La lumière des étoiles mortes – John Banville

lumieres etoiles

Alex se souvient, cinquante ans après, de son adolescence : de son amitié avec Billy, et de son idylle avec sa mère (35 ans soit 20 ans d’écart entre les amants).
Sur deux saisons, un printemps et un été, John Banville nous brosse un portrait d’un adolescent fougueux et boudeur (qui comprend mal ce qui lui arrive) mais aussi d’un homme fragile, qui survit tant bien que mal après le suicide 10 ans auparavant de sa fille Cass (sa fille avait une maladie mentale).
De nos jours, Alex essaie de venir en aide à Dawn – l’actrice vedette dans le film où il joue également- à surmonter sa dépression.
D’une écriture très visuelle, pleine de lumières, de flash black et détails marquants, John Banville s’interroge sur la « Qualité » de nos souvenirs, la part de miroirs déformants que nous donnons à chaque événement de notre vie.
La fin est surprenante et convaincante .

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Ce livre m’a un peu fait penser à « Une fille qui danse » de Julian Barnes (Même point de départ : Un homme la soixantaine qui se remémore son passé, il s’interroge sur la part réelle de nos souvenirs et de la part « fabriquées » , des interrogations également  autour d’un suicide mais la ressemblance s’arrête là.
Il y a une « vraie » histoire d’amour cependant dans « la lumière des étoiles mortes » (que l’on n’a pas dans « une fille qui danse »)

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En conclusion : un livre passionnant sur le premier amour et les souvenirs que l’on se fabrique.

Un extrait la toute première rencontre de MmGray et Alex (Alex a 10 ans, il rencontre Mme Gray en bicyclette, le vent est fort et a fait envoler ses jupes)
J’aurais pu copier aussi la magnifique scène du miroir où la première vraie rencontre avec Mme Gray.

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Je pense en particulier au temps jadis, à ma jeunesse, quand on pouvait croire que les femmes sous leur robes – à l’époque qu’elles étaient celles qui ne portaient pas de robes, à part la golfeuse baroque ou l’enquiquinante vedette de cinéma dans son pantalon à pli? – trottaient équipées, par les bons soins d’un fournisseur de la marine marchande, de toutes sortes de voilures et gréements, focs, brigantines, bigues et étais. Ma Madonne de la bicyclette, maintenant avec ses jarretelles tendues et ses culottes en satin blanc nacré, avait tout l’allant et la grâce d’une fine goélette navigant hardiment par un fort grain de noroît. Apparemment aussi surprise que moi par l’affront que le coup de vent avait infligé à sa modestie, elle baissa les yeux vers ses cuisses, releva la tête dans ma direction, haussa les sourcils en faisant un O avec sa bouche, puis lâcha un rire glougloutant, aplatit sa jupe sur ses genoux d’un revers de main insouciant et s’éloigna allègrement. Je crus avoir entrevu la déesse en personne, mais quand je me retournai sur elle, je ne vis qu’une femme qui s’éloignait en brimbalant sur une grande bicyclette noire, une femme arborant un manteau à épaulettes ou avec des pattes telles que le voulait alors la mode, des bas dont la couture était de travers et des cheveux coupés au carré, exactement comme ma mère.

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Challenge top 50 chez Claire
Dans la catégorie livre recommandé par un ami et même deux voir ici le billet d’Asphodèle et ici le billet de Mind

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11 réflexions au sujet de « La lumière des étoiles mortes – John Banville »

  1. Un texte magnifique, une belle histoire qu’on oubliera pas le lendemain et du fond ! Sont forts ces irlandais ! J’avais beaucoup aimé aussi une fille qui danse même si je ne m’en souviens plus tant que ça !

  2. Le billet d’ASpho m’avait beaucoup séduit, MTG avait enfoncé le clou et ton enthousiasme (moindre que celui de la grande prêtresse quand même) me convainc de m’y pencher sérieusement.
    Bonne journée

  3. Ping : Aujourd’hui « liste  – 9 juillet | «La jument verte

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