Il y a deux ans, Gwenaelle nous proposait de rédiger un poème avec pour thème « Nostalgie poétique » , il fallait utiliser ces dix titres de Modiano :
L’herbe des nuits / Dans le café de la jeunesse perdue / Un cirque passe
Chien de printemps / Fleurs de ruine / Vestiaire de l’enfance / La petite Bijou
Rue des boutiques obscures / De si braves garçons / La ronde de nuit
Voici ma proposition et les autres participants sont ici
La petite Bijou
D’un pas hésitant, la vieille dame déambule
Elle trébuche, se rattrape, funambule
Pour son dernier voyage, elle ressasse
Sa vie comme un instant de grâce.
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Sa peau est ridée, mais sa mémoire ne lui joue pas de tours
Elle se souvient, de tout, de l’amour et du miel
Dans le café de la jeunesse perdue, les jours jouent à rebours.
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La petite Bijou a défilé, enturbannée, le long des gratte-ciel
Elle a défilé sous les acclamations et les vivats
Elle a défilé dans les avenues numérotées
Elle a défilé dans la rue des boutiques obscures.
?
Devant elle, Sophie aux longues jambes si sûres,
Remuait son long cou gracieux sans prendre ombrage
Pour la Bijou, une fanfare lance un dernier hommage
Pour son dernier voyage, la petite Bijou ressasse
Sa vie comme un instant de grâce
?
Elle se dirige cahin-caha vers sa dernière demeure
De l’heure des nuits, elle a gardé le goût frais de l’eau
Elle voit passer devant ses yeux presque clos
Mr Loyal et son fouet, les clowns, les acrobates ,
Les palefreniers, de si braves garçons un peu pirates.
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Son corps est une fleur de ruine mais jamais elle ne se trompe
Elle se souvient des noms et surnoms disparates :
Sheeta, Bagherra, Mowgli le drôle de zèbre
et son Jumbo de fils qui la suivait docilement
Nullement effrayé par le bruit des tambours.
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Pour son dernier voyage, la petite Bijou ressasse
Sa vie comme un instant de grâce.
C’est son dernier jour, chien de printemps
Elle a vécu cent ans mais une dernière fois
Elle aimerait revivre le vestiaire de l’enfance,
Pour pouvoir dans la ronde des nuits
Entendre les enfants qui crient, des étoiles dans les yeux
« Un cirque passe, un cirque passe ».
Voilà un exercice qui n’a pas dû être facile à réaliser! Bravo pour ce poème.
Je me demandais ce qu’avait écrit Modiano. Voilà titres pour me répondre. Je n’en connais aucun. Je n’ai sans doute rien lu de cet auteur à la une de l’actualité.
J’ai réalisé, il y a quelques années, un exercice de ce genre avec quelques titres des oeuvres de Magritte. Exercice intéressant.
Bon samedi.
Coucou Philippe 🙂
Ce texte n’a pas été très long à écrire
L’atelier de Gwenaelle avait lieu le dimanche (elle a arrêté il y a quelques mois) et souvent je m’y mettais le jour même : 2h maxi 🙂
De Modiano, j’en ai lu deux seulement « rue des boutiques obscures » que j’ai Énormément aimé et » boulevards de ceinture » que je n’ai pas aimé du tout 😉
Tu as mis ton texte inspiré de Magritte sur ton blog ?
Bon weekend 🙂
Quelle bonne idée de rappeler cet atelier! je l’avais oublié!
Coucou Claudia 🙂
Cet atelier et les bonnes idées de Gwenaelle me manquent …
Je suis allée relire ton poème 🙂
Bonne soirée 🙂
Je copie l’idée, pour mon billet de demain, je ressors mon poème de l’atelier et je mets ton lien ! Que de bons moments cet atelier ! Je me souviens l’avoir écrit en une heure, un record ! Mais ce n’est pas « l’heure des nuits » mais « l’herbe des nuits » !!! 😆 Te connaissant, tu as encore arrangé ça à la sauce Val !!! Bises 😀
Coucou Asphodèle 🙂
Je suis contente que tu sois de retour 🙂
Pour l’heure des nuits , je n’avais pas vu l’erreur …je m’en vais corriger des que possible
Bisessss
Hi Val et moi qui pensais que tu avais peut-être fait exprès, donc j’ai bien fait de te le dire !!! 😆 Un Nobel : on n’écorche pas ses titres !!! 🙄 Bisouxxxxxxx♥
Lol 😉
Je vais aller voir le sujet de ce livre , l’herbe des nuits 🙂
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