Le jour où : L’écho de mars – Et quelquefois j’ai comme une grande idée – Ken Kesey

L’an dernier, Carnetsparesseux nous conviait à écrire sur le thème ‘ »l’écho de mars ». Voici un extrait de ma dernière lecture (de février donc)

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Et quelquefois j’ai comme une grande idée – Ken Kesey

Je connais un endroit un peu au sud de la maison Stamper, en s’engouffrant dans le surgissement soudain des montagnes pour remonter le profond canyon de granit croisé par la branche méridionale de la Wakonda Auga, où il est quelquefois possible de chanter en canon avec soi-même si l’idéee nous en prend. Tiens-toi debout sur une pente boisée surplombant la petite rivière émeraude qui serpente en contrebas, et ta voix portera jusqu’à un majestueux amphithéâtre évidé dans la falaise de roches nues de l’autre côté du gouffre : « rame, rame, rame doucement dans le courant…(*) » – et au moment exact où tu entonnes « joyeux joyeusement », l’écho s’élance, « Rame, rame, rame…. », parfaitement en mesure. On peut donc chanter en canon avec l’écho. Mais il faut prendre garde à bien choisir sa hauteur et son tempo ; impossible de changer de ton si l’on est parti trop aigu, ni de ralentir si l’on est trop rapide…. car l’écho est un maître inflexible et cruel : il faut chanter selon sa dictée, ce n’est certainement pas lui qui se pliera à ta voix. Et même après avoir laissé derrière toi ce phénomène acoustique mousseux pour reprendre ta randonnée ou  ta partie de pêche, tu ne peux t’empêcher d’avoir la sensation, longtemps après, que la mélodie que tu sifflotes, l’hymne que tu fredonnes ou la chanson que tu entonnes s’harmonisent invariablement avec un écho encore à venir, ou qui répercute un air oublié depuis la nuit des temps….

(*) Comptine américaine très populaire qui se chante en canon (NDT : Antoine Cazé)

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Aujourd’hui, c’est le jour où je me dis que c’est fabuleux Internet pour trouver une référence suite à une lecture :