Maître Jockey , sur un poney perché,
Tenait en ses mains un balai.
Maître Colley, par l’objet intrigué,
Le regardait en biais :
« Hé ! bonjour, Monsieur le Jockey.
Que vous êtes poli ! que vous me semblez haut !
Pourquoi un balai ? Une cravache
Me paraîtrait plus appropriée,
Avec ce balai, vous faites un peu apache
A ces mots le Jockey ne se retient pas de crier ;
Je suis petit, ce balai, c’est pour les toiles d’araignée
Il ouvre alors ses mains, ce grand dadais
Le Colley se saisit du balai : « Mon cher jockey,
Apprenez que tout balayeur
Gène ceux qui sont sur sa route
Cette leçon vaut bien un balai, sans doute. »
Le Jockey, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
La morale
Il ne faut jamais dire « Fontaine, je n’apprendrai pas tes fables »
mais « avec le Printemps des poètes, tout devient une fable »