. Je te suis dans l’ombre depuis longtemps et ton annonce dans « A la recherche du temps perdu » m’incite à sauter le pas, que dis-je à te déclarer ma flamme ! Je préfère avoir des regrets de t’écrire et de te paraître folle que de rester silencieuse plus longtemps. Tu as changé ma vie, rempli mon quotidien d’une myriade d’étincelles…. Sache cependant que je saurais me faire discrète : notre amour restera un secret entre toi et moi. La presse à scandale serait ravie de nous traîner dans la boue (vu notre écart d’âge).
. Ton annonce : « Silence suspect, se voir qd, où ? Courage, lutte avt éclaircie. Trust in you babe. C. » m’a redonné confiance en notre idylle. Je suis silencieuse parce que Sigmund (je change les noms pour qu’il ne se reconnaisse pas car sinon il risque d’augmenter ma dose de médocs) m’interdit tout coup de fil, eu égard comme il dit à ma « fragilité émotionnelle ».
; Faire la découverte de ton blog m’a fait revivre et m’a donné un regain d’énergie : ton magnifique article sur « Confiture » m’en a bouché un coing, ceux sur les fables de la Fontaine m’ont fait pleurer de rire. En parlant de pleurer , j’alterne ici des périodes d’allégresse et des périodes d’abattement intense, un peu comme des montagnes russes, l’ivresse de la vodka en moins. Je suis sûre que c’est ce que tu as voulu dire avec ton « lutte avant l’éclaircie », à moins que tu ne voulais parler du manque de soleil sur Paris cet été, je m’interroge.
; La nuit, je profite du calme du pavillon pour lire tes articles, je ne commente pas pour ne pas attirer l’attention de Sigmund qui me regarde avec bienveillance mais je sais qu’il m’épie . Puis je te poser une question indiscrète ? pourquoi ce pseudo de Carnet Paresseux ? as tu les yeux bleus océan ou verts bouteille ? D’accord , cela fait deux questions, mais quand on aime on ne compte pas …. Ces interrogations m’ont occupée de longues nuits où, noctambule et insomniaque, je t’imagine sur ton bureau appliqué à écrire tes chroniques, en pensant à moi. Quelle jubilation quand j’ai vu que tu te mettais à ma place pour écrire à Clark Kent ! Comment savais tu que je rêve de lui les nuits de pleine lune ? encore une question !
. Je lutte pour ne pas me laisser submerger par mes cinq siècles de vie, j’ai trop vécu, il me faut du repos et je ne veux pas revenir dessus surtout pas pendant les séances organisées par ce maudit Sigmund. Je te raconte rapidement une séance de « thérapie » comme ils disent : chacun notre tour (nous sommes 6 : César, Cléopatre, Albert (Einstein), Jeanne (d’arc), Napoléon et moi même, Mona), nous parlons de notre semaine, de nos efforts pour communiquer avec nos proches…Sigmund s’est mis en tête de nous faire danser pour libérer nos émotions. Hier j’ai chanté toute la journée YMCA, en pensant à toi , je t’imagine avec les traits de Jean Marais : lui ressembles-tu ? J’ai vu Peau d’âne des dizaines de fois.
Je crois que c’est l’une des causes de ma rechute : se trémousser sur des paroles débiles comme « »Young man, there’s no need to feel down. I said, young man, pick yourself off the ground. I said, young man, ’cause you’re in a new town » alors que je suis au comble de ma féminitude, c’est la goutte qui a fait déborder le vase.
. Lundi j’ai refusé net de me plier à cette mascarade, j’ai pris ma pose préférée, tu sais celle avec la main droite délicatement posé sur le poignet gauche, un sourire mystérieux et des yeux noyés dans la brume, regardant au loin. Je respirais doucement afin que les autres ne voit pas mon amour pour toi qui veut déborder de mon opulente poitrine.
. Devant l’insistance de Sigmund et de mon mépris silencieux, Napoléon a grogné (je précise qu’il s’agit du Napoléon d’Orwell, le cochon, pas l’autre Napoléon, l’autre usurpateur avec sa main dans sa redingote). Cela a mis une belle pagaille : Sigmund a cru que Napoléon se moquait de lui, César voulait embrasser Cléopâtre, elle voulait faire taire Albert qui déclamait e=Mc2 mon amour, Jeanne chantait qu’elle ne regrettait rien et qu’une vie sans imprévus n’est pas une vie. Moi, j’étais calme et stoïque, j’engrange des idées pour mon prochain bouquin qui relatera Notre Histoire.
Sur ce cher Carnetsparesseux, je te laisse par la pensée (Voici mon adresse si tu veux me rendre visite : Hôpital Saint Anne, Pavillon des célébrités, rue Sigmund Freud – 75000 Paris, dépaysement garanti !). Une nouvelle vient d’arriver , je me charge de la mettre au parfum : Elle se prend pour une Jument Verte et fait des bonds partout : je vais avoir du boulot !
. Ta mona Lisa qui t’aime (j’espère que tu me pardonneras mon espièglerie)
Les plumes d’Asphodèle : Liste officielle suivie des trois mots en M : 23, donc on pouvait en supprimer un (je n’ai pas gardé Hélianthe). regrets, engranger, boue, repos, découverte, hélianthe, regain, bond, imprévus, recherche, espièglerie, confiture, allégresse, jubilation, noctambule, brume, respirer, dépaysement, magnifique, bleu, marais, maudit, myriade. liste facultative (14 mots) : j’ai pioché dedans…… Rien, sourire, montagne, déménagement, soleil, question, sagesse, océan, ivresse, tempête, lune, rêve, emménager, mer.
et la consigne de Tu dînes ce soir : Le principe général est le suivant : répondre à l’annonce ci-dessous : « Silence suspect, se voir qd, où ? Courage, lutte avt éclaircie. Trust in you babe. C. » Pour la quatrième et dernière lettre, vous vous mettrez dans la peau de Mona Lisa (beaucoup plus sage) en passant sur votre plus ou moins vieille sono YMCA de Village People.