U4 – Stéphane – Vincent Villeminot

U4

U4 STEPHANE

Une histoire , 4 auteurs, 4 points de vue.

Quand j’ai vu que ma bibliothèque préférée avait acheté les 4 tomes de cette « série ado », je n’ai pas hésité un instant.
J’ai emprunté « Stéphane » illico (car j’avais aimé Réseaux du même auteur) et j’ai réservé les trois autres.

Pour situer l’histoire en deux mots: En France de nos jours, une épidémie du virus U4 a éliminé 90 % de la population mondiale en quelques jours. Parmi les rescapés, ne figurent quasiment que des ados de 15 à 18 ans. Stéphane est la narratrice de ce tome (oui Stéphane est une fille et maudit ses parents de lui avoir choisi ce prénom prétendument « mixte »)
Elle vit à Lyon.
Hasard de lecture, je commence cette série par l’avis de Stéphane dont le père, épidémiologiste, a été chargé de prendre en charge la catastrophe au niveau de la France.
Le lecteur saura assez vite pourquoi les survivants ont tous entre 15 et 18 ans. Parmi les adultes, il semblent que juste quelques médecins et quelques militaires aient survécu.
Ce premier tome m’a beaucoup intéressée. Stéphane est au lycée et est déjà mûre, elle a la tête sur les épaules et sait réagir devant l’urgence. Elle ne manque pas de courage. Assez rapidement elle décide de partir pour Paris pour rejoindre son père au QG de crise.

Stéphane, avant la catastrophe, jouait à un jeu vidéo en ligne « Warrior of Times  » et un message de l’organisateur du jeu a convié les « experts  » du jeu à se retrouver sur Paris le 24 décembre : ira-t-elle ou non au rendez vous ? Peut-on envisager comme certains le croient un « retour en arrière avant l’épidémie » ?

J’ai aimé : l’action dans ce livre (pas de temps morts), l’évolution des personnages devant la mort de tous leurs proches, l’organisation dans le camp de survie, la dure vie plongée dans le chaos… Et aussi la rencontre entre Marco, François, Yannis et Stéphane.
Les caractères devant l’adversité se révèlent …ou flanchent…

En plus de l’action, ces jeunes se posent toutes sortes de questions : la démocratie peut-elle s’exercer quand la survie est en jeu ? à quoi me sert mon iphone alors qu’il n’y a plus ni électricité, ni réseaux, ni infrastructures….Peut on accueillir tout le monde dans le camp de survie (les derniers arrivés au camp de Lyon sont des « sous-citoyens » alors que leur seul tort est d’avoir été élevés en dehors de Lyon).
Dans ce tome, on entrevoit à peine Koridwen et Jules. J’ai hâte de découvrir leurs aventures respectives.

Le hasard des réservations de bibliothèque fera que le deuxième tome lu sera Yannis, un des compagnons de la première heure de Stéphane … Il faudra vraisemblablement une peu de temps avant de découvrir les deux derniers.

Un extrait :

Dans la rue Saint-Michel, je croise deux nouveaux cadavres. Difficile de les ignorer, ceux-là, ils sont au beau milieu de la chaussée. Ils se tiennent par la main, deux amoureux tragiques dont la mort n’a pu séparer l’étreinte, fauchés là par les fièvres au pied de leur immeuble, peut-être, ou bien se sont-ils retrouvés à cet endroit pour en finir ? Avaient-ils vingt ou soixante ans ? Seuls leurs vêtements me font pencher pour la première hypothèse. Pour le reste, c’est impossible à dire : ils n’ont plus de visages, couverts de sang séché, leurs mains sont déjà travaillées par la putréfaction. Roméo + Juliette ?
Ne compatis pas, ne brode pas.
« Que sais-tu, Stéphane ? Que comprends-tu ? Analyse… »
Le sang. Les croûtes de sang. Les fièvres.
Des faits. Quels faits ?