur et puis un peu déçue par « une veuve de papier » et puis j’ai à nouveau accroché ..il me reste ses deux derniers à lire !
Bonne journée 🙂
Je n’ai pas encore lu celui-ci. Irving, ça laisse rarement indifférent !
Bonne soirée !
PS/ J’ai changé mon pseudo. Je suis passée de Lydia66 à LydiaB.
Coucou Lydia 🙂
Tout un univers John Irving 🙂
Et puis il est souvent drôle 😉
Bisesss
Oui, c’est vrai !
Merci de t’être inscrite sur mon nouveau blog ! 😉
Mince, j’ai cliqué trop vite, oubliant le plus important : les bises !
Bisesssss Itou 🙂
Je n’ai lu de lui que son recueil de nouvelles Les rêves des autres et comme tout le monde, je vois les couv de ses livres en librairie et à chaque fois, je me dis qu’il faudrait …
L’extrait que tu as choisis me donne vraiment envie. Celui-ci ou un de ceux que tu cites dans tes commentaires. Bises.
Bonjour Villaseurat 🙂
Pour le rêve des autres je me rappelle l’avoir lu mais plus le détail (cela m’arrive souvent avec les nouvelles, j’aime sur le moment mais j’oublie plus vite qu’un roman)
Bisessss
J’ai lu pas mal de Irving mais je n’arrive pas à me souvenir si j’ai lu celui-ci.
Bonjour Val
Un auteur prolixe avec des livres fleuves ….
Bon week end
je savais bien que j’avais un livre de John Irving ! Il a fallu que je monte au premier étage, dans les rayonnages de la bibliothèque qui se trouve dans la mezzanine. Celle du rez-de-chaussée est pleine. J’entasse encore et trouve quelques coins… « L’oeuvre de Dieu, la part du Diable » .
Prix 110F ! Acheté en 86 ! Je l’avais oublié ! Je vais le relire.
Bisous Valentyne.
Coucou MarieJo 🙂
Bonne relecture 🙂 cela fait étrange de revoir des prix en francs !!
Bisesss
Je l’ai mis de côté mais pas loin, pour ne pas l’oublier car j’ai trois livres « sur le feu » 😀 un écrit par le père d’une jeune amie, et deux prêtés par une copine. Je n’aime pas les rendre trop tard. Du pain sur la planche ! 😀 Après le feu… marrantes ces expressions non ? Bon allez, je dis n’importe quoi. C’est toujours comme ça au réveil. 😏😀😀 bises
💚💚
Bonnes lectures 🙂
💚💚