Et toute griffe, toute dent, toute corne dans la nature semblait nous être ennemie. Nous voulions nous considérer comme animaux du sol, mais il nous fallait regrimper dare-dare sur un arbre dès que nous nous trouvions dans le moindre pétrin. Nous devions toujours, dans une grande mesure, vivre de légumineuses, de baies ou de racines ; et, pour arrondir notre ration de protéines, nous étions bien contents d’une larve ou d’une chenille. Et quoique pour soutenir notre croissance physique nous eussions désespérément besoin d’aliments énergétiques, nous souffrions toujours d’une pénurie chronique à cet égard. C’était pourtant cela qui nous avait fait quitter la forêt pour la plaine : on y trouvait abondance de viande. L’ennui, c’était qu’elle était toute sur quatre pattes. Et d’essayer de chasser la viande sur quatre pattes (bison, buffles, impalas, oryx, gnous, bubales, gazelles, pour ne mentionner que quelques mets dont nous aurions aimé faire notre ordinaire), quand on essaie de se tenir soi-même difficilement sur deux, c’est littéralement un jeu d’andouilles. Or nous étions bien obligés de nous mettre debout, pour regarder par-dessus l’herbe haute de la savane. Parfois surprenait un grand ongulé, un zèbre ou un cheval, mais qu’en pouvait-on faire ? Cela vous donnait des coups de pied. Ou bien on parvenait à mettre aux abois une bête boiteuse, mais elle vous présentait ses cornes, et il fallait une horde de pithécanthropes pour la lapider à mort.
Moyennant une horde, oui, on arrive à forcer le gibier, à l’encercler. Seulement voilà : si vous voulez garder une horde assemblée, il vous faut la nourrir, ce qui suppose un approvisionnement considérable. C’est là le plus ancien cercle vicieux en matière d’économie. Une équipe de chasseurs est nécessaire pour obtenir le moindre tableau décent. Mais pour obtenir l’équipe il faut pouvoir lui assurer un tableau régulier. Tant que ça reste irrégulier, vous n’arrivez pas à tenir ensemble un groupe qui dépasse trois ou quatre. Vous voyez le problème.
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La règle du jeu est ici
Alors là, celui-là, je l’ai adoré !
Pourquoi j’ai mangé mon père, Roy Lewis
Je te souhaite un lundi sympathique…
Bisous ❤
Oui c’est la bonne réponse
Beaucoup aimé celui là moi aussi 🙂
Bisessss Martine
Ben mince, il y a tellement longtemps que j’ai lu ce livre et adoré ! Je le renseigne encore comme un de mes coups de cœur ! Et pourtant, je n’ai pas reconnu l’extrait. Alzheimer, quand tu nous tiens.
On ne peut pas tout retenir 😉
Bisessss Anne
Heu, si je me trompe pas de date, je suis censé l’avoir lu celui là?? Ou c’est demain ?? On dire que c’est demain hein…. 😀
Bisous.
Ouiiii c’est aujourd’hui et demain la « spéciale Mind » …..
Bisessss
« Pourquoi j’ai mangé mon père » de Lewis Roy
J’avoue ne pas l’avoir lu. 🙂
Bisous et douce journée Val.
Bravo Quichottine 🙂
Un livre que j’ai beaucoup aimé !
désopilant 😉
Bonne journée La licorne
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