Son corps vert, comme une gaine,
Sort à moitié de la Loue
Elle, mi Lorelei, mi-sirène
Ondule entre les vagues frou-frou
Le soleil luit dans ses écailles
Elle s’allonge sur la mousse,
Se réchauffe et tressaille
D’un bond, elle plonge et éclabousse
La nymphe a disparu
Verte, glissante algue-liane
Immergée dans la forêt et son rû
Cabotine comme une courtisane
Ne reste alors que l’azur
Jusqu’au moment où la Pataude
Ressort et s’allonge dans la verdure,
Bijou dans un écrin d’émeraude.
Son buste arrogant incliné
Se couvre de lierre grimpant
Elle rampe, hypnotisée,
Et s’enroule, queue de serpent.
Dans la forêt profonde
La belle arpente le Jura ;
Le soleil dans sa ronde
Est prisonnier de son éclat.
Si on croise ses yeux troubles,
Pierres dures à l’arête de cuivre,
Leurs intensités redoublent
Quand on la nomme la Vouivre.
De quelle feuille tendre,
De quelle brindille, de quelle eau,
De quel végétal peut-elle descendre ?
D’où vient le vert de sa peau ?
D’un cactus sec et piquant ?
Ou de la jade du nénufar ?
Avec sa pâleur des olives d’antan
Nul besoin de rouge ou de fard.
Cheveux de luzerne ou fougère
Glissent sur ses épaules menthe ;
Le passant elle l’enferre
de sa voix vivifiante.
Elle s’approche entre les roseaux
Sous le prétexte d’un baiser
Séduit l’amoureux, son héros
et d’un coup de rein emporte l’infortuné.
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Projet 52 Nuances de verts avec le sujet « Poésie»