La reine de l’Idaho – Thomas Savage

reine idaho

Tom Burton, un écrivain d’âge mûr, reçoit une lettre d’une inconnue qui prétend être sa soeur (même mère, même père). C’est alors pour Tom l’occasion de se pencher sur l’histoire de sa famille. Cela fait longtemps qu’il n’habite plus l’Idaho mais au bord de l’océan, on comprend à demi-mot qu’il a « fui » l’Idaho. Il va nous relater l’histoire de sa grand mère, la reine de l’Idaho (le titre anglais est « Sheep Queen », et pourrait donc être (mieux?) traduit par « Reine des moutons ». Dans l’Idaho des années 1910 et 1920, nous assistons à l’avènement de cette reine, à la fois aimante mais despotique.

Tout d’abord, Tom nous explique pourquoi le fait qu’Amy soit sa soeur est strictement impossible. Une deuxième partie vue du côté d’Amy nous raconte son histoire d’enfant abandonnée, elle a été adoptée par un couple aimant mais en « remplacement » d’un petit garçon mort dans un accident.

 Au fil du temps, Tom se remémore son enfance auprès de sa mère, (alcoolique et minée par un secret), son père (un homme très beau mais qui rate tout ce qu’il entreprend), son beau père, ses tantes. Une saga familiale qui exprime une nostalgie des grands espaces et de chaleureuses tablées familiales. Peu à peu, Il devine et explique dans une lettre magnifique à Amy le drame qui s’est écoulé cinquante années plus tôt…

?
J’ai énormément aimé le rythme de ce livre et le style de l’auteur qui rend les personnages principaux très proches et intimes. La grand mère (la reine du titre) est parfois un petit peu caricaturale, mais le portrait de Beth, la mère de Tom est émouvant, tout en finesse. (la quatrième précise que ce roman est fortement autobiographique ce qui explique peut être pourquoi j’ai trouvé qu’il sonne si juste)

;
un extrait …

?

Ce jour-là, l’océan était d’un calme inhabituel ; de petites ondulations couraient sur sa surface et reflétaient le soleil. C’est ce genre de soleil, sur des eaux semblables, qui a poussé Eschyle à écrire « le sourire d’océan aux mille miroitements. » Il savait de quoi il parlait. Cette journée aurait pu être joyeuse.

Et puis, soudain, un goéland est passé en volant près de nous – si près que j’ai senti l’air qu’il déplaçait et que j’ai vu le regard de ses petits yeux perçants.

Deux sortes de goélands patrouillent sur notre plage et dans le ciel au-dessus. Le plus commun est le goéland argenté : il est protégé par la loi parce qu’il est charognard, et on l’aime pour son vol plein de grâce qui évoque la liberté. On peint son image sur du bois flotté et on la sculpte dans du bois de pin, puis on la vend tout au long de la Route Un en souvenir d’un nouvel été passé dans le Maine avec ses rochers et ses marées éternelles.

Les goélands marins sont moins communs. Ils sont plus gros et ne frayent pas avec les goélands argentés. Ils aiment s’isoler sur des corniches ou des îlots ; ils évitent les humains. Et ils ont bien raison, parce qu’on les déteste. Ils cherchent les oeufs ou les petits des autres oiseaux, et ils les dévorent.

Le goéland dont j’ai senti le passage et dont j’ai vu le regard était un goéland marin.

livre lu dans le cadre du challenge « Un mot des titres » de Calypso. Le mot était « Reine »

CHALLENGE-Un-mot-des-titres

Et dans le cadre du mois américain organisé Par Noctenbule

CHALLENGEmoisamericain