Après avoir marché environ trois milles, nous arrivâmes à un endroit où il y avait une grande maison de bois fort basse et couverte de paille. Je commençai aussitôt à tirer de ma poche les petits présents que je destinais aux hôtes de cette maison pour en être reçu plus honnêtement. Le cheval me fit poliment entrer le premier dans une grande salle très propre, où pour tout meuble il y avait un râtelier et une auge. J’y vis trois chevaux avec deux cavales, qui ne mangeaient point, et qui étaient assis sur leurs jarrets. Sur ces entrefaites, le gris pommelé arriva, et en entrant se mit à hennir d’un ton de maître. Je traversai avec lui deux autres salles de plain-pied ; dans la dernière, mon conducteur me fit signe d’attendre et passa dans une chambre qui était proche. Je m’imaginai alors qu’il fallait que le maître de cette maison fût une personne de qualité, puisqu’on me faisait ainsi attendre en cérémonie dans l’antichambre ; mais, en même temps, je ne pouvais concevoir qu’un homme de qualité eût des chevaux pour valets de chambre. Je craignis alors d’être devenu fou, et que mes malheurs ne m’eussent fait entièrement perdre l’esprit. Je regardai attentivement autour de moi et me mis à considérer l’antichambre, qui était à peu près meublée comme la première salle. J’ouvrais de grands yeux, je regardais fixement tout ce qui m’environnait, et je voyais toujours la même chose. Je me pinçai les bras, je me mordis les lèvres, je me battis les flancs pour m’éveiller, en cas que je fusse endormi ; et comme c’étaient – – toujours les mêmes objets qui me frappaient les yeux, je conclus qu’il y avait là de la diablerie et de la haute magie.
Tandis que je faisais ces réflexions, le gris-pommelé revint à moi dans le lieu où il m’avait laissé, et me fit signe d’entrer avec lui dans la chambre, où je vis sur une natte très propre et très fine une belle cavale avec un Beau poulain et une belle petite jument, tous appuyés modestement sur leurs hanches. La cavale se leva à mon arrivée et s’approcha de moi, et après avoir considéré attentivement mon visage et mes mains, me tourna le dos d’un air dédaigneux et se mit à hennir en prononçant souvent le mot yahou.
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La règle du jeu est ici
les commentaires sont modérés depuis le 12 août afin que la réponse ne soit pas connue de tous trop rapidement. Bonnes recherches 🙂
Coucou Valentyne…
Il s’agit de « Le Voyage chez les Houyhnhnms » dans Les Voyages de Gulliver de Jonathan Swift,
Bon dimanche number one, puisque demain sera number two en terme de boulot (mais peut-être es-tu en vacances, suis-je bête !)
Bisousssssss
Coucou Martine
Bravo pour la réponse 🙂
Les Houyhnhnms ! Un nom pas facile à dire
Bonne journée à toi (ensoleillée j’espère )
Bisesss
Les voyages de Gulliver de Jonathan Swift. J’avoue ne l’avoir jamais lu !
Coucou Kathel 🙂
Bonne réponse
Des « voyages » j’ai juste lu la partie
Des Houyhnhnms que l’on trouve séparément facilement 🙂
Ah, celui-là, je crois l’avoir : « Les voyages de Gulliver » de Jonathan Swift.
Oui Bravo Lydia :-
Celui-ci ne me dit rien du tout..
Mais tu as dû te régaler en le lisant. 🙂
Bises et douce journée.
un livre effectivement très intéressant 🙂 le narrateur sait convaincre son lecteur …
Bisess Quichottine