Don Gaetano regrettait la nature qu’il avait connue en Argentine. Les plaines où les troupeaux paissent en liberté, où le tonnerre éclatait « à coups de tarentelle et où la terre était une piste de danse du ciel. »
Etre orphelin était la condition naturelle, nous étions tous des orphelins, bêtes et hommes, sur une plaine vaste comme un océan.
L’Argentine donnait de l’espace à volonté.
Les solitudes réglaient leur respiration face aux horizons.
Je m’étais enfui là-bas sans savoir allumer un feu.
L’Argentine m’a appris à vivre, c’est-à-dire à survivre.
Tout autre chose que vivre, qui est passer le temps.
Survivre a pour objectif la fin de la journée, le bon endroit pour bivouaquer, de l’eau pour le cheval et du petit bois pour le feu.:
Le jour avant le bonheur – Erri de Luca
Le jour avant le bonheur – Erri de Luca
22