Il était une fois un pays où vivait un roi tout en haut d’un château, qui lui même était perché tout en haut d’un arbre, qui lui même était perché tout en haut d’une colline d’argile. La vie s’écoulait paisible jusqu’au jour où le roi perdit un peu la tête. Le phénomène se produisit lors du grand bal annuel. Lors de la farandole finale, le roi Edouard s’était pris les pieds dans la traîne pailletée de la reine qui s’était déguisée en fée. Il s’était étalé de tout son long, assommé. A son réveil, le roi ne savait plus qui il était, comment il s’appelait , le néant. La reine s’inquiéta et fit venir son plus fidèle chevalier, Philibert.
J– Philibert, lui dit elle, le roi a perdu le nord. Je compte sur toi pour l’aider à retrouver ses sens. Pour cela il faudrait que tu nous rapportes la rose des vents, l’unique fleur qui pousse au pôle nord, justement. Tu peux prendre le cheval que tu veux dans l’écurie.?
Le visage de Philibert s’éclaira d’un grand sourire. D’un côté il était content de servir son roi et de l’autre il était ravi de l’escapade qu’il allait pouvoir faire au côté de Verveine , la jument la plus rapide du pays. Verveine était une délicate jument d’un vert tendre à mi chemin entre couleur concombre et vert caca d’oie.
Ni une ni deux, Philibert enfila sa tenue de camouflage, pris sa baguette magique et il réveilla Verveine qui roupillait. Il lui ordonna de mettre sa selle et l’enfourcha, léger comme une plume, pour ce long voyage à la recherche de la rose des vents.
Verveine, comme à son habitude, ronchonna mais finit par se mettre en route, réprimant une grimace quand elle vit du haut de l’arbre tout le chemin qui les attendait.
Au départ l’aventure commença bien : Verveine malgré son vertige bien connu allait vivement et avançait d’un pas uni et alerte. Descendre de l’arbre sur lequel était bâti le château leur pris à peine une journée.
Arriver en bas de l’arbre, Philibert se demanda bien où pouvait être le nord , il se tourna à droite, puis gauche et finalement sur les conseils de Verveine qui avait enfin fini de ronchonner partit tout droit, vers ce qu’il espérait être le nord.
Après une autre journée de marche, Les deux compères arrivèrent à un lac qui semblait immense. Comment traverser cette étendue d’eau ? Jamais à cours d’une idée, Philibert trouva deux arbres étranges, des arbres métalliques , qui poussaient dans ce pays étrange et les lia entre eux, Il incita Verveine ensuite à monter dans ce bateau improvisé. En fait il dut la pousser et la tirer car la pauvre bête ne put dissimuler sa peur panique de l’eau. Il essaya la flatterie (« tu es la plus courageuse, Verveine »), le mensonge (« Cela ne durera qu’une minute de traversée, ma belle ») mais rien n’y faisait la jument refusait obstinément de grimper dans ce vaisseau étrange. Elle criait : « je ne peux pas grimper là dedans , je suis sujette aux crises d’hippocrisie »
Philibert finit par l’avoir à l’usure en lui promettant une botte de carottes fraîches pour leur retour.
Il se mit à pagayer comme un gondolier vénitien, n’écoutant pas les cris apeurés et plaintifs de Verveine, qui se sentait virer du vert émeraude au jaune pissenlit. Il faut bien dire que le lac n’était pas très calme et que les vagues apportaient comme une écume couleur crème qui embaumait et dégageait une vague odeur de citron.
Arrivée de l’autre côté du lac, Philipbert remarqua aussitôt l’objet de sa quête la fameuse rose des vents. Verveine la cueillit délicatement entre ses dents.
Au moment où Philibert tendait la main pour récupérer la rose des vents, on entendit un grand cri : « Thomas , c’est quoi cette comédie ? je t’ai déjà dit que je ne voulais pas que tu utilises l’évier pour jouer avec ton armée de Playmobils et en plus tu as vidé plein de paic citron , y’a de la mousse partout maintenant….. »
?
– Oui, mais maman y’a pas d’eau dans ma chambre et Philibert devait sauver le roi ….
les mots collectés par Asphodèle
Visage, camouflage, armée, plume, vénitien, jaune, déguiser, bal, argile, mensonge, embaumer, comédie, celer, mystère, pailleté, crème, farandole, grimace, hypocrisie, dissimuler, unir, usure, unique.
?
Je n’ai pas mis celer sans compter le pauvre « hypocrisie » qui a lamentablement été détourné 😉
Toutes les illustrations ont été prises dans ce livre
Le roi Raoul n’a plus de tartines / Vincent Haudiquet, Pef / Tartamudo / 1999.
Edit du 19 JANVIER : rajout d’une illustration pour Célestine 😉
Quelle imagination, ce Thomas! Très amusant.
Le modèle de Thomas dort encore pour le moment (8H47) mais je me demande ce qu’il va imaginer aujourd’hui 😉
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Que c’est mignon, Valentyne, même si ton texte est long 😉
On le lit sans se lasser, on se laisse porter dans ce monde imaginaire. Verveine est bien sympathique 😆
Ton fils a dû t’inspirer cette histoire. Il est sympa quand même de jouer dans la cuisine plutôt que dans sa chambre 😆
Bon we et gros bisous de Lyon
Dans la chambre il ne peut plus jouer : il y a des rail Brio partout 😉
Bon dimanche Soène 😉
J’ADORE ! Et ton détournement d’hypocrisie était super !
J’aurais bien continué à lire les aventures de tes deux héros, j’y étais !
Coucou Brize, j’essaierai de les faire revenir ces personnages alors 😉
La couleur de Verveine à l’air..hum comment dire… charmante? mdr.
Ton texte est très sympathique.
@Marie et Anne : et qu’est ce qui te « plaît » dans cette couleur ? plus le côté « concombre » ou le « caca d’oie » ?
Hahaha ! Décidément quelle imagination et le détournement de mot est judicieux. 🙂
Merci Jean Charles 😉
Beaucoup d’imagination pour ce texte !
J’aime beaucoup Verveine qui « roupillait » !
Et elle n’a pas toujours le réveil facile 😉 Bonne sieste Nunzi 😉
J’ai toujours aimé les contes et, dès les premiers mots, j’ai su que je ne serais pas déçue. Quelle bonne idée tu as eue d’appuyer ton histoire sur ces illustrations qui sont adorables. Les mots sont invisibles, hormis « hippocrisie » qu’on ne pouvait pas louper 🙂
Et tu as su trouver une jolie fin, inattendue comme il se doit. Ah oui, et puis j’aime toujours autant tes petites touches d’humour parsemées de ci de là…
Merci Mon café
Il s’agit d’un livre pris à la bibli tout à fait au hasard et qui s’est révélé très riche en images 😉
L’imagination chez toi, Val, ça cavale, ça cavale, bride abattue, naseaux fumants, qu’est-ce que j’ai Aymé ce texte. Et puis il en faut de l’idée pour faire pagayer un gondolier vénitien plutôt as de la godille en général. Vive le Roy! Et pur Val, kyrie!
Contente que tu es Aymé 😉 Bon dimanche Edualc-Modrone 😉
Laisser un comm intelligent après Modrone-Edualc est très difficile !!! Superbe de drôlerie ce conte et bien illustré ! ça y est on sait comment s’appelle la jument verte !!! Verveine mais c’est bien sûr ! 😆
Coucou Miss Aspho Verveine a une nombreuse parentèle : Mentalo, Aimée Raude…..Et j’en oublie 😉
Bonjour la couleur de la jument ? Une descendante de la « jument verte » ?
Tout à fait mais celle ci est pour les enfants (l’autre est plus « adulte ») 😉
ce texte prend tout son charme quand arrive Thomas
Tu as tout compris, Evalire, Thomas est le déclencheur de l’histoire même s’il arrive à la fin 😉
J’adore ! j’adhère ! au début de la lecture je pensais au film qui m’a fait rire aux éclats « les aventures de Philibert », ce que j’ai ri ! (je suis bon public), et puis je me suis laissée guidée par la jument verveine, et puis le coup du paic citron, m’a achevé et j’ai compris alors qu’une contine pouvait m’embarquer très loin encore, comme quand j’étais petite, merci, je m’incline
Coucou Janick 😉 Je n’ai pas vu le film dont tu parles mais je vais aller voir si je trouve un extrait 😉
Bonne soirée 😉
Joli conte…A raconter aux enfants…
avec le sourire
J’adore ton avatar Lilou …peut être un jour un conte avec Betty Boop alors ? 😉
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Une très belle histoire ! 😀 Tu es douée. 😀 Tu devrais la finir et la proposer chez coquelicot et compagnie. http://coquelicotetcompagnie.wordpress.com/
J’adore ! 😀
PS : J’ai ajouté le mot dans le dictionnaire, vérifie ma définition, au cas ou ce ne soit pas la bonne. 😉
Coucou Cériat , Je vais aller voir cette Miss Coquelicot 😉
Ta définition est parfaite 😉 bises
Très bonne idée, ce détournement d’album! Un exercice mené de main de maître. Tu m’as donné une idée de travail en classe.
Super Célestine, si cela t’a donné une idée : tu me diras ce que ton idée a donné 😉
Je viens de rajouter dans le billet une autre photo que je n’avais pas utilisée pour ne pas faire « trop long » (à utiliser ou pas selon l’inspiration…)
Bonne soirée
Oh, j’adore ! Super idée et quelle surprise à la fin… Quant à l’hippocrisie, eh ben oui, ça se peut… surtout avec une jument verte !
C’est sa teinte naturelle même quand elle n’a pas peur 😉
Bonne soirée Béatrice 😉
Quel plaisir de te lire, à chaque fois c’est différent, enlevé et tu es une adepte des chutes et ça ma plait.
Quelle jolie cavalcade Val…cette Ver-veine est une sanguine dirait-on….bon c’est pour quand le manuscrit lancé au galop d’un éditeur potentiel??
Merci Mind ….euh pour le manuscrit c’est pas pour tout de suite 😉
Je reste sans voix comme le roi sans tartine, et j’en renverse ma tasse de verveine tant ce conte illustré m’a fait défaillir de rire. La délicate jument au pelage concombre n’a pas fini de concocter ses pirouettes pour notre plus grand plaisir !
Coucou Jo j’espère que tu n’as pas renversé la verveine sur ton clavier : cela risque de donner des choses étranges pour tes prochains billets 😉
Voilà qui me ramène quelques années en arrière, quand mes lutins se laissaient aller à leurs rêveries au milieu de la salle de bain !
ah ils t’ont fait aussi le coup de la mousse partout et du bain des hippoppotames ? bonne soirée Marlaguette 😉
Je trouve très intelligente ta façon de détourner l’œuvre de Vincent Haudiquet afin d’enrichir ton histoire. La chute des playmos est fantastique : tu m’as littéralement embarquée dans ton conte. Bravo en tout cas!
Merci Philisine 😉
bonjour Valentyne j’ai souri , tu es tres douée pour faire passer tous ce mots dans un texte toujours plein de fantaisie
j’adore
bonne journée
Merci Miss Nefer tu vas me faire rougir 😉
Philibert aime servir son roi comme Esméralda les représentants de la nation qui circulent en scooter.
Tu me préviens le jour où tu es en panne de scooter, je te prêterai un canasson 😉 Il y en avait l’autre jour aux infos (avec un bonnet rouge pas un casque jaune 😉
Ah! Le monde de l’enfance! Ce sont les illustrations qui t’ont guidée dans le récit? J’aime beaucoup la chute. Tu as l’art de toujours nous surprendre.
Coucou ClaudiaLucia
oui les illustrations m’ont guidée (j’ai un petit carnet avec des idées d’histoire et là le mot déclencheur a été vénitien puis gondole 😉
Je photographie toutes les juments vertes que je croise (c’est pathologique ;-))
Ah si je m’attendais à cette fin!!! J’ai vraiment adoré, je n’ai pas eu hâte de me retrouver en bas de l’arbre!!! Bravo pour ton imagination débordante!!!
Il n’est pas trop tard pour te souhaiter une bonne et heureuse année, qu’elle soit prometteuse dans tout ce que tu entreprendras!!!
Bisous
Domi.
Merci Domi 😉 Bonne année à toi aussi 😉
Abus visible de Paic Citron ! faut pas le boire sais-tu ?-)
Je le snife juste 🙂
(Sniffe ?)
Bisous Monesille 🙂