Attention spoiler – La fin du premier tome de cette trilogie était terrible avec la mort accidentelle de Gabrielle, femme dont j’avais adoré suivre la vie dans le Québec des années 30. J’ai retrouvé dans ce tome tous les personnages qui m’avaient plu (et des nouveaux) avec Adélaïde, la fille de Gabrielle, ses frères et soeurs, son Florent et bien entendu Nic.
L’action se passe dans les années 40 dans un Québec très marqué par la guerre mondiale : les jeunes gens partent au front en Europe un par un. Marie Laberge fait très bien ressentir les longs mois d’absence sans nouvelles de la part des jeunes gens, les femmes qui restent et s’occupent des enfants en travaillant et s’inquiétant pour leurs maris, frères, fils ou amants. Adélaïde est aussi forte que Gabrielle et fait face avec courage. Pour éviter le scandale, elle accepte la demande en mariage de Nic pour ne pas devenir fille-mère. Son père, effondré à la mort de Gabrielle, la renie en apprenant qu’elle est enceinte de Ted, un homme marié. Adélaïde, à 19 ans, fait le dur apprentissage de se retrouver seule ou presque, abandonnée par l’Eglise qui la condamne : « Je vais élever notre enfant pour qu’il connaisse la bonté d’une païenne et qu’il ignore l’intolérance des croyants. »
Le mariage d’Adélaïde avec Nic au départ a pour but de » masquer le scandale » et devient peu à peu un amour profond et sincère. Nic parle ainsi à Adélaïde : « Quand je t’ai épousée, je t’aimais déjà sans le savoir. Mais j’avais renoncé, à cause de Ted. Je ne voulais qu’une chose : que tu aies cet enfant en paix, que tu ne perdes pas tout. J’ai aimé ta mère comme un fou, probablement autant que tu as aimé Théodore Singer. Tout en toi ressemble à Gabrielle, mais tout est ardent, fervent avec toi. La vie avec toi est pleine d’électricité, tu ne regardes rien comme les autres, tu déranges toutes les habitudes, toutes les normes, tu es si entière que tu peux faire peur. Tu es un orage, Adélaïde, ta mère était un lac calme. Chez toi, la vie est affamée, chez elle, on pouvait se reposer. Tu as sa taille, mais ton élégance fracasse au lieu d’être discrète. Je ne sais pas pourquoi, tu es la seule femme dans ma vie à me mettre aussi fort au défi de vivre. Gabrielle s’arrêtait toute seule, toi, je ne pourrais même pas te ralentir. Personne ne le peut. Et c’est ce qui fait que, malgré ta ressemblance avec elle, tu es toi, différente, plus forte et uniquement toi. Gabrielle disparaît devant toi. »
Léa, la fille d’Adélaïde et de Théodore, parti combattre en Angleterre, est charmante avec ses remarques enfantines et ses « pourquoi ».
Florent est également présent auprès d’Adélaïde et devient un grand couturier, il résiste ou essaie de résister à ses « tendances » homosexuelles.
En conclusion : une histoire passionnante qui m’a également appris énormément d’évènements sur la seconde guerre mondiale.
Challenge Pavé de l’été chez Brize (660 pages), Québec en septembre chez Karine et Yueyin Challenge Francophone chez Denis