Lecture commune avec Noctenbule
Quelle épopée ! Quelle imagination ! Que dire sur son roman fleuve où tout a été dit ! 400 pages de l’histoire de Ursula et José Arcadio Buendia qui fondent Macondo, petit village à l’écart de tout en Colombie.
Leur établissement dans ce coin perdu vient d’un crime que José Arcadio a commis (il veut fuir le remord et le fantôme de l’homme qu’il a tué lors d’un « duel d’honneur »). Ursula et José Arcadio s’enfuient également de leur village natal car ils sont cousins et veulent éviter la « malédiction de la consanguinité » qui pourrait leur faire avoir un enfant avec une queue en tire-bouchon.
Gabriel Garcia Marquez ne se contente pas de raconter leur histoire mais aussi celle de leurs descendants. Ce récit mêle réalité et fantastique et au détour d’une page il n’est pas rare de croiser un tapis volant, un gitan qui revient de la mort, une « peste de l’insomnie », un « père » qu lévite grâce à du chocolat chaud (!) ou bien encore un homme qui vit entouré de papillons jaunes annonçant son arrivée.
Ursula mène sa famille d’une main de maître et c’est le personnage qui m’a le plus plu : d’un énergie époustouflante, elle est celle qui maintient le cap et fait « tourner » sa maisonnée entre guerres, naissances et deuils. Un peu avant sa mort (entre 110 et 120 ans) on sent le début du lent déclin jusqu’à un final tragique et mystérieux : la malédiction de l’inceste frappera les survivants. Les autres personnages féminins sont également savoureux que ce soit Rebecca et Amaranta qui luttent pour séduire le même homme, que ce soit l’évanescente (ou simplette) Rémedios-la-belle ou la jeune Meme au tragique destin.
Il est parfois difficile de se retrouver dans tous les personnages (d’autant plus qu’il est coutume d’appeler les enfants avec les prénoms de leur parents ou grands parents). Cent ans de solitude fourmille de détails savoureux et les personnages semblent vivants bien que parfois marionnettes de leurs destins. Pas de date dans ce roman, un livre où l’arrivée du train fait figure de miracle.
Enfin, Dieu y est malmené et traité avec désinvolture.
J’ai souvent ri 😉
Un extrait (dialogue entre Ursula et José son mari)
– Puisque personne ne veut partir, nous irons tout seuls.
Ursula ne s`émut pas pour autant.
– Nous ne nous en irons pas, dit-elle. Nous resterons ici parce que c`est ici que nous avons eu un enfant.
– Nous n`avons pas encore eu de mort, répliqua-t-il. On n`est de nulle part tant qu`on n`a pas un mort dessous la terre.
Ursula lui repondit avec une douce fermeté :
– S`il faut que je meure pour que vous demeuriez ici, je mourrai.
En conclusion : Wahou !
Challenge à tout prix d’Asphodèle (prix Nobel de littérature 1982), Challenge Amérique Latine avec Eimelle, Tour du monde avec la Colombie et enfin les 100 livres à avoir lu chez Bianca.
J’ai adoré ce livre,mais pour en venir à bout il m’a fallu le repos forcé d’une jambe dans le plâtre.
C’est vrai que les prénoms repris de générations en générations (et, dans mon cas, encore multipliés par la fièvre), ajoutent une belle part de mystère à des histoires déjà assez tortueuses :
un antidote à Guillaume Musso 🙂
Coucou Carnetsparesseux
Lire ce livre avec de la fièvre doit être un sacrée expérience 🙂 Peut être avait il la fièvre d’ailleurs quand il l’a écrit 🙂
J’espère que ta jambe cassée est bien remise 😉
Bises et bon weekend 🙂
Je n’ai pas envie de lire ce genre de livres et pourtant je sais que c’est quasiment un classique et que cet auteur est un très grand écrivain. So many books, so little time…What can i do ? Tiens ça me rappelle une chanson…
Bises et belles lectures !
Coucou Mind 🙂
Je fredonne ta chanson de bon matin 🙂 et va savoir pourquoi sur une musique de Mylène Farmer 🙂
Bises
J’aurais presque pu participer à votre LC car je suis en train de le lire et c’est vraiment un livre exceptionnel !! Quel ton narratif et quelle histoire !! C’est vrai qu’Ursula est attachante.
Exceptionnel est bien le mot 🙂
Je viendrai lire ton billet Denis 🙂
Bonne journée 🙂
Rien lu de cet auteur jusqu’à présent!
Bon weekend.
Un pavé celui là … J’ai lu « chronique d’un mort annoncée » qui m’avait bien plu aussi (moins « fantastique » que celui ci )
Bises Philippe
Je l’avais commencé il y a 6 mois mais sans accrocher vraiment, bon, cela dit il y a 6 mois je n’accrochais pas à grand-chose, je le garde au chaud pour une période où j’aurais du temps ! 😉 Beau billet Val ! 😀 Bises
Merci Asphodèle 🙂
Je l’ai lu pendant mes vacances au calme 🙂
Je crois que j’aurais eu du mal dans le métro 🙂
Bisous 🙂
Je le lirai avec plaisir, tu me donnes l’envie. Je souris et pense tout à coup aux Frères Karamazov, quand tu dis ton ressenti dans cette valse des noms des personnages. Je ne faisais que relire ces noms à haute voix pour savoir et retenir qui était qui… mais il y a bien longtemps…
Bonsoir Patchcath 🙂
Ah les frères Karamazov …de bons souvenirs aussi 🙂
« Cent ans de solitude » est beaucoup plus gai et plein d’humour 🙂
Bon weekend 🙂
il faudrait vraiment que je me décide à le lire! Merci pour le challenge!
Coucou Eimelle 🙂
Il me reste plein d’auteurs sud américains à découvrir 🙂
Bonne soirée 🙂
J’ai débuté ce roman il y a un an mais je n’étais pas allée au bout de ma lecture. Je pense que chaque roman a sa période propice, je n’ai pas dû le lire au bon moment. Puis il y avait tous ces noms, j’étais complètement perdue. C’est peut-être un livre à lire à tête reposée, quand on a du temps devant. J’avais tellement aimé « L’amour au temps du choléra » et tant d’autres de l’auteur. Très beau billet Val. Bisous
Bonjour Nadine
J’ai lu ce livre pendant des vacances imprévues en septembre 🙂 et être dispo et bien reposée aide à suivre cette épopée 🙂
Bonne journée 🙂
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