Pablo Neruda – La centaine d’amour – 29

jeudi-poesie

Allez chez Asphodèle lire les trouvailles des autres participants 😉

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Tu arrives du Sud avec ses maisons pauvres,

dures régions du froid, du tremblement de terre

qui, même quand leurs dieux roulèrent dans la mort,

ont donné la leçon de la vie dans la glaise.

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Tu es un poulain de glaise noire, un baiser

de boue sombre, amour, coquelicot de glaise,

ramier du crépuscule éployé sur les routes,

tirelire à chagrin de notre pauvre enfance.

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Fille, tu as conservé ton coeur de pauvresse

et tes pieds de pauvresse habitués aux cailloux,

ta bouche qui n’eut pas toujours du pain ou délice.

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Tu es du pauvre Sud, d’où est venue mon âme :

dans ton ciel ta mère lave toujours du linge

avec la mienne. Amie ainsi je t’ai choisie.

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Pablo Neruda – La centaine d’amour – 29