Chez Asphodèle c’est ici
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Le cœur au bond
Rien n’a changé
Les fleurs du paravent montent jusqu’au plafond
La serrure secrète retrouve sa chanson
La fenêtre est ouverte
Je regarde courir la Loire jument verte
L’écume des corbeaux qui flotte au bord du toit
C’est toujours toi qui m’accueilles
Au bas de l’escalier
Des algues de lumière enchaînent tes épaules
Et le serpent de ciel aurait pu t’étouffer
Quand tes mains voleront sous les prèles
Quand la terre baignera tes paupières fossiles
Je reprendrai la vie où tu l’auras laissée.
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René Guy Cadou – Années-lumière 1939