D’abord, on était en octobre, mois très spécial pour les petits garçons. Un mois très spécial, cela n’a rien d’exceptionnel, mais peut être en bon ou en mauvais, comme disent les bonnes gens. Septembre, par exemple, est un mauvais mois : c’est la rentrée des classes. Mais août c’est bon : l’école est encore fermée. Pour juin, il n’y a pas l’ombre d’un doute, c’est le mois le meilleur, celui où les portes des classes s’ouvrent et où septembre est encore à un million d’années de distance.
Mais prenons octobre. La rentrée, c’est déjà du passé, on commence à avoir la bride sur le cou. On trottine gentiment. On peut trouver le temps déjà de penser à la poubelle que l’on ira vider sur la porche du père Prickett et au bal de l’Association chrétienne des jeunes gens, au dernier jour d’octobre, où ce serait amusant d’arriver en singe velu. Et vers le 20 du mois, quand tout prend une odeur de fumée, sous un ciel orangé et gris cendre au crépuscule, on se dit que la Toussaint et les Trépassés n’en finissent pas d’arriver, avec leurs pluies tombant en hallebardes et assourdissant les roulements du tonnerre.
:
La règle du jeu est ici